Le Courrier du Cinéma (sep 1937)

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LE COURRIER DU CINEMA par son frère, sa belle-soeur et ses deux nièces. Il lui fallait maintenant rentrer chez elle. Et Madeleine était fière de l’accompagner. Le jour venu du départ, toute la famille Vignon et Roger Pinard, l’amoureux de Colinette, 1es conduisirent à la gare du Pacifique Canadien. Après de multiples embrassements, les deux voyageuses montèrent dans leur compartiment. Tout alla bien jusqu’à Toronto -alors que Madame de Pontbriand se sentit soudainement très malade. Le conducteur, prévenu demanda s’il ne se trouvait pas un médecin parmi les passagers. UÜn jeune homme de:trente-cinq ans s'avança, examina la malade et constata qu’elle était atteinte d’une congestion cérébrale. Il du: lui faire une saignée mais sans succès, Madame de Pontbriand mourut presque tout de suite. Imaginez le désespoir et le désemparement de Madeleine. Elle en fit presque une crise d’hystérie. Le docteur lui administra une piqûre puis quand elle revint à elle il se présenta: Docteur Brian Gibbons, de Winnipeg. Il demanda à la jeune fille de bien lui permettre de prendre soin d’elle et de !a conduire à destination. Après s'être informé de l'adresse de Madame de Pontbriand, il descéndit à la station suivante télégraphier à Fort Williams pour qu’on apporte une tombe à la gare. La tante de Madeleine fit donc le reste du voyage dans sa tombe. Et à Winnipeg, c’est encore le docteur Gibbons qui annonça la malheureuse nouvelle aux grands-parents de la jeune fille chez qui Mme de Pontbriand fut exposée. La veille des funérailles, on remarqua entr’autres tributs floraux, une superbe couronne de fleurs, don du docteur Brian Gibbons. Il est évident que Madeleine, durant le cours du voyage, avait fait une bonne impression sur lui, car il sollicita la permission de la courtiser. Les grands parents de la jeune fille, le connaissaient de nom et de réputation et ne voyaient aucun obstacle à cette fréquentation qui leur plaisait. Le docteur Gibbons était un excellent homme sous tous rapports et un parti fort enviable. Quant à Madeleine, elle ne se cachait pas pour avouer que ce jeune médecin lui plaisait énormément. Madeleine passa donc tout l'hiver chez ses grands-parents et le docteur Gibbons se chargea de la distraire. Il lui’fit visiter toute la ville puis l’emmena dans les bals, les théâtres, les concerts, bref .un peu on partout. Leur amour réciproque croissait de jour en jour et le docteur Brian Gibbons dans l'intimité de son laboratoire, songeait à faire de Madeleine, sa femme. Il la trouvait idéale au point de vue moral et intellectuel. Connaissant les sentiments profonds de Madeleine pour lui, le docteur Gibbons, un beau matin se décida à aller demander sa main à ses grands-parents. Elle lui fut accordée avec bonheur. La date du mariage fut fixée à deux mois plus tard. Madeleine écrivit une très longue lettre à ses parents pour leur apprendre l’heureuse nouvelle. Elle reçut la semaine suivante une réponse dans laquelle toute la famille manifestait sa joie de la savoir enfin heureuse et on lui souhaitait beaucoup de bonheur en attendant le plaisir de la revoir au cours de son voyage de noces à Québec. La brune fiancée rentra quelques jours plus tard en possession des vingt mille dollars légués par sa tante, Mme de Pontbriand. Elle préleva de cette somme, mille dollars pour acheter son trousseau. Deux semaines après une autre lettre de Québec lui apprit que Colinette avait héri{é elle aussi de vingt mille dollars et qu’elle était maintenant fiancée à Robert Pinard. Une autre grande nouvelle, c’est que la belle Colette était sortie du couvent pour cause de santé. Elle n'avait pas été huit jours dans le monde, que tous les garçons la recherchaient. On disait confidentiellement à Madeleine que son élégant et distingué cousin, René Longchamp, poursuivait Colette de ses attentions. Il avait presque élu domicile chez son oncle, M. Vignon qui le voyait d’un assez bon oeil. Bref, il y avait du mariage dans l'air. Colette était beaucoup plus émancipée qu’on ne le croyait. Son séjour au couvent ne l'avait pas rendue trop prude et elle était absolument charmante avec tous, c'est pourquoi les garçons en raffolaient. Les prétendants ne manquaient pas et les gerbes de fleurs encore moins. Tous ces hommages floraux comportant chacun une signification sentimentale, étaient adressés à cette jeune beauté, la préférée de Monsieur Vignon, père. Elle acceptait tout avec sa franche gaieté naturelle et son rire perlé. Sa santé n’était pas trop ébranlée mais le docteur craignait qu’au couvent le port de cette coiffe qui lui allait si bien, ne Ja rendit complètement ER 25 sourde. Et il ne pouvait tolérer de voir cette jeune beauté souffrir de cette terrible