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"EST chez un compatriote canadien-français que j'ai fait la connaissance d'Eugénie Raffée, jeune soprano coloratura de vingt-quatre ans qui a déjà avantageusement
fait parler d'elle à Ottawa et à New-York.
Le compatriote, c'est monsieur Arthur Michaud, ténor canadien-français connu de tout le monde musical de l'Amérique et de plusieurs villes européennes. Je reparlerai prochainement de M. Michaud.
Eugénie Raffée, née à Ottawa, est la fille de monsieur et de madame Eugène Plouffe. Elle est la petite-fille du Canadien-français dont un parc de la capitale porte le nom : M. Moïse Ploufte.
Madame Arthur Michaud, (Ethel Killion) professeur de mademoiselle Raffée, me dit : « Elle possède une magnifique voix de soprano-coloratura, dont les qualités de velouté et d'étendue lui permettent d'atteindre le «la bemol >» au-dessus de l'ut, dans le superbe air Sovrail-Sen de La Somnambule. Ce qui lui a valu les plus flatteuses louanges des critiques de New-York, tant pour sa voix que pour ses connaissances vastes du chant. Eugénie Raffée peut être classée au nombre des coloratura les mieux accomplies de la jeune génération. »
J'ai voulu savoir comment la jeune Canadienne en est venue à réaliser ses ambitions de chanteuse.
« — Dès l'âge de quatre ans j'eus l'idée de devenir chanteuse de carrière. Mon grand plaisir, dès mon enfance, était d'écouter les transcriptions de Galli Curci, et d'essayer d'atteindre, en même temps qu'elle, les notes les plus hautes.
«Mes parents partagèrent mes espérances et voulurent, auparavant, me procurer une instruction solide. Je fus donc envoyée dans un couvent où, dans une atmosphère canadienne-française, s'écoulèrent les premières années de mon éducation. Puis, pour me permettre d'apprendre les deux langues, l'on me fit terminer mes études au couvent St-Joseph de Toronto. J'y demeurai jusqu'à ma graduation. Munie de mes diplômes du Conservatoire de Musique, je retournai dans ma famille, plus décidée que jamais à poursuivre ma carrière de chanteuse.
« J'avais, au cours de mes vacances, eu l'avantage d'entendre Donna Colina, (Ethel Killion), coloratura soprano de
” LETTER 44 " — Tel est le titre de l'un des plus récents films
d'aventures finis de tourner par les studios Warner Brothers.
La scène ci-dessus, tirée de l'un des épisodes les plus palpi
tants du film, nous montre aux prises les acteurs JAMES :_ STEPHENSON et ONG CHI SEND.
LE Fizm
UNE CANADIENNE-FRANÇAISE À HOLLYWOOD EE AN RS CE DST 12
EUGENIE RAFFÉE
Par Louise Gilbert-Sauvage
Notre correspondante à Hollywood
New-York, qui chantait en concert au Château Laurier d'Ottawa.
« Je l'écoutai ravie, transfigurée par la beauté de sa voix, et je me disais: «Si jamais je pouvais chanter comme cela hrs.
«J'avais rencontré mon professeur, je n’allais plus chercher ailleurs. Ethel Killion, dont la voix d'or m'avait transportée, menseignerait les secrets du chant.
« Mais elle avait son studio à New-York. Ce n'était pas à la porte d'Ottawa. Il fallait décider mes parents et m'éloigner d'eux. Je m'appliquai à cette tâche pendant toute ma dernière année d'études, r’habituant à la pensée du départ et ne témoignant d'autres désirs à mes parents que celui de devenir l'élève de la grande chanteuse.
« Mon rêve se réalisa presqu'aussitôt après ma graduation. Mes parents me retinrent auprès d'eux, un soir, et m apprirent qu'ils avaient beaucoup pensé à mon avenir, et qu'ils avaient résolu d'acquiescer à mon désir. Ils allaient me permettre de suivre une carrière vers laquelle je me sentais attirée depuis mon enfance
«Je partis pour New-York et j'étudiai avec Ethel Killion à Carnegie Hall.
— Etes-vous retournée dans votre pays natal depuis ?
— Après quelques années, je retournai à Ottawa, où je donnai un concert. Je dois dire que la réception de mes compatriotes fut alors la plus chaleureuse et me remplit de bonheur. Ce souvenir reste de ceux que je ne saurais oublier et qui m aident le plus lorsque viennent, parfois, les heures sombres où l'on ne sait plus si l'on s'approche du but à atteindre ou si l'on s'en éloigne, en dépit de ses meilleurs efforts.
— On finit toujours par connaître le succès, lorsque l'on possède, comme vous, du talent, un esprit sérieux, et de la ténacité.
— Oh, je l'espère bien ! ...
— Et puis, n'avez-vous pas fait du théâtre, à New-York ?
— Oui, de retour dans la métropole américaine, je chantai plusieurs fois en concerts, notamment au Waldorf Astoria, au Commodore, au Piccadilly, et dans plusieurs autres auditions, entre lesquelles je trouvai moyen d'accepter quelques engagements au théâtre et de réaliser quelques contrats à la radio.
— Comment êtes-vous venue à Hollywood ?
— Mon professeur et son mari, M. Arthur Michaud, de qui je tiens mon répertoire français, ayant dû se diriger vers le soleil de la Californie, j'eus alors l'opportunité de réaliser des rêves depuis longtemps caressés, voir la ville des « étoiles vivantes ». J'y continue mes études de chant et, qui sait, peutêtre obtiendrai-je, comme tant d’autres, un engagement à la radio ou au cinéma...»
Ce que ne me dit pas tout de suite Eugénie Raffée, c'est que les deux semblent être en bonne voie de réalisation. Après avoir obtenu un rôle dans le film de Kay Kyser, You’ll Find _ Out, elle est sur le point d'accepter un contrat de plus grande envergure ... Mais, il n'en faut rien dire avant d'avoir posé sa signature.