Le Courrier du Cinéma (juin 1937)

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Ce LE COURRIER DU CINEMA 23 “LE FILS DU SHEIK” Drame poignant qui se situe en Algérie, mais où l’on ne trouve aucune recherche d’orientalisme outré. Pierre Bardet, colon algérien qui a travaillé toute sa vie pour créer un vaste domaine et amasser une belle fortune, a un fils Marcel qui vient d'achever ses études à Paris et qui est sa joie et son orgueil. De stature puissante, bourru et “fort-en-gueule”, Bardet a cependant un coeur d’or qu’on ne peut déceler au premier abord. Comme tous les colons du bled Nord-Africain, il vit en termes amicaux avec les Arabes qu’il côtoie. Il est même lié d'amitié quasi Alors entre Bardet et sa femme, restés seuls, éclate une scène d’une violence inouïe, Des mots insultants sont échangés. Bardet perdant toute retenue giffle sa femme qui, affolée de rage, lui jette comme une insulte le plus terrible des aveux : — “Marcel, le seul qui aurait pu faire honneur à la famille il se trouve que ce n’est pas un Bardet.… Et mon fils épousera celle qu'il aime car il est de sa race”. La colère de Bardet est terrible. Après avoir failli tuer s2. femme, il part dans la nuit chez le Caïd Belkacem qu’il soupçonne d’avoir été l’amant de sa femme. nm Scènes du film “Le Fils du Sheik” (France-F'iln) fraternelle, depuis trente ans, avec son voisin le Caïd Balkacem, grand chef Arabe très près déjà de la civilisation française. La femme de Bardet : Jeanne, ancienne servante de ferme, séduite par Bardet avant qu’il l’épousât et qui a gardé empreinte de sa première condition vit en étrangère auprès de son mari qui la rudoie et la blesse à tout propos. Un jour, Bardet apprend que son fils veut épouser Ayada, niece du Caïà Belkacem et fille du Commandant de spahis Ben Moktar. Malgré sa considération pour les Arabes et sa profonde affection pour le Caïd Belkacem, il refuse de consentir au mariage de son fils avec une mauresque. Alors comme une ‘“Bourrasque” le désaccord survient et bouleverse les personnages de ce drame. C’est d’abord la rupture entre Bardet et Belkacem au cours d’une visite que le Caïd fait au colon pour le décider à consentir au mariage des deux jeunes gens. Puis Bardet exaspéré par la coalition qu'il sent contre lui, car Jeanne Bardet a pris parti pour son fils, met brutalement à la porte de chez lui, Ayada. Marcel outré a un mouvement de révolte contre son père, Bardet à qui, pour la première fois, quelqu'un tient tête dans sa famille, se fâche rouge et chasse son fils. Entre ces deux hommes, entre ces deux pères pourrions-nous dire, car le Caïd est bien le père de Marcel, s'engage un duel de sentiments qui revêt une réelle grandeur. L’impassibilité du Caïd et son abnégation ont raison de la violence de Bardet qui comprend lui aussi la noblesse de son devoir. — “Je crois”, dit le Caïa, qu’au fond il n’y a rien de vrai dans cette histoire, une femme déchaînée est capable d'inventer les pires choses pour se venger. — Et puis Marcel, tu l'as élevé et façonné à ton image. Tu n'as travaillé et lutté toute ta vie que pour lui. Pendant vingt-trois ans tu l’as appelé ton enfant. Marcel est bien ton fils ! Bardet qui dans son emportement n’avait pas songé qu’en provoquant le drame il perdait Marcel, a été touché au coeur. Pour garder cet enfant qu’il continue de chérir il retournera auprès de sa femme et pardonnera. Chez lui il rencontre Marcel qui s’apprêtait à quitter le toit paternel d’où il avait été chassé. Il le retient et lui onvrant ses bras, le serre longuement sur son coeur. Et ce colosse qui durant sa vie a fait trembler tout le monde autour de lui, pleure et ses larmes de père lui font pardonner ses rudesses d'homme fruste de la terre.