Le Courrier du Cinéma (déc 1952)

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"UN GRAND PATRON" tourne le csapel dans le coeur d'un chirurgien Voici un remarquable film français sur la Chirurgie et les drames: crises de conscience, révoltes, problèmes sentimentaux, échecs, etc., qui peuvent naître dans son ombre. Dominée par le ‘‘patron”, Pierre Fresnay, une interprétation de qualité parfait ce climat de vérité et de sensibilité, qui est celui de tout le film. Un mot de notre scénario. — Le professeur Louis Delage (P. Fresnay), est un grand nom de la chirurgie: pour tous, il est le ‘patron’. Sa femme, Florence (R. Devillers) accepte avec résignation cette vie uniquement consacrée à la médecine, sans bonheur familial, sans intimité. Son filleul, Jacques, essaie loyalement de devenir chirurgien en dépit de sa sensibilité et de ses goûts artistiques, Un accident le conduit à abandonner ses études. D'autre part, l'entrée chez les Délage d'un petit orphelin, dont la tutrice est morte au cours d'une opération, semble vouloir modifier les sentiments du professeur. Mais il est repris par son métier et ses ambitions. Jacques reprendra ses études de médecine aux côtés de son parrain, comme tous ceux d'ailleurs, qui avaient pensé le quitter, se regrouperont autour du ‘patron‘. CLAIRE DUHAMEL et ROLAND ALEXANDRE sont les ‘'amoureux'’ de ce film étonnant. Le cinéaste Yves Ciampi connait bien son sujet et le traite avec une grande habileté et une profonde honnêteté. La fête dans la salle des internes ou les intrigues sur la tombe du secrétaire de l'Académie sont des scènes dont l'humour visuel contient également une critique souvent féroce d'un milieu. Images excellentes dont on peut citer celle, impressionnante, qui termine le film et constitue une synthèse réussie de l'histoire et de son originale conclusion. Ces notes un peu laconiques, trop à notre gré, ne disent pas l'acuité du regard psychologique que ce film jette sur le monde de la haute chirurgie. Jamais on aura réussi à dire autant de vérités en moins de deux heures de cinéma. Le film ne défend pas une thèse: il illustre un cas d'égoisme professionnel. Cas défendable, sympathique, humain hélas. Mais un cas quand même qui méritait d'être étalé devant le public. C'est lui qui dira, en temps et lieu, jusqu'à quel point un film de cette force neut le toucher.