Le Film (août 1942)

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Ci-inclus 5c pour échantillon du traitement Myrriam Dubreuil avec brochure. rendre Mercèdès responsable de ce désastre sentimental. Mieux valait inciter la jeune Espagnole à moins de rigueur envers ce pauvre François, ce malheureux garçon... Doucement, avec habileté, la mère présentait la défense de son fils. Dans ce drame douloureux, il était sans doute celui qui souffrait le plus. Il connaissait le chagrin de Simone qu'il admirait et qu'il estimait. Pour admettre un tel état de choses, ne fallait-il pas qu'il eût une raison, une raison essentielle, majeure ? — Une raison, mon enfant, devant laquelle il faut bien que tous s'inclinent : le cœur de François ne lui appartient plus. Il croyait l'avoir donné, pour toujours, à cette exquise Simone. Il a reconnu son erreur et ne veut pas briser leurs deux vies par un mensonge. Il en aime une autre, passionnément. Cette autre est digne, au même degré que Simone, de sa tendresse ... Mercèdès se taisait, stupéfaite, indécise. Mme Mathys continuait son exhortation : — Il ne faut pas condamner François, ma chère petite. C'est par un excès de loyauté qu'il rompt ce mariage. L'image éclatante qu'il s'était fait de son union ne peut admettre aucune ombre. Il veut aimer uniquement, pour toujours celle qu'il épousera ... Ce n'est pas Simone qu'il aime... C'est une autre... — Quel affreux malheur... murmu rait Mercèdès. Comme Simone doit souffrir ... Que je la plains... Sans doute, Mme Mathys, un peu impatiente, revenait au sujet qui lui tenait à cœur. François était également à plaindre. Mercèdès ne devait-elle pas, la première, l'excuser ? Les grands yeux qui se posaient interrogateurs sur la mère de François prouvaient assez par leur étonnement que Mercèdès, ainsi que l'avait prévu Simone, n'avait rien soupçonné de l'admiration véhémente de François. — La première, madame ? En quoi ce malheur me concerne-t-il ? Troublée, Mme Mathys allait au bout de ses aveux. Mercèdès l'écoutait, figée, douloureuse. Quand la bonne dame se taisait enfin, comprenait la nécessité d'une réponse catégorique, la jeune fille s'exécutait avec une sorte de hâte : — Madame, je vous demande pardon de ne pas vous donner la réponse que vous attendiez peut-être. Votre fils n'est pour moi qu'un ami, un très cher ami, certes, dont j'admire l'intelligence et le caractère ... Mais je l'ai toujours conpensée de prendre le fiancé de Simone L'idée ne me serait jamais venue de le comparer au fiancé très aimé que je n'ai pas fini de pleurer ... Il se peut que plus tard, beaucoup plus tard, j'épouse un autre homme. Mon cher Juan lui-méme me le conseillait dans sa dernière lettre... Mais pour l'instant, la seule pensée de prendre le fiancé de Simone me fait horreur... Que François rentre en soi-même, madame ... Qu'il comprenne son erreur. Nous ne pouvons nous aimer quand le malheur d'un autre en résulterait ... Vainement, Mme Mathys suppliait la jeune Espagnole, celle-ci témoignait d'une volonté très ferme. — Non, madame, ce serait une mauvaise action. Je ne peux pas... Rentrée chez Mme Cholet, Mercèdès signifiait une fois encore sa volonté bien arrêtée à la tante de François, puis, elle reprenait ses occupations quotidiennes auprès de la petite Lily. Cependant, visiblement, sa santé se ressentait de cette secousse imprévue. La pauvrette se représentait le bouleversement que sa venue avait apporté dans cette famille qui pour elle s'était montrée si bienveillante. Elle se per- suadait qu'elle avait porté malheur à la douce Simone. Elle se reprochait d'avoir, même inconsciemment, troublé François. Mme Cholet la devinait à bout de résistance morale. Après toutes les horreurs qu'elle avait vêcues, Mercèdès, naïvement, avait cru en la fin de ses tourments. Heureuse dans sa médioctité présente, elle ne voulait rien souhaiter d'autre. L'avenir ne l'effrayait pas, car elle n'y voulait pas songer. Et voilà qu'il lui était réservé de subir une autre épreuve : elle assistait à un drame sentimental dont elle pouvait juger l'étendue. Elle en était la cause innocente. C'en était trop pour elle. La pauvre enfant souhaitait une fin à ses maux renouvelés avec une cruauté exaspérante. Elle ne mangeait plus, ne dormait guère, et les larmes laissaient leurs marques sur ses joues amaïigries. Mme Cholet, qui avait respecté la longue et morose rêverie de la jeune fille, posait sa main sur celle de Mercèdès. — Mon enfant, je vous en prie, répondez-moi franchement, sans aucune gêne : si ma sœur et mon beau-frère avaient été seulement accompagnés de leur fils, auriez-vous accepté comme vous l'avez fait les marques de sympathies données par ma famille ? ... Réfléchissez bien, Mercèdès ... Très sincère, Mercèdès avouait : — Triste et misérable comme je l'étais, toute preuve d'amitié m'aurait été dou ce... J'ai pour votre sœur une réelle affection, madame ... — Bien... Vous seriez donc, volon tiers, entrée dans cette famille, comme amie ? — Mais... sans doute, madame ... — Et si, un peu plus tard, mon neveu libre, vous avait fait part de son sentiment respectueux, de son désir de vous LE FILM