La Revue du Cinema (1931)

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SEE AMERICA THIRST, par William James Craft. Adapté par C. J. Horwin d'une histoire de Vin Moore et Edward Luddy. (Universal 1930.) Je n'ai qu'une sympathie extrêmement réservée pour les parodies, dont 1 effort principal tend, dans neuf cas sur dix, à ridiculiser tout ce qui vaut la peine d'être aimé. See America Thirst échappe à cette critique. Maintenant qu'en principe il n'y a plus de films de gangsters, ce film arrive pour mettre en son temps un point d'orgue sur cette bruyante débauche de crapules, d'héroïsme policier, de maisons truquées et de fusillades. Ce n'est pas seulement de ! atmosphère gangster que See America Thirst s'amuse, ne nous y trompons pas, c est aussi et surtout du film de gangsters. De là ces charmantes inventions, comme le couvre-lit en fer-blanc, la mitrailleuse spontanée et sur le toit de chaque building de deux bandes rivales, les canons télescopiques à longue portée dont les gueules se contemplent à quelques centimètres. L'anecdote assez mince n'est qu'un prétexte à fantaisies burlesques, et l'on ne remarque pas que l'ensemble traîne un peu. Slim Sumerville et Harry Langdon ayant été pris par deux gunners anéantissent provisoirement deux gangs ennemies à l'aide de la bien connue pompe à fly-tox. Entre autres séduisantes folies, citons la poursuite du camion par les highjackers (qui animerait heureusement quelques films sérieux du même genre), le choeur des bandits, les trop longues scènes de vertige et la maison forteresse roulante où entrent dignement sous une tempête de balles les personnages les plus imprévus. Slim Sumerville est toujours bon. Harry Langdon bafouille, se mord le6 doigts, remplace les dollars par un caillou et s'éprend en silence d'une Bessie Love indestructible. Le rôle n'est pas à sa mesure, mais il le fait sien et de son mieux. C'est dire à quel point il peut être étranger à cette interminable catastrophe. Le plus grand charme de cette distribution, c'est que nous retrouvons sur un plan caricatural les silhouettes massives et les voix brutales de ceux qui interprétèrent jadis de vrais gangsters; il n'y manque que Jackson pour que la fête soit complète. Saluons ce film avec reconnaissance. 11 nous fait rire, absurdement. En un temps où l'intelligence et le charme sont tant à la mode, il nous ramène, avec tout ce que la technique a pu apporter de perfectionnements, aux jours inoubliables et à jamais regrettés des bons films comiques, interminables, irréels, casse-gueule, et pour tout dire, des films idiots. (Parlant américain projeté à la Pagode.) Jean Lévy. IN DER NACHT, par WALTER RUTTMANN, avec Nina Hamson. Tous les films de Ruttmann, l'auteur de la fameuse Mélodie du Monde, tant admirée, sont dignes d'intérêt. On doit attendre beaucoup de ce metteur en scène, un des plus grands techniciens de l'heure actuelle. Sa dernière œuvre est une parfaite réussite de montage. Ruttmann, musicien avant tout, a transposé en images la pièce de Schumann In der Nacht et ces images correspondent si exactement aux sons que nous ne pouvons plus 52