Le Courrier du Cinéma (fév 1953)

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Les grands noms du cinéma français UN ACTEUR : JEAN GABIN Un casque de neige entourant un visage extrêmement Des curieusement blancs, mais le regard le plus clair, le plus franc du cinéma français: un sourire tendre, qui voudrait passer pour canaille. Une démarche un parler familier, Voilà le portrait de Jean Gabin, ‘l'homme sans cravate”. jeune. cils chaloupée d'ancien matelot: expressivement argotique. Le physique traduit bien le moral : sincérité bourrue, réticence bougonne, affabilité d'ours, obstination confinant parfois à la rage et à la colère: mais aussi un coeur tendre et une sentimentalité de violette. Jean Gabin est un fils du peuple:qui a conservé les goûts simples des dont il partagea avant de conquérir la célébrité sur l'écran. humbles la dure existence, “Faire honnêtement mon boulot’, une phrase qui revient souvent dans sa conversation, pourde devise à cet ancien ouvrier, rait servir devenu acteur. "Quand je tourne dans un film, a-t-il dit je me rends au studio tout comme je gagnerais mon usine et je ne perds jamais de vue que je dois accomplir une tâche dont la qualité soit à la mesure du salaire qui m'est octroyé." Consciencieux, scrupuleux, il met ainsi tout en oeuvre pour que l'ouvrage qu'on lui a confié soit parfait, C'est pourquoi il a fait un stage de deux mois à la Légion étrangère espagnole, avant de tourner La Bandéra, suivi un rude entraînement de trapéziste avant Variétés, et un autre, non moins sévère, de cheminot, avant La Bête humaine. Il est devenu acteur. "Un des plus grands de a déclaré Marcel qui il a tourné ses trois succès : Quai des Brumes, Le Jour se lève, et La Marie du Port. Jusqu'alors on avait vu surtout en lui le proto notre siècle, Carné, avec type d'un personnage particulièrement significatif de’ l'entre-deux-querres : le mauvais drôle au coeur d'or. Mais dans ce méchant garçon sentimental dont Pépé le Moko reste l'image reconnaître les premiers traits des éternelles victimes des éva exemplaire, on pouvait déjà sions manquées. Héros d'une légende à la fois rose et noire, * Jean Gabin à mi-chemin du réel et de l'évasion poétique, ce personnage, dont les années se sont chargées de décanter préfigure un être mûri par l'épreuve du temps l'âme de ses humeurs violentes, et temporairement assagi. Ses deux prochains films: ‘La Minute de Vérité" et "Pour l'amour du ciel‘, marqueront-ils une nouvelle évolution du ‘'cas'' Jean Gabin ? Ils confirment, en tout cas, l'intérét nouveau d'une prise de contact avec des metteurs en scène de personnalité très différente, éprouvée par un homme qui, jusqu'alors, avait pratiquement fait toute sa carrière d'acteur avec, seulement, quatre réalisateurs (de premier plan, il est vrai): Julien Duvivier, Jean Renoir, Marcel Carné et Jean Grémillon. RE”;