Le Film (janv 1944)

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C'est au château que tes petits loups vivront. Parce que ce château... il est à moi! — À toi? répéta Léone abasourdie, et qui s'attendait à tout, même au pire, mais pas à cette révélation. — Oui, voilà, répliquait très vite Rose. J'avais la châtelaine de Nanteuil comme marraine. Elle m'avait prise en affection. Elle est morte, il y a deux ans. J'ai hérité. — Mais alors, le billet de mille ?... Rose baissa la tête comme si son amie l'avait convaincue d'une faute. Etranglée d'émoi, la cheftaine ne trouva pas de mots. Mais, à la briser, elle serra la main de son amie. Comme soulagée de cette confession, Rose reprenait : — Je ne t'en avais rien dit. On n'affiche pas sa fortune dans une lettre. J'aurais paru un peu ridicule. Mais si tu avais accepté mes invitations, tu l'aurais su. Je croyais que tu me boudais. Ah! comme ta lettre m'a fait duibien! Tu te souvenais de Rose Charleval J'ai bien réfléchi. Mais te connaissant, j'aurais craint, en te disant la vérité, de de voir refuser mon hospitalité. Tandis que maintenant, mère-louve est} prise au piège ! £ CHAPITRE IV + ON SEULEMENT LÉONE, mais les petits loups s'étaient attendus à un campement sommaire, à Ja «bonne franquette ». Tout le contraire, en vérité, de la magnifique installation organisée minutieusement par Rose Charleval, à leur intention. Une grange, certes, et de la paille. Mais une de ces granges de « mesnil », bâties comme des chapelles, et fleurant toujours le foin sec. Tous les interstices avaient été soigneusement bouchés. De grändes toiles doublaient la porte de chêne à double vantail. Et les bottes de seigle ne servaient qu'à rendre plus moelleux l'alignement de matelas, posés à terre, que la châtelaine était allée louer à Beauvais. Dans un bâtiment, une cuisinière — oh! luxe! — avait été installée. Le cellier regorgeait de tous les produits de la campagne. Devant une telle accumulation de richesses, les enfants restaient bouche bée, sages soudain, ne trouvant même plus le désir de s'égailler dans le parc, malgré Rose qui leur répétait inlassablement : — Vous êtes chez vous, petits loups. Faites tout ce que vous voudrez. LE FILM — Oui, tout, rectifia Léone, sauf des sottises, n'est-ce pas! Mais le premier sizainier veillait | Comme le chien de garde autour '‘de'son troupeau. Pour en douter, il n'aurait pas fallu le voir qui avait l'œil à tout, prenant déjà ses dispositions, et commandant avec une autorité de vieux « sous-off » : — Maintenant, patates | Si bien que, rassurée sur ses protégés, Léone céda aux instances de son amie. Qu'elle abandonne un petit moment sa meute. Rien ne peut lui arriver de fâcheux dans ce grand domaine clos. Et puis Georges veille, n'est-ce pas? t il sera si bon de se retrouver un peu seules, toutes deux, d'évoquer le passé, si proche, et si lointain déjà |... — D'abord, Léone, il faut que je te montre ta chambre. — Tu es un amour, Rose... mais c'est impossible : ma chambre. Crois-tu que je vais laisser tous seuls, la nuit, mes petits loups ? Ils auraient peur... — Et toi, bien plus encore, rectifia Rose, qui reprit, d’ailleurs : « Alors, ne disons plus ta chambre. mais ton studio, ton salon de repos. Un coin enfin où tu pourras être un peu tranquille, parce qu'ils sont amour... ces enfants... mais tout de même, parfois, sans doute un peu bruyants ? Dans un sourire, Léone en convint. Docilement, elle suivit donc son amie. Des vieilles demeures, quand on en respecte les aîtres, se dégage, ne trouvez-vous point, un parfum? Comme une bouffée de passé. Odeur des bois cirés, des vieilles étoffes et aussi des senteurs d'autrefois, comme la bergamote ou le tabac d'Espagne. Et les bruits aussi n'y sont point comme dans les banales maisons d'aujourd'hui. Craquements des vieux meubles, tic tac des horloges, pétillement des büches dans l'âtre. Une vie mystérieuse, mais accueillante, sereine, circule entre les pierres centenaires. Tout vit, ici. Tout parle à l'âme qui sait encore écouter. Cette ambiance, Léone la ressentait, en traversant les salles immenses, les vastes couloirs, en gravissant les hauts degrés. D'instinct, elle atténuait ses les amis, corvée de pas. FR 2 À la dérobée, elle découvraitune Rose nouvelle. Par quel miracle, sa jeunesse, tout à l'heure exubérante, ne jurait-elle point avec ce décor un peu solennel ? Mais non, sans la moindre affectation, Rose Charleval, en ce manoir, était vraiment chez elle. Ces meubles anciens, ces vieilles pierres, et jusqu'aux souvenirs des habitants disparus, tout la saluait ici, comme la vraie maîtresse du logis. À la gare, pendant le trajet, Léone n'avait pas tout à fait compris son amie Elle sentait bien que quelque chose d'elle, la principale, peut-être, lui restait caché. Tandis que dans le château, elle retrouvait tout à fait Rose, Celle-ci apparaissait dans une ambiance exacte. Elles arrivèrent dans une des ailes du manoir, et montèrent un étage. Rose avait précédé son amie de quelques pas. (Lire la suite page 27) ds BA \