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quoi qu'il arrive, que son oncle, reculant devant le scandale, ne la dénoncerait pas et n'enverrait pas une Leclerc en prison! Il la chasserait, voilà tout ce qu'elle risquait et alors son jeu serait fait, elle n'avait plus qu'à retrouver son complice ... et c'est ce dernier qu'il faut retrouver. Voilà, mon jeune ami, pourquoi je vais être obligé de lancer un mandat d'arrêt contre cette jeune fille et, cet après-midi même, deux gendarmes iront la chercher à Carolles, car les plus graves présomptions pèsent contre elle. Hein ! vous ne vous attendiez pas à cela, mon cher Surot ? Voilà un beau papier à téléphoner à votre journal! ... Il est onze heures et demie, vous avez juste le temps. Revenez déjeuner après avec moi, vous me ferez plaisir |
Francette en prison ...emmenée entre deux gendarmes comme le dernier des malfaiteurs ... ce n'était pas possible ! Marc Surot la revoyait sur la route de Jullouville, boucles blondes flottant au vent, si mignonne dans sa robe bleue comme ses yeux... Que faire ? Le journal d'abord! Il fallait faire un papier pour la troisième édition... Repris par le devoir, Marc Surot courut jusqu'à la poste et téléphona la « nouvelle sensationnelle » : Le mystère de CarollesPlage serait prêt d'être éclairci... Arrestation de la nièce du sexagénaire I » Quelle ironie !
« Mon Dieu, pensa-t-il en quittant, la mort dans l'âme, la cabine téléphonique ... Pourquoi Francette a-t-elle menti? Dans quel but ? Pourvu qu'elle puisse justifier l'emploi de son après-midi! On ne peut pas la faire revenir à Avranches entre deux gendarmes... la pauvre petite en mourrait de honte ! Il faut absolument que j'arrange cela avec le juge Rogelet.
Quand Marc Surot reprit le car pour Carolles, à quatorze heures, il avait obtenu du juge que le mandat d'arrêt lancé contre la jeune fille ne serait exécuté que le lendemain matin, dimanche, au cas où celle-ci ne serait pas venue se constituer prisonnière l'après-midi méme. Marc Surot se faisait fort de la joindre dès son retour à Carolles, de l'interroger et de l'amener au juge, qui reconnaîtrait sûrement son erreur |! Pauvre petite! toute la tendresse, l'affectueuse pitié qu'il lui avait offerte sans la connaître, revenait plus forte, plus grande maintenant. Ah! Marc Surot saurait la défendre, convaincre ses juges, débrouiller toute cette affaire, car il l’aimait, maintenant, il en était sûr, il l'avait compris. Il l'aimait parce qu'elle avait souffert, parce qu'elle avait eu une pauvre jeunesse bouleversée, parce qu'elle était malheureuse, parce qu'elle était ravissante et digne dans sa douleur ...et parce que ... Marc Surot sursauta, non pas que le car eût fait une
LE Firm
embardée, mais parce que, brusquement, venait de surgir devant ses yeux l'édition du Journal du Soir, avec, en manchettes, cette inscription en lettres capitales :
LE MYSTERE DE CAROLLES-PLAGE La nièce du sexagénaire est en prison Par notre envoyé spécial, MARC SUROT
Quelle dérision ! c'était lui qui annonçait à la presse cette nouvelle ! Lui qui la commentait, donnait des détails, une phrase revenait à son esprit :
« Ma carrière, vous dis-je ! Un papier. sensationnel. »
C'est autre chose qu'il eût voulu donner : l'identité du coupable, la clé du mystère, car, il en était certain, Francette était innocente |
La pluie qui tombait sans arrêt depuis le matin avait cessé quand le car arriva à Carolles-Plage.
[1 hésita un instant : où allait-il trouver Francette ? Chez elle ? sur la plage ? au bourg ? Il résolut d'aller d'abord à la villa des Iris et se dirigea de ce côté, quand la vue du petit Dubosc, montant vers le bourg lui fit changer d'avis. Il appela l'enfant :
— Dis-moi, mon petit ami... tu connais Mile Leclerc ?
— Oh! oui, monsieur! grande amie de maman!
— L'as-tu vue cet après-midi ? Sais-tu où elle est ?
L'enfant se redressa, tout fier et, désignant la falaise du côté de la pointe de Carolles :
— Bien sûr, je sais où elle est... elle est là-haut, elle m'a même dit qu'elle suivait la falaise jusqu'au val de Lude !
— Merci, mon petit, jeta le journaliste.
Et il partit en courant...
«C'est une chance! monologua-t-il. Pourvu qu'elle soit seule ! Ici nous serons tranquilles pour parler... Pauvre petite ! C'est épouvantable |
Gravissant les marches taillées à méme la falaise, il arriva tout essoufflé au sommet. Les mains en auvent sur les yeux, Marc Surot regarda la falaise qui s'étendait devant lui: un petit sentier serpentait près du bord, au loin il aperçut une silhouette mince, engoncée dans un imperméable blanc, marchant lentement, les mains dans les poches. Il bondit, courant à travers les pierres et les mottes de terre contre lesquelles il se tordait les pieds.
— Francette ... Francette ...
Ce cri lui échappa... C'était elle! Se retournant, étonnée et un peu hautaine, elle demanda :
— C'est à moi que vous vous adressez, monsieur ?
— Francette, je vous demande pardon... Mademoiselle, il faut que je vous parle, c'est très grave... écoutezmoi. Je suis désolé, mais on va vous arrêter !
C'est une