La Revue du Cinema (1931)

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sommes ». Ils négligent le véritable esprit du cinéma, ignorent la possibilité de se servir d'un appareil sonore sinon pour enregistrer des dialogues qui font regretter le mutisme des anciens Glms. La plupart des fdms que j'ai pu voir sont presque toujours des scènes de théâtres filmées dans des studios. Le grand air, l'atmosphère, tout l'inconnu et la puissance de la vie sont absents. On serait tenté de se dire que ces erreurs sont momentanées et que bientôt les metteurs en scène s'apercevront qu'ils sont engagés dans une mauvaise voie. Dans aucun film, à aucun moment je n'ai eu la sensation qu'il pouvait y avoir une chance de salut et bien au contraire, plus je voyais de films plus j'avais l'impression que les metteurs en scène s'enfonçaient dans cette impasse. On apportera certainement au cinéma américain des perfectionnements techniques, mais je doute fort que la qualité des films s'améliore réellement. Le public, qui est le grand maître, accepte tout sans protester et sans même manifester le moindre dégoût ou une quelconque lassitude. A sa décharge, il faut signaler qu'il n'a aucun point de comparaison. Les films allemands ou russes que l'on peut voir à New-York sont annoncés mais on ne fait aucune publicité. En réalité, on ne les exploite pas commercialement et je me suis souvent demandé naïvement si ce silence dont on entoure les films étrangers n'est pas volontaire. Le public s'endort et ne réagit plus. Examinons re qu'on lui présente. D'abord, les plus « grands succès » : I^e film qui fut le plus goûté l'an dernier aux Etats-Unis, je veux dire celui que les spectateurs préférèrent, s'intitulait Lr Millionnaire et était interprété par ce vieil acteur anglais. George Arliss. que l'on a vu à Paris dans le film et sous les traits de Disraeli. L'histoire que retrace le scénario est typiquement américain r et fait partie d'une étrange légende que l'on semble vouloir imposer à la foule. Un grand propriétaire d'usine est obligé par les médecins à cesser tout travail et à quitter la direction de son affaire. La mort, dans l'âme, il va se reposer en Floride. Mais bientôt, n'en pouvant plus, il trompe la surveillance de sa femme et de sa fille et de ses gardes-malade et, déguisé, il va se promener dans la petite ville de plaisance. 11 finit par acheter une part d'un garage avec station de ravitaillement en essence. Mais le vendeur l'a trompé. Car la route qui passait devant le garage est désaffectée et on en construit une nouvelle à quelques centaines de mètres. Le millionnaire, en compagnie de son associé, un jeune homme « très sympathique » bien entendu, cache sa déconvenue et va construire une nouvelle station modèle sur la nouvelle route, en face du nouvel établissement que son vendeur malhonnête avait installé. Le nouvel établissement, grâce à l'astuce du vieux millionnaire, réussit. I/e jeune associé est de plus en plus sympathique. Mais tout se gâte lorsqu'un jour la femme du millionnaire passe à la station et fait ravitailler sa voiture en essence par son mari déguisé. Celui-ci se cache d'abord puis, en manière do plaisanterie, embrasse sa femme qui pousse un cri, puis le reconnaît, mais elle n'a le temps de rien faire car la voiture démarre. On devine la suite. Le millionnaire est guéri et comme son affaire ne va pas bien on vient le rechercher. Il retourne à l'usine mais auparavant il a vendu sa station de ravitaillement avec bénéfice à son malhonnête vendeur, marié sa fille avec son associé et jeté toutes ses drogues par la fenêtre. George Arliss s'est fait la tête de J. D. Rockefeller et le film est composé de telle sorte que certains jeux de scènes qu'il réussit particulièrement bien, tels que clignements d'yeux, sourire en coin, colère digne, etc.. lui sont ménagés pour mettre en valeur ses ruses de vieil acteur. 59