Le Film (nov 1936)

Novembre 1936 Huguette Dutflos Il est inutile de rappeler la carrière, jusqu'ici si brillante, d'Huguette Duflos, une grande amie du Film qui a eu la gentillesse de nous écrire de charmantes choses sur notre revue et surtout sur le public canadien qu'elle connaît et qu'elle aime. Elle appartenait à la Comédie Française lorsqu'elle débuta à l'écran. Rappelez-vous quelques-uns de ses grands succès au cinéma : la Flambée, l'Instinct, la Femme inconnue, Travail, les Mystères de Paris, etc. Elle a raconté, avec l'esprit qu'on lui connaît, ces débuts. Convoquée un matin au studio de Vincennes, elle s'y présenta à neuf heures, habillée, maquillée, prête à tourner. Autour d'elle, les machinistes plantaient un décor, des électricien: s'activaient autour d'appareils bizarres qui faisaient à la débutante l'effet d'appareils de torture échappés des tribunaux de l'Inquicition. Huguette regardait de tous ses yeux, qui sont beaux, car on ne tournait toujours pas. Elle interrogea le brave Pouctal sur les causes de ce retard. « Mais on va tourner », dit le comédien, en s'enfuyant. Les heures passèrent. Dix heu res, midi... On déjeuna et l'on recommença à attendre . . Deux heures, trois heures ! À quatre heures, Huguette avait regagné sa loge et commençait à se déshabiller, lorsque Pouctal reparut. — Eh bien ! on n'attend plus que vous pour tourner ! Comment n'êtes-vous pas prête ? La petite Huguette était abasourdie ; il y avait de quoi, avouons-le. Alors, on vit ceci : comme elle avait déjà enlevé ses souliers, le bon Pouctal s'agenouilla devant elle et lui remit les chaussures qu’elle venait de quitter. Ce geste dissipa les larmes d'énervement qui emplissaient déjà ses yeux. On resterait des heures à égrener les souvenirs d'Huguette qu'un de nos jeunes et charmants écrivains Maurice Bourdet. a, pour notre joie, réunis en volume. M Pour la première fois, Tino Rossi est monté en avion. Après avoir terminé son second film, « Àu son des guitares », il s'est embarqué à Marseille pour la Corse, son pays natal. « Au son des guitares » est un film musical qui retrace quelques épisodes de la vie du célèbre chanteur. M Henri Garat connut sa femme tout à fait par hasard, dans un train. La future Mme Garat, danseuse anglaise, quittait à la hâte Nice pour Pari: où elle avait un engagement. À coups de pourboires, elle réussit à obtenir pour elle un compartiment. Mais au moment de partir, le contrôleur vint lui dire que le populaire Henry Garat désirait partager son compartiment, les autres étant complets. De là à flirter, il n'y avait qu'un petit pas. Dîner au champagne en arrivant à Paris. Et bientôt mariage. Mme Garat apprécie ainsi son mari : « C'est un très bon garçon. » Et maintenant qu'il est père de famille, il est encore plus sérieux ... apparemment | M Gitta Alpar, l'inoubliable interprète de « Disque 413 », est née à Budapest. À Vienne, elle eut les meilleurs profes: seurs de chant. Elle se destinait d'abord à l'opéra ; mais ce genre étant aujourd'hui peu recherché, elle fit tout simplement de l'opérette. Ça ne lui réussit pas mal puisqu'elle est maintenant célèbre dans toute l'Europe. Etant d'origine juive, elle fut chassée d'Allemagne par les Hitleriens ; elle était alors l'idole des Berlinois. Elle se rendit à Londres où on la reçut triomphalement. C'est à cette époque qu'elle dut divorcer ; elle garda avec elle son bébé, la jolie Julika-Violetta. Dans « Disque 413», Gitta Alpar portait les cheveux blonds ; en réalisé ils sont du plus beau brun. comme ceux des gitanes. 15 Lys GAuTY, vedette de cinéma et chanteuse pour disques Polydor que nous entendons souvent à la radio. #& des plus grandes artistes franç: : DANIÈLE PAROLA, une ises du cinéma.