Le Courrier du Cinéma (mai 1940)

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Un épisode douloureux et humain en marge de la guerre temps est fidèlement respectée, une action d’une heure et demie est rendue en quatre-ving-dix minutes . . . et dès le début du film on est pris par un scénario vraiment bouleversant. Nous sommes en Septembre 1918. Un soldat va-t-il, par amour, oublier de rejoindre son poste? Il n'a qu'une heure pour retrouver une fiancée dont il est sans nouvelles. Est-ce l'oubli, la lassitude? Pourquoi n'a-t-elle jamais répondu à ses lettres? Pourquoi la mère du jeune soldat n'a-t-elle rien fait pour dissiper Iles inquiétudes de Ia fiancée? C'est tout le drame humain qui se joue dans ‘“‘Je t'attendrai' que Léonide MOGUX a porté à l'écran avec tout le talent que l'on connaît à ce metteur en scène, auquel on doit ‘PRISONS SANS BARREAUX"", entre autres succès. Corinne LUCHAIRE, si simple, si émouvante, si sensible, est la vedette féminine. On sait les qualités de cette comédienne, on sait aussi qu'elle tourna son premier grand rôle avec Léonide MOGUY qui, cette fois encore, lui a fait camper un personnage où elle peut déployer ses dons si précieux. Jean-Pierre AUMONT incarne le jeune soldat. C’est là un rôle dramatique, où le brillant acteur peut faire valoir ses immenses qualités et sa création dans ce film a ét6 justement remarquée. Aux côtés de ce couple si parfaitement assorti, Berthe BOVY, BERGERON, AIMOS et Roger LEGRIS sont très applaudis. Mais avertissons tout de suite nos lecteurs et lectrices. “Je t'attendrai’’ n’est pas un film de guerre, mais un film d'amour. Le drame de la guerre est là derrière; c’est la toile de fond qui permet de mieux accuser les sentiments et de donner un relief plus vif aux situations. Jean-Pierre et Corinne veulent que leur amour soit plus fort que la fatalité. Tous deux voudraient oublier l'horreur de leur vie menacée. Illusion merveilleuse qui ne durera pas puisqu'après la rencontre fortuite le soldat devra reprendre son poste ... vers le destin et le danger. Un film pareil se recommande de lui-même mais nous insistons. Voyez-le sans faute lorsqu'il sera présenté sur nos écrans locaux. 11 nous aidera tous à mieux comprendre la valeur et la grandeur de certains sacrifices, Notre respect des héros en sera accru et notre admiration en sera _ grandie. P OUR la première fois à l'écran, dans ‘“‘Je t'attendrai”', l'unité de CE RÉ 4e een et OR RS ES Aucun film de toute la production française n’aura mieux que celui-ci exprimé un sentiment de la foule. Combien en effet déjà “attendent” le fiancé, le frère, un parent ? C’est la guerre et l’on sait qu’elle apporte fréquemment des nouvelles dramatiques, sans retour. Le film de Moguy a voulu exprimer tout cela et l’on verra comme il le fait bien. Sans larmes inutiles 3e. 4 L à. LR | mais avec un accent toujours pathétique et profondément réel. ni N7 ; À À NO 0 ! C’est le cri d’une mère; c’est le cri d’un fiancé et c’est aussi le cri d’une jeune fille. La guerre a séparé ces trois êtres \ + | de De L | qui espéraient en la vie. Tout est remis en cause. Il faudra attendre la fin du cataclysme, déclenché par une brute, pour pouvoir reprendre espoir. Et puis reviendra-t-il un jour le petit soldat ? On l'espère mais qui sait. Par des images sobres Léonide Moguy nous raconte l’histoire de Jean-Pierre Aumont et de Corinne Luchaire. Pas trop de mots, pas trop de phrases. Il est des drames de l’âme que les paroles expriment mal. C’est dans le regard de ces deux êtres qu’on va lire le drame et qu’on va le comprendre. L’attente, l’espoir, la destinée, la fatalité . . . tout cela est décrit avec une rare acuité et le film de Moguy rend un son très pur et très beau. L'oeuvre est belle parce qu’elle vient à son heure. Sa dramatique actualité ajoute encore à sa beauté en autant que l’actualité guerrière puisse avoir une sorte de beauté. EF mue, 7 EXTRAITS DE PRESSE Une oeuvre puissante et poignante qu'il faut avoir vue ! Léonide MOGUY a trouvé un sujet à la mesure de son talent . . . un film dont on peut dire que c'est un de nos grands films français. PAUL REBOUX ‘‘Paris-Midi'. ... Ce film ne sera pas déserté par le public, il est réussi. “Le Jour’. Le tout forme un beau film plein d'émotion et de pathétique grandeur, qui mérite une grande carrière, Que de beauté dans la mise en scène de MOGUY. Comme c'est fait! Comme c’est bien fait! Quel art dans la photographie ! ‘“L'Intransigeant”. Léonide MOGUYX a réussi là un des meilleurs films de sa carrière, déjà fertile en succès. Un beau film fpre, humain, douloureux, sans floritures, sans littérature, avec un dialogue simple et vrai de Marcel ACHARD. Jamais JeanPierre AUMONT n'avait aussi bien donné la mesure exacte de son talent. SERGE VEBER ‘‘Pour Vous’. Corinne LUCHAIRE s'y montre meilleure encore que dans ‘‘CONFLIT", Jean-Pierre AUMONT est parfait, et de tr loin supérieur à tout ce qu’il a fait jusqu'à ce jour ... À “La Liberté. La présentation scénique est d’une a beauté, puissamment évocatrice, et tels tableux de campagne désolée pendant la guerre, de petit village embrumé à l’arrière-front, de voie ferrée bombardée, de route défoncée, nous prouvent que Léonide MOGUY est un artiste, un vrai, Un grand artiste, “Le Petit Parisien". Un film qui intéresse et qui émeut par l'intensité de son action et la sobre perfection de sa réalisation, “Le Petit Bleu’. ... Un film difficile et . . . réussi ! Ce film est traité par M. Léonide MOGUY avec la vigueur, la franchise qui caractérise les oeuvres de ce cinéaste + film intéressant, sortant de la banalité£, RENE JEANNE ‘Le Petit Journal’. NOS VIGNETTES | On aura reconnu outre Corinne Luchaire et Jean-Pierre Aumont, | dans diverses attitudes, l’acteur Bergeron (portant une oeillère) et || l'artiste Berthe Bovy dans le rôle de la mère. ere on a —— —— — ns