La Revue du Cinema (1931)

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Noro, qui aurait pu être remarquable. On l'a gâchée en lui faisant prononcer des phrases ridicules, qui décrivent les effets de la cocaïne en des termes qui feraient mourir de rire un véritable cocaïnomane, et qui s'apparentent au célèbre « Ça y est, je vois des pagodes! » des fumeuses d'opium de M. Paul Morand. On a également trop insisté sur sa déchéance physique, déchéance obtenue d'ailleurs par des artifices puérils, tels que la bouche sans fard et les cheveux dépeignés. Il faut dire qu'en dépit de cette troisième erreur, c'est à Mlle Line Noro qu'on doit le seul moment émouvant du film, à savoir la scène où elle brise la glace du taxi qui l'emmène à la maison de santé. Ces erreurs fondamentales relevées, que reste-t-il? Il reste un music-hall vaseux, un charivari campagnard qui ressemble au carnaval de Nice dans les actualités, une perquisition grotesque, des scènes d'un ennui mortel où des femmes fument autour d'une table en écoutant une chanson. Il reste une interprétation médiocre, où brille un trop court instant la fantaisie innée de Mlle Florelle. Il reste une photographie incertaine et confuse, un son qui noie les paroles et dénature les bruits. André R. Maugé. PARIS-BEGUIN, par Augusto Genina, d'après une histoire de Francis Carco. (Osso.) Lassé sans doute des roues de locomotive et de la poésie du rail autant que des cabrioles et des grands écarts du French Cancan, M. Genina a décidé d'utiliser un thème tout à fait nouveau au cinéma, à savoir les coulisses du music-hall, pour donner à son plus récent film un pittoresque et un éclat inusités. D'autre part, M. Francis Carco, en quête d'une idée de scénario, a fait un prodigieux effort d'imagination et est arrivé, comme ça, tout seul, sans aucune aide, à reconstituer la bien touchante histoire du pauvre Paillasse qui doit rire et chanter bien que son cœur se brise. La collaboration de ces deux esprits originaux a donné ParisBéguin. Les dieux infernaux et les membres du comité de censure savent seuls combien nous avons déjà vu à l'écran de « pauvres Paillasses ». Lon Chaney, William Haines, Al Jolson, Olga Tchekowa, Ramon Novarro, tous y sont allés de leur petit sanglot dans la voix et de leur pauvre sourire crispé par la souffrance. Aujourd'hui, c'est Mlle Jane Marnac qui se trouve dans cette pénible situation. Ça n'en est pas plus drôle pour ça. Voici l'histoire : la vedette de music-hall Jane Diamand répète une nouvelle revue. Elle doit y jouer un sketch qu'elle trouve idiot — ce en quoi elle n'a pas tort — , où elle a le rôle d'une sultane de fantaisie qui, seule dans son palais des Mille et une Nuits, se voit soudain assaillie par un jeune homme bronzé qui lui prend ses bijoux. Elle appelle au secours, et ce faisant, grâce à la lune complice, elle montre ses cuisses au jeune homme bronzé qui, du coup, laisse là les bijoux et ne pense plus qu'à faire l'amour. Fatale imprudence, car l'alarme est donnée, le sérail s'éveille, eunuques, odalisques et autres hiérodoules se précipitent, poignardent le gigolo, et il ne reste plus à la sultane qu'à chanter, avec un à-propos charmant, un petit air intitulé : C'est pour toi que j'ai le béguin. 5 49