Le Film (juil 1926)

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MonTREAL, JUILLET 1926 | LE ÉTCM 5 EN MARGE DE L'ECRAN SOIR D'ETE AU THEATRE Une affiche engageante s'étale à l'entrée du théâtre X... On y lit cette promesse pleine de tentations: “L'endroit le plus frais de toute la ville”. Quand les talons s'impriment dans le bitume ramolli des trottoirs, on ne résiste pas à semblable invitation. De fait, en entrant, la demi-obscurité de la salle semble récéler des fraîcheurs mystérieuses; vous devinez vaguement qu'il y a tout juste une demi-douzaine de spectateurs éparpillés ça et là. Cela commence par vous jeter un froid. On entend le ronronnement des ventilateurs à pivot qui viennent vous souffler à intervalles réguliers dans le visage et l’on tâche de se placer dans le voisinage de l’un d'eux. C'est ce qu'ont déjà fait les autres. Un jeune homme ,en avant de vous, a enlevé son paletot; où il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir; et puis il a une si belle chemise. * L'orchestre n’est pas encore arrivé; seule une jeune fille sommeiïlle sur un piano dont elle tire quelque mélopée plaintive par la force de l'habitude. Sur l'instrument on aperçoit une petite bouteille de ginger ale vide et dont sort obliquement, mince et longue, une paille qui est d’ailleurs en papier. De loin, on dirait la silhouette d’un petit soldat qui monte la garde avec l'arme sur l'épaule. Vous jetez un regard sur l'écran; c’est une histoire banale et que vous avez déjà vue il y a longtemps. Deuxième froid. Allons, l'affiche du dehors n’a pas menti. Petit à petit, tout de même, la salle se garnit; de tous côtés des gens s’épongent le front ou se passent le mouchoir dans le coup. Une vague odeur commence à planer... L'histoire de l'écran vient de finir; on annonce le programme à venir, puis une réclame surgit sru la toile: ‘Ce théâtre est parfumé avec l'essence de roses Machin’”’. Un employé attentif profite de cet instant psychologique pour faire son apparition, armé d'une grande seringue en métal qu'il manoeuvre avec un zèle digne d’éloges. Les Fouit.…. de son instrument scandent son parcours dans la \ salle; il vaporise avec ardeur en passant près de la pianiste qui le récompense d’un sourire et parfois d’un brin de causette. Le voici tout proche de vous. Fouitt…. Je n'ai jamais pu mettre un nom sur cette vague odeur. Je préfère celle, incomparablement plus délicate, qui émane de la sacoche que ma .charmnte petite voisine vient d’entr'ouvrir. Le nombre des spectteurs ayant augmenté, la température intérieure en a fait autant; des portes latérales ont été entrebâillées pour aérer; elles laissent pénétrer surtout les divers bruits de la rue. On entend les sirènes des autos, parfois les coups de cloche des pompiers qui passent en trombe. De temps à autre, la tête d'un moutard curieux s’encadre dans l’ouverture. La vue d’un placier qui approche le fait prestement déguerpir. : Dans quelques salles on vend de la crème à la glace: c'est un assez bon commerce car on en redemande volontiers, la première ne faisant que réveiller la soif du client. Par les soirées bien chaudes, ceux qui ont les dernières du plateau ne trouvent . guère, dans leur cornet de pâtisserie qu’un liquide onctueux qui leur tombe en larges gouttes sur les genoux, mais il faut être. philosophe dans la vie. Tiens. une bienfaisante et subite fraîcheur se fait sentir: l'affiche de la porte d'entrée aurait-elle réellement de ces petites surprises aimables? Un coup d'oeil dans la direction des portes entr'ouvertes vous donne la clef du mystère: il pleut à verse dehors; un orage vient de crever sur la ville. Naturellement vous n'avez pas de parapluie: il faisait si beau quand vous êtes parti de chez vous. Naturellement encore, cet orage-là fait son apparition toujours à la fin de la soirée; bon gré, mal gré, il vous faudra l’affronter à la sortie. À ce moment précis, la tempête redouble de violence: du vestibule du théâtre où vous ne pourrez tout de même pas vous éterniser, vous contemplez ce déluge, l’asphalte luisant et comme verni de la chaussée et les rapides d’eau jaunâtre qui se sont formés en bordure des trottoirs. Des audacieux se risquent; vous vous décidez à les imiter quand, brusquement, c’est l’accalmie. La fraîcheur qu monte du pavé mouillé vous semble douce comme une caresse et vous sortez du vestibule à l'entrée duquel s'étale toujours le cadre que vous avez vu en entrant. Seulement, il n’y a plus d'affiche dedans. La pluie l’a emporté. FERNAND DE VERNEUIL ABONNEMENT (Payable d'avance) Tél.: LAncaster 5819 (Excepté Montréal et la banlieue.) LE FILM Vol. 5, No 12 — JUILLET 1926 Publié Mercier de POIRIER, BESSETTE & CIE, Edits-Props. 131, rue Cadieux, Montréal, Qué. Directeur de la Rédaction: F. de Verneud Entered as second class matter at the Post Office of St. Albons, Vt. AVIS AUX ABONNES Nous arrêtons le service du Film quand l'abonnement est expiré À moins que nous recevions la souscription pour une autre période. CHANGEMENT D'ADRESSE Donnez-nous toujours votre ancienne adresse en nous indiquant la nouvelle. Prévenez-nous quinze jours d'avance. Ecrivez toujours votre adresse cemplète et lisible dans toutes vos lettres.