Le Courrier du Cinéma (fév 1953)

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MANON DES SOURCES Marcel Pagnol vient d'achever son dernier film ‘Manon des Sources”, tourné presque entièrement dans un village des environs de Marseille. C'est une sorte de conte paysan, d'une saveur foute provençale, où l'on voit une fille un peu sauvage, "Manon des sources", opposée à tout un village. Nous devons à l'obligeance de l'auteur de pouvoir publier ci-dessous un fragment du dialogue, mettant en scène deux personnages que Marcel Pagnol dépeint ainsi : L'INSTITEUR : Il y a vingt-trois ans. Assez moderne d'allure, spirituel et volontiers sarcastique. Lorsqu'il parle aux paysans, il fait parfois des plaisanteries qu'il est seul à comprendre, et il y prend plaisir. LE BRIGADIER : Il est ventru et puissant. Il “se croit’, et il se plaît, Mais ce n'est pas un méchant homme. A LA MAIRIE, DANS LA SALLE DU CONSEIL Le brigadier entre, suivi de la fille et de l'instituteur; la salle est assez grande, mais pauvrement meublée, Le brigadier. — Asseyez-vous et attendez. (La fille va s'asseoir sans mot dire. Le brigadier va s'installer à la petite table et sort un carnet. L'instituteur s'approche de lui, aimable.) L'instituteur. — Vous êtes bien le brigadier d'Aubagne ? Le brigadier. — Si je ne l'étais pas, voulez-vous me dire ce que j'aurais à faire ici ? L'instituteur. — Evidemment ! Mais alors c'est vous qui avez arrêté Montalivet, le dangereux bandit ? Le brigadier. — Oui, c'est moi, on l'a dit dans les journaux. L'instituteur. — C'est beau le coura ge, la décision, l'intelligence ... Le brigadier. — Oh! le courage... Ça, c'est de naissance, n'est-ce pas. On ne pense même pas au danger | L'instituteur. — En tout cas, je suis ravi de vous connaître, et c'est un honneur pour moi de vous serrer la main. Le brigadier. — Le plus étonnant, cest que je ne suis pas gendarme pour un sou ! Tous les matins, quand je m'éveille, et que je vois cet uniforme sur une chaise, je regarde de tous côtés, et je cherche [des yeux) un gendarme tout nu ! Et il me faut au moins une mi Jacqueline Pagnol (la femme de l'auteur) et Raymond Pellegrin (l'instituteur) dans une scène de ‘’Manon des Sources". nute pour que je me rende compte que ce gendarme tout nu, c'est moi! L'instituteur. — Comme c'est curieux ! Le brigadier. — Oh! je crois que c'est l'histoire de beaucoup de gens. Ils font un métier, et ils ne savent pas pourquoi ils font celui-là plutôt qu'un autre ... [| y en a un qui devient menuisier parce qu'on lui a proposé ça, et il l'a pris, en attendant... En attendant quoi ? 2e Dés