infirmité. Et puis papa Vignon serail bien content de voir revenir sa fille chérie sous son toît. Colette, à vrai dire, n'avait pas la vocation religieuse bien enracinée, aussi, ne fut-elle pas désolée outre mesure de la décision irrévocable du bon docteur Tétreault. Une fois dans le monde, elle ne mit pas de temps à s’acclimater. Des idées de mariage commencèrent à lui trotter dans la tête quand son amoureux cousin René et d’autres jeunes gens aventureux jui parlèrent d'amour. C'était tout nouveau pour elle et ça ne manquait pas d’attrait assurément. Pendant qu'on l’adulait et la comblait de cadeaux, Madeleine, à Winnipeg, faisait ses derniers préparatifs. Deux jours plus tard, elle gravissait les degrés de l’autel au bras du docteur Brian Gibbons. Après un succu'ent déjeuner chez les grands-parents, l’heureux couple s’embarqua à bord d’un convoi du Pacifique Canadien, en route pour Québec où ils étaient attendus avec impatience. Toute la famille Vignon était à la gare pour les recevoir à bras ouverts. Madeleine était heureuse de revoir ses parents et surtout Colette qui n'avait point changé malgré sa longue séquestration. . Les nouveaux époux passèrent un mois à Québec mais ils durent retarder leur départ de quatre semaines afin d'assister au double mariage de Colinette avec Roger Pinard et de Colette avec son cousin René Longchamp. Madeleine préleva deux mille dollars de son héritage pour mettre dans la corbeille de noces de Colette. Son père lui en donna dix-huit mille de manière à ce qu'elle possédât autant que ses deux soeurs favorisées par leur lante. Le jour des noces venu, ce fut unc grande réjouissance dans la famille Vignon. Mais le lendemain ce fut plus triste pour les parents car Madeleine retournait chez elle à Winnipeg tandis que ses deux soeurs allaient faire leur voyage de noces, au même endroit, chez leurs grands-parents. Après trois semaines d'absence, ils revinrent s'établir à Québec. Au bout de douze ou dix-huit mois, papa et maman Vignon eurent de beaux petits-enfants potelés à chérir et à dorlotter. Jeanyne Eve GOSSELIN. 3 ARTILLEURS AU PENSIONNAT (Suite de Ja page 20) tions. Il.obtient d’elles une complicité momentanée. Elles prêteront aux*trois hommes leurs vêtements féminins pour qu ils puissent sortir sans éveiller l'attention. Une fois dans la rue, ils retrouveront leurs uniformes qu’une maîtresse leur jettera par dessus le mur. Le plan ne réussit qu’à moitié. Les trois amis sont fort bien déguisés en femmes, mais le jardinier et les gendarmes, très aimablement, leur disent qu’elles se trompent de chemin et les conduisent à la Directrice. Une fois pris dans l’engrenage, les artilleurs doivent jouer la partie jusqu’au bout. Les voilà transformés en professeurs féminins. Ils donnent des leçons.aux élèves qui sont vite mises au courant de la vérité, mais quiv décident de ne pas trahir les trois coupables et d'essayer de les sauver. À Tout s’arrangerait «si Jacques ne retrouvait pas Monique parmi les élèves. Ce n’est pas uñe modiste, comme elle l’a raconté pendant les vacances, maïs la propre fille du Colonel. Le jeune homme s'imagine qu'elle va tout arranger. Mais il ignore la rancune de la jeune amoureuse et celle-ci, pour se venger, va perdre les trois amis. Elle téléphone à son père. Le Colonel envoie aussitôt une voiture pour cueillir ses artilleurs en bordée. Par un savoureux quiproquo ce sont les maîtresses qui sont expédiées en prison. Alors Monique, après une explication avec Jacques, se rend compte qu’elle s’est trompée et prise de remords, va faire l’impossible pour le tirer d'affaire. Ce sera compliqué. CE QUE RAPPORTE FRANCE-FILM QUAND RAIMU REPETE C'est un vrai régal que de voir et d'entendre Raimu répéter, sur le plateau, ses scènes de ‘“Gribouille”. Inutile de dire que le texte de Marcel Achard est de qualité. Mais son prodigieux interprète lui donne tant de vie et de pittoresque que les moindres bouts de dialogue prennent, dans sa bouche, une saveur étonnante. C'est ainsi, que l’autre jour, Raimu mettait au point quelques détails de son rôle avec sa partenaire Jeanne Provost son épouse dans le film. Il joua si bien son personnage, il donna si drôlement ses répliques que tout le monde éclate de rire, y compris le metteur en scène, Marc Allégret, et l’auteur, Marcel Achard, qui, pourtant, connaît son oeuvre sur le bout des doigts. N'est-ce pas le comble du talent? Pendant ce temps, l’infortuné Zéphitard devenu “maîtresse de chant et de solfège” reconnaît dans la directrice la seule femme qu'il ait jamais aimée dans sa vie. Mais comment raconter les péripéties follement comiques qui amèneront Jacques dans les bras du Colonel et qui permettront aux trois réservistes de sortir heureux et triomphants d'une aventure qui devait logiquement les amener devant le Conseil de Guerre?