La Revue du Cinema (1931)

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Mais ce qui semble réjouir le plus les auditeurs américains c'est la façon dont George Arliss prononce l'anglais. Ils ne tarissent pas d'éloges à ce sujet. On peut se rendre compte de la pauvreté de cette histoire, mais la réalisation cinématographique qu'on ne peut décrire est aussi misérable. J'ai analysé un peu longuement ce film car il représente actuellement d'une façon assez précise le genre qui plaît aux Américains moyens, celui que les sociétés productrices s'appliquent à suivre. Dans la môme catégorie, on peut encore ranger un autre grand succès : Daddy long legs (Papa longues jambes), film sentimental au dernier degré avec .Tanet Gaynor dans le rôle de l'orpheline... N'insistons pas. Un autre genre qui plaît moins qui compte de nombreux partisans chez les puritains est celui des tragédies qui font penser aux plus mauvaises pièces d'Henry Bataille agrémenté d'une morale destinée à couvrir de fleurs la femme américaine et à faire triompher la vertu après avoir puni le vice. Lo film le plus caractéristique que j'ai vu fut Les femmes n'aiment qu'une fois, avec Eleanor Boardman et Paul Lukas. Mais on peut encore citer les films dont Norma Shearer est la vedette, notamment Une kme libre (A Free Soul) ces derniers étant plus hypocrites d'ailleurs, puisque les trois quarts de ces films nous font assister à des scène plus ou moins scandaleuses mais assez excitantes, pour nous conduire au dénouement où, enfin, la morale est sauve. II y a encore les films plus ou moins truqués de gangsters qui, à vrai dire, sont, loin de valoir les premiers films de ce genre. Dans ces films, de nouveau, il faut à tout prix sauver la morale et les metteurs en scène, sans doute, pour faire les sujets moins choquants, nous montrent avec preuves à l'appui et avec insistance que le vice est toujours puni. Après avoir assisté à Young Donovan's Kid (avec Bichard Dix), à Night Nurse (avec Barbara Stanwyck), à The Vice Squad Cavec Paul Lukas), on finit par trouver que ce métier de gangster est décidément démoralisant. Le genre opérette sévit mais semble obtenir moins de succès. Il faut citer un très mauvais film avec Jeannette Mac Donald et Victor Mac Lagen, Les Affaires d'Anabelle, et une production assez remarquable (que l'on verra prochainement à Paris) de Ernst Lubitsch, avec Maurice Chevalier. Le lieutenant souriant, où apparaît une nouvelle actrice très étrange : Miriam Hopkins. Un film de guerre, Chances, avec Douglas Fairbanks junior, sans intérêt, un film exotico-policier, très bête, avec Warner Oland. The black Camel, et une très mauvaise copie de .4 girl in Every Port, Women of ail nations, avec Victor Mac Lagen. Pour achever le bilan de la production cinématographique américaine de 1031, il me faut encore parler de quelques films assez particuliers mais qui ne relève pas le niveau. Le premier des films sur lequel il faut insister est celui où, Will Rogers s'inpirant d'un roman de Mark Twain, A Connectieut Yankee, s'amuse à faire une satire politique. Will Bogers est cet étrange journaliste qui fut d'abord cow-boy. puis en jouant le naïf publia des articles où il disait bêtement la vérité. Ces articles curent, il y a quelques années, un succès étourdissant. Will Rogers fit alors des tournées de conférences où il utilisait toujours le même système. Enfin, il fit du cinéma. Peut-on d'ailleurs appeler du cinéma cette conférence plus ou moins déguisée' Son film n'est d'ailleurs pas ennuyeux. Enfin, le film sensationnel que l'on présenta h NewYork cet été fut la nouvelle production de Josef von Sternberg, An American Tragedy, d'après le roman de Théodore Dreiser. C'est indiscutablement un film intéressant, digne de Sternberg, mais qui montre que le sujet n'était pas capable d'inspirer réellement le 60