Le Courrier du Cinéma (juin 1939)

18 Bernard Lancret s'adonne à la sculpture sur ivoire GT en jouant aux charades avec des amis et en sculptant des masques précieux que Bernard Lancret se repose des fatigues du studio. Si vous arrivez à l’improviste chez Bernard Lancret, vous risquez fort de voir une Orientale voilée ou un chanteur tyrolien vous accueillir; en examinant attentivement ce surprenant personnage, vous lui découvrirez rapidement les traits juvéniles du maître de maison. — Vous répétez un rôle, mon cher? — Pas le moins du monde. Je me prépare à interpréter avec quelques amis une _charade, mon délassement favori. Le sympathique jeune premier ne connait pas, en effet, de plaisir plus délectable que celui de demeurer chez lui, dans son ravissant appartement où chaque découverte est un enchantement. Dans une niche lumineuse, une adorable vierge e:pagnole du XVIIe sourit mélancoliquement. Des livres partout, et partout aussi des bibelots primitifs, des marionnettes javanaises, peruviennes et du Dahomey. Miracle des contrastes! Bernard, qui offre le plus pur type scandinave, affiche des goûts ardents pour les peuplades sombres. Il prétend même être d'origine arabe. UNE ARTISTE SINCERE Madeleine Robinson et Daniel LeCourtois dans “La Cité des Lumières”. La jeune vedette, de plus en plus remarquée par les producteurs, fait dans ce film une création éblouissante de sincérité. — — Une journée-type de votre existence hors du studio, mon cher Lancret? — Mais j'ai horreur des journées-type! Le matin, si je ne tourne pas, je vais au LE COURRIER DU CINEMA gymnate; le soir, théâtre ou cinéma où j'adore revoir de vieux films; entre temps, je bouquine, je dessine un peu, et je travaille mes classiques, de préférence des r6les tragiques. Dorénavant, ce sont les seuls que je désire interpréter. Et puis, il y a ces fameuses charades.…. J'adore réunir des amis chez moi: nous nous déguisons, nous jouons aux mots croisés; et, vous savez, je suis un maître de maison parfait! Et Bernard passe dans la cuisine où il montre avec fierté un service à gâteaux du plus beau noir! Toujours les goûts arabes! Les amis de Bernard Lancret lui connaissent un violon d’Ingres qu’il oublie de signaler: la sculpture, et force lui est de montrer ses oeuvres: de précieux masques blêmes, aux yeux clos, qui jettent dans la bibliothèque une note ironique et grimaçante. Autre délassement, autre amour:: celui de la chasse. aux papillons, dont il expote les trophées avec orgueil. Et voilà tout sur Bernard Lancret intime. — Encore un détail cependant: vos week ends, comment les employez-vous? — Camping, avec un confort absolu: l’électricité et l’eau courante dans un réservoir! UN MARIAGE POUR UN PARI DANS “ACCORD FINAL” | Fe final dont il est question dans le titre est celui des ! deux héros incurnés par Georges Rigaud et Kate de Nagy et se traduit par leur mariage. Point changé par son séjour d’un an à Hollywood, Rigaud accepte philosophiquement l'incroyable lenteur du travail, en fumant cigarettes sur cigarettes. Comme dit quelqu’un, sur le plateau, ce qui est fait est bien fait, mais prend du temps. Il s’agit, pour l'instant, que les futurs époux d’une heure changent de costume, aussi Kate et Georges disparaissent-ils, l’un pour endosser ia jaquette du jeune marié de bonne maison, l’autre pour revêtir une robe de satin bleu pâle, dont l’empiècement est fait de dentelle fort transparente. Ah ! ces mariages de cinéma ! On sait que Georges Rigaud, qui n’a pas tourné à Hollywood, a été rappelé en France pour incarner un jeune virtuose américain de grand talent. C’est son goût des paris plus ou moins stupides qui Jui vaut la bonne fortune d’epouser en fin de film la jeune elève du Conservatoire dont Kate est l’interprète. Le perdant du pari n’est autre que Jules Berry, promu cette fois au rang d’amateur d’art et de collectionneur d'instruments de musique. CE QUE REVELE LE VISAGE DE MICHELE MORGAN DOURQUOI Michèle Morgan a-t-elle choisi la carrière dramatique ? Voici le problème qui, spontanément, s'offre à l’esprit en regardant certe jeune fille grave, presque sévère. Le contour de son visage appartient au “type” des êtres qui recherchent ie pourquoi de toutes choses, sont amoureux de grand air, d'indépendance; des êtres sincères, courageux, actifs qui savent regarder la vie en face et ne sont pas prêts à la considérer en utopistes. Le front, ia zone médiane du visage, la bouche, le menton, autrement dit : intelligence, sensibilité, instincts matériels forment un accord sans dissonance d’où ressort une personnalité sensée, énergique, loyale. L’imagination, la sensibilité, tout, chez Michèle Morgan, s’harmonise pour créer une atmosphère profondément humaine qui ne peut demeurer inemployée. Les yeux émouvants de Michèle Morgan trahissent la puissance de cette sensibilité, l'intensité de sa vie intérieure, son inextinguible besoin d’idéal, de foi, de confiance. Aimer, souffrir, iutter ! Pour elle, c’est la seule raison d’être. Connaître ces sensations magnifiques et... terribles ? son plus beau rêve. La vie, peut-être, ne lui permettra pas de la réaliser. Alors où trouver l’occasion d’extérioriser toute sa vie ardente ? L'art dramatique lui offre cette possibilité, répond à ses plus secrètes aspirations. PARLEZM'EN DONC, DU DÉMÉNAGEMENT À LA MAISON DE CAMPAGNE // ON CRÈVE QUATRE FOIS EN 90 MILLES, ET PUIS Sal (TT: ON'CALE" À 300 PIEDS DE LA CABANE../ à = A AR = c je 4 172 NC Sr : TU T'ÉCHAUFFES POUR RIEN /.. AVEC UN PETIT COUP DE CŒUR, ON MONTERA ÇA À BRAS 87 | EN CRIANT “CISEAUX"/ Vs et © AÉARLE T PT Al KL 144 w > TU à ) RATE At Ê > \? LL y’ = BU Qu 4 2 EG ESA GOT sa PA (Etes = oO 127 SOU Le. EC Un NES fs Distillé et embouteillé au nada sous la surveillance directe de JOHN de KUYPER & SON, Distillateurs, Rotterdam, Hollande. MAISON FONDÉE EN 1695 Le vrai goût de Hollande a toujours distingué ce vieux gin bierfaisant et les vrais Canadiens l'ont toujours préféré depuis plus de cent ansl 266F 26 ontces 94 40 onces 2% 10 onces 00° pe oi Ne !