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SEPTEMBRE 1939
21ème année, Numéro 2
EN VENTE LE PREMIER SAMEDI DE CHAQUE MOIS
Tél. : PLateau 9638*
LE FILM ne
Membre de l'A. B. C.
ROLAND PREVOST
Correspondante à Paris :
AU NUMERO … … … 10 cents JULIETTE CABANA ABONNEMENT … … … $1.00 LES PUBLICATIONS Correspondante à Hollywood : ° POIRIER, BESSETTE & CIE, LIMITEE CONS RRMERT AAA
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Le Cinéma estil un fi?
tes fois tenté de donner une réponse pertinente. Voyons cependant ce qu’en écrit récemment Berner, qui a jugement sûr et expérience non moins sûre :
« En vérité, le cinéma est la négation de l'art, parce que l'œuvre d'art est la création d’un seul homme. Le cinéma est tout le contraire. Qui est le créateur du film ? Est-ce le scénariste, est-ce le dialoguiste, le metteur en scène? On a discuté là-dessus à perte de vue, et sans résultat ! Autant vaudrait essayer de résoudre la quadrature du cercle. Et d'abord, qu'est-ce que le cinéma ?
« Au temps du muet, le plus grave grief qu'on pût faire à un film, était d'en dire : «Ce n'est pas du cinéma ». Grief vague que j'ai vainement tenté de me faire préciser à diverses reprises. L'expression : «ce n’est pas du cinéma » était un poncif qui généralement ne cachait que de l'ignorance ou de l'hésitation. Néanmoins, cela pouvait à la rigueur exprimer ceci : « N'est vraiment du cinéma que ce qui ne peut être exprimé que par le cinéma. » C'était proprement idiot, parce que tous les arts peuvent, chacun dans leur domaine, exprimer tous les sentiments. On peut faire de la peinture joyeuse, de la littérature et de la musique gaies, etc, Réduit à sa plus stricte expres
Os" apparemment saugrenue, à laquelle on a main
qu'une pantomine qui avait la possibilité de changer instantanément de décor. »
Le cinéma est-il un art ?
Question étrange à laquelle ont cependant répondu plusieurs académiciens vénérés :
«On m'a demandé une fois si j'estimais que le cinéma fût un art. J'ai répondu que je n'attachais à ce mot aucune importance. La peinture est un art, et il y a beaucoup de mauvaise peinture, dont il nous importe fort peu qu'elle soit ou ne soit pas de
A (Paul Valéry)
« Je trouve qu'au point de vue images, le cinéma est arrivé aujourd'hui à des résultats admirables. Au point de vue documentaire, instruction, propagande, etc., il peut rendre les plus grands services. S'il s'agit de reproduire ou de transporter sur l'écran une histoire plaisante ou dramatique, je pense que le plus
AVIS IMPORTANT
sion, le cinéma muet n'était | |
NOUS SOMMES HEUREUX D'APPRENDRE A NOS LECTEURS ET
LECTRICES QU'A PARTIR DE CE NUMERO-CI
LE FILM
PARAITRA DESORMAIS
le premier samedi . de chaque mois .…
souvent, dans l'intérêt commun, l’homme d'images et l'homme de lettres, le cinéaste et l'écrivain devraient collaborer plus étroitement. » (Maurice Donnay)
« Je ne crois pas que la découverte du cinéaste, lors de mes débuts littéraires, aurait modifié en rien ma création. La littérature se suffit à elle-même : elle est la grande conquête sur l'homme, son cœur, son corps et sur les mœurs. Mais plus que le théâtre qui est l’histoire d'une crise qui se noue et se dénoue, le roman se trouve rapproché du cinéma parce que tous deux ne sont pas gênés par le temps ni par l'espace. Aussi se ressemblent-ils. Plus tard quand le cinéma sera fixé et pourra avoir un répertoire durable, il inspirera sans doute un art direct. » S (Henry Bordeaux)
A PROPOS DE STAN LAUREL
Il n'est pas trop tard pour répondre à notre ami J. P. Coutisson, rédacteur à l'Agence d'Information Cinégraphique.
Le Film avait publié une note disant que le cinéma français pourrait fort bien se passer de Stan Laurel qui avait perdu son partenaire, le gros Hardy.
La réplique de M. Coutisson a été reproduite dans des journaux de Nice, de Toulon et d'ailleurs. Elle n'était d'ailleurs pas méchante et ne s'en prenait qu'à l'épithète «laissé pour compte» que nous avions appliquée à Stan Laurel.
L'affaire n'a pas grande importance mais nous persistons à répéter que le cinéma français compte suffisamment d'excellents comédiens —que l'on n'emploie pas toujours à bon escient—pour se passer de Stan Laurel. Cette observation n'enlève rien aux mérites de l'éternel ahuri qui. avec Oliver Hardy, formait un couple si populaire.
En terminant, nous ne pouvons résister au plaisir de publier l'hommage que M. Coutisson rend au Film: «le lis très régulièrement notre confrère canadien — édité en langue française — Le Film. D'abord parce qu'il est bien fait, ensuite parce qu'il donne souvent des informations fort intéressantes concernant la carrière des films français au Canada. »