La Revue du Cinema (1931)

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ATOUT CŒUR, par Henry Roussell. Scénario par Henry Roussell, d'après la pièce de Félix Gandéra. (Pathé-Natan.) Notons avec plaisir un certain progrès chez Pathé-Natan. Avant d'entreprendre l'éloge d'Atout Cœur, il convient de faire une mise au point qui s'impose : la plus banale production américaine de série est généralement mieux faite et pour le moins aussi bien jouée que ce film, ouvrage d'un metteur en scène expérimenté, et qui passe dans une des plus grandes salles parisiennes. En outre, dans tout autre pays que la France, il serait impardonnable de confier le rôle d'une jeune fille à une actrice comme Mlle Alice Cocéa. Ceci dit, il n'en reste pas moins vrai qu'on ne s'ennuie pas à Atout Cœur, ce qui est tout de même^rès important, et qu'il faut bien, étant donné le niveau actuel du cinéma français, considérer cette œuvre comme une des meilleures de la saison. Le scénario, tiré de la pièce de M. Félix Gandéra, est une suite de quiproquos vaudevillesques, et nous conte les mésaventures d'une jeune fille qui se marie pour pouvoir coucher avec son cousin; le mari est un escroc qui s'est servi de papiers volés; on l'arrête, et la jeune fille part à la recherche de son véritable époux; elle le trouve en compagnie d'une maîtresse éphémère, le déteste tout d'abord, puis l'aime. Quelle chance, c'est réciproque. Le cousin console la maîtresse abandonnée et tout va bien. A ces personnages s'ajoutent une mère parvenue, un ami radoteur et un cocu, et voilà une histoire bien française. On en pensera ce qu'on voudra, toujours est-il que M. Henry Roussell a su lui donner un mouvement qui ne se ralentit pas et qui tient le spectateur en haleine. A part une certaine confusion dans les scènes du début, un monologue fâcheusement ridicule de M. Jean Angelo et quelques passages où le vieux domestique fidèle gâtifie un peu longuement, tout se laisse voir assez agréablement. Evidemment, c'est de bien peu de poids, le dialogue ne révèle ni un sens aigu de l'observation, ni une puissance comique irrésistible. La scène du petit cinéma de province est même assez faible, quand on pense à ce qu'elle eût donné dans d'autres mains. La mise en scène est loin d'être géniale, et on a laissé passer des détails bien gênants, comme les rochers de carton qui bordent la plage. On a aussi laissé porter à Mlle Cocéa une robe de soirée bien laide à voir. Mais enfin c'est une comédie qui ne donne pas d'idées noires, qui même fait rire plusieurs fois. Le son est distinct, la photographie convenable. Il ne faut pas en demander plus. L'interprétation est bonne. Mlle Alice Cocéa supporte mal l'épreuve du plan rapproché, qui révèle par moments des rides fâcheuses. Trop petite et trop frêle pour avoir un quelconque rayonnement physique, elle plaît cependant par une certaine désinvolture, et bien que sa voix soit un peu dure et coupante, son intelligence et son expérience d'actrice de théâtre lui permettent de tirer des effets d'un texte pourtant assez plat. Mlle Florelle est, comme toujours, excellente en femme infidèle et excitée. C'est une précieuse recrue pour le cinéma français, et il faut espérer qu'on saura utiliser son sourire, son regard ironique et absent, sa voix charmante. Mlle Jeanne Loury est une nouvelle riche pleine de vulgarité et de naturel. Du côté masculin, M. Marcel Levesque, dans le rôle du monsieur qui vient annoncer aux gens les nouvelles qu'ils savent déjà, est très à sa place. Les moins bons sont M. Jean Angelo, vraiment trop terne, et M. Pierre Butin, dont un rôle de petit jeune homme niais ne suffit pas à excuser la gaucherie. André R. Maugé. 39