Le Film (sep 1946)

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UN ANNIVERSAIRE Le “Parlant” a 20 ans! Par Louise Gilbert-Sauvage (notre correspondante à Hollywood) OUS VOUS SOUVENEZ, c'était en 1926. Depuis sa naissance, le septième art s'était contenté de signes qui lui tenaient lieu de langage, car il était né muet. Sur l'écran lumineux, se manifestèrent les diverses phases de sa vie, de son adolescence, de ses progrès, puis de l’épanouissement de ses diverses qualités amusantes. On s'était mis à aimer ce gaillard sans voix, peut-être surtout parce qu'il savait distraire tranquillement, en nous reposant, tant il était silencieux. C'était un calme qui ne vous écorchait pas les oreilles. Des milliers d'hommes, de femmes, fatigués d’un travail mental journalier aimaient, après les heures de labeur, aller, vers la fin de l’après-midi, s'asseoir devant l'écran où il évoluait Le film parlant fit son apparition le 6 août 1926 avec ‘Don Juan", un essai plutôt timide au cours duquel la musique joua un rêle prépondérant. Comme on peut voir par la photo du haut, à gauche, les rôles principaux étaient tenus par feu JOHN BARRYMORE et MARY ASTOR. — La photo, ci-contre, à droite, est un extrait du film “Lights of New York" qui marqua véritablement le début du film parlant. Le genre music-hall, comme tout le monde se rappelle sans aucun doute, se prétait à merveille à cette carrière nouvelle du cinéma américain. 12 sans bruit. Là se délassait les esprits tendus, en regardant, au son de l’orgue peu tapageur, ses comédies ou ses drames, mimant si bien toute l’histoire de la vie réelle. Puis, un jour on entendit chuchoter que le petit muet, devenu adolescent, puis homme, tout en s’occupant tranquillement à faire rire ou pleurer les spectateurs, allait se mettre à parler, à chanter, à rire et à pleurer, non plus silencieusement, mais bruyamment, comme tout le monde... Pourtant, on l’aimait bien tel qu'il était. Il était né muet, pourquoi lui donner une voix artificielle ? pensaient les uns... Et tous ces sons qu'il devra imiter, comment les aimerait-on, dirent les autres... Pourquoi vouloir le moderniser et lui enlever ce charme tranquille que nous aïmions tant ? déclarèrent les plus conservateurs. Il fallut dépenser des millions, avoir recours à beaucoup d’esprit d'invention, consulter plusieurs spécialistes réputés et dispendieux, avant d’en arriver à faire parler cet enfant récréant tout l'univers au moyen d’ombres et de lumière en mouvement. Il est vrai que si vous étiez instruits, vous pouviez lire ses légendes, car le petit avait appris à écrire. On lui passait même ses