Le Courrier du Cinéma (sep 1936)

28 Lettre d'Irene Dunne (Suite de la page 21) prises à différentes époques de sa vie depuis son enfance jusqu’à sa mort en 1934. Ces photographies sont pour moi un véritable trésor car elles contribueront à reconstituer plus fidèlement les costumes et toilettes que j'aurai à porter lorsque je tournerai le film, Madame Curie. Nous avons photographié les Laboratoires Scientifiques et le charmant petit appartement historique regardant la Seine sur l’Ile StLouis, situé à une faible distance de l’église Notre-Dame où la famille Curie a vécu pendant 23 années. Toutes ces choses historiques seront reproduites, avec tous les détails authentiques lorsque les artistes, les architectes et les ouvriers commenceront à les construire pour les besoins du film. “Eve Curie et sa soeur aînée, Mme Irène Joliot-Curie, qui récemment fut nommée par le gouvernement Léon Blum, secrétaire adjointe du Service Social, parlent couramment le français, l'anglais, le polonais avec une égale facilité. Irène marche dans les traces de ses parents en consacrant sa vie à la science et, en collaboration avec son mari, Frédéric Joliot, elle a reçu le prix Nobel pour la physique. Ils vivent fort frugalement et paisiblement et travaillent 10 et 12 heures chaque jour sur des expériences tentant de rendre les rayons radio-actifs assez puissants pour être utilisés en médecine. Leurs moments de loisir sont consacrés à leurs deux enfants, une fillette âgée de neuf ans et un fils âgé de quatre ans. “Eve Curie est bachelière en sciences et en philosophie du lycée Sévigné mais consacre la majeure partie de son temps à la musique et à la littérature. Elle touche fort bien le piano et elle a à son crédit plusieurs tournées de concert en France et en Belgique. Sous un pseudonyme elle tint pendant plusieurs années la critique musicale de l'hebdomadaire Candide et écrivit de nombreux articles sur le cinéma et le théâtre. À l’âge de 16 ans. elle accompagnait Mme Curie dans son célèbre voyage dans les principales villes des Etats-Unis ou sa mère recut partout des réceptions triomphales. J'inscrivis quantité de notes pendant que la fière jeune fille racontait les impressionnantes cérémonies qui se déroulèrent à la Maison Blanche lorsque le président Harding présenta à son illustre mère un gramme de radium évalué à $250.000 comme un cadeau des ‘Femmes de l'Amérique”. “Le public, j'en suis certaine. sera intéressé à connaître davantage Mme Cur‘e tout court que Mme Curie, le savant. Je crois que cela nous fait mieux connaître et aimer une illustre personne lorsqu'on la voit près de soi et que nous entrons dans les petites confidences. les goûts, les aversions, les particularités de sa vie intime. Par exemple je perdis beaucoup de ces préventions lorsque j’anpris de quelle façon Mme Curie usa une paire de pantouffes un certain soir qu’elle aima à se livrer à la danse; car non seulement elle aimait la danse mais aussi les sports tels que la natation, le patin et le ski. Tous ces petits à-côtés de la vie nous les font estimer davantage et ne réduisent en rien leur gloire. “Mais je n'ai pas consacré tout mon temps à Paris dans des recherches seulement. J’ai trouvé du temps pour visiter les vieilles boutiques des antiquaires sur la rive gauche où j’achetai plusieurs objets pour ma maison à Holmby Hills, Californie. On a refait mon jardin pendant mon absence et je suis très contente d’avoir enfin un foyer à moi. Je l’ai baptisé “Ma Maison de Six Mois” car je compte y passer six M. ROBERT HUREL, président de France-Film, est de retour à Montréal revenant d'un voyage en Europe. Il présidera prochainement le congrès annuel de France-F'ilm. 400009 M. Jos.-A. DeSève, vice-président et gérant-général de France-Film, qui a fait du cinéma Saint-Denis le plus populaire foyer du film français, annonce pour la saison 1936-1937 la plus forte programmation jamais offerte aux habitués de ce cinéma. mois chaque année avec ma mère, et les autres six mois à New-York avec mon mari, le Dr Griffin, que sa profession retient dans l’est sauf quelques brèves visites sur la côte. “Pourtant, bien que vous ne me croyez pas, Mesdemoiselles, j'ai fait très peu d’achats de robes à Paris car je préfère dessiner moi-mêmes mes toilettes. Et lors LE COURRIER DU CINEMA En Séance Privée M. J. A. De Sève, gérant général de France Film, nous conviait récemment à la vision de deux films français: “Le Nouveau Testament” et ‘“Adhémai au Moyen-Age”, montrés en représentation privée. “Le Nouveau Testament” de Sacha Guitry, est un bijou de film qui ,tour à tour, nous fait sourire et nous émeut. D'un ton badin, rempli de philosophie, à la Sacha Guitry, ce film, peut être vu par tout le monde. É Sacha Guitry, prince des comédiens, nous a charmés:; c’est bien lui le plus grand acteur français, celui qui sait captiver un public et garder toujours intact l’attention de son auditoire. “Le Nouveau Testament” fut filmé sans que l’on toucha une seule virgule de la pièce et c’est mieux ainsi. Les répliques amusantes fusent sans cesse et à travers la simple philosophie du docteur Marcelin, nous retrouvons la vie même, cette vie que nous menons chaque jour et que nous pouvons voir partout autour de nous. Sacha Guitry Le En résumé, un très grand film, d'une charmante simplicité et dont l'ironie souriante ne manquera pas d’'amuser et d'émouvoir bien souvent les spectateurs. Nous rendonc grâce à Sacha Guitry d’avoir ôsé porter à l’écran intégralement cette oeuvre que la renommée aux cent bouches avait porté jusqu’à nous. Nous lui rendons grâce, non seulement de l’avoir joué avec tout son coeur, mais aussi d’avoir pris pour interprète tous ceux qui créèrent “Le Nouveau Testament”. . La Direction de France Film peut se réjouir d’avoir reçu un tel film et tous ceux qui le verront seront enchantés d’avoir pu admirer un des plus beaux films français de la saison. : “Adhémai au Moyen-Agé” est un film très public, d'une gaieté irrésistible qui plaira tant par l'originalité que par les soucis des décors et l’interprétation. : C. NEMA.! ee qu’il s’agit de vêtements de sports j'estime que l’on trouve à Hollywood même tout ce que l’on désire,’ Û