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Le Film, Montréal, septembre 1946 39
grammes de CKAC
B LETELLIER
Je dirai tout d’abord que la renommée sans cesse accrue du poste CKAC et cette faveur particulière dont il jouit auprès des auditeurs sont les résultats d’une politique intransigeante parmi les dirigeants de ce poste, politique qui consiste à considérer l'intérêt et le goût des auditeurs avant toute autre question et bien souvent au détriment de l'intérêt commercial.
Je dirai ensuite que depuis cinq ans ce programme a lieu dans une salle montréalaise qui contient environ 1,500 personnes: Le Théâtre Château et que, si chaque semaine, dès cinq heures de l'après-midi le public commence à attendre l'ouverture des portes pour un programme qui a lieu à neuf heures et que cette affluence nécessite bien souvent l'intervention de la police pour en endiguer le flot, il faut convenir que cet enthousiasme signifie quelque chose.
Je dirai enfin qu'il existe des organismes dont le but est de rechercher à l’aide de moyens très sûrs quels sont les programmes de radio les plus suivis. Des chiffres et des statisques sont dressés et les résultats obtenus peuvent être considérés comme sérieux. Se basant sur la communication de ces chiffres le trophée Daoust et fils attribué au programme obtenant le plus de succès auprès des auditeurs de la province fut remis deux années consécutives, 1944 et 1945, au programme: “En Chantant dans le Vivoir”.
Un tel succès toutefois ne s’est pas obtenu sans mal et sans sacrifices. La formule qui consistait à présenter des soirées du bon vieux temps donnant l’occasion d'applaudir des talents canadiens comme Conrad Gauthier, Gaston St-Jacques, l'ensemble Soucy la Fleur, a été rénovée et complètement changée depuis l'apparition de Bernard Goulet à ce programme. Celui-ci, grâce à sa profonde expérience de la radio, comprit bien vite qu'on pouvait faire encore mieux et que le goût des auditeurs de 1923 n'était plus celui des auditeurs de
Ci dessus, BRUNO CYR, l'annonceur attitré du programme. Ce dernier, par son talent, son entrain, contribue, avec ses camarades, à faire le succès que connaît en ce moment l'émission popuiaire, ‘En Chantant dans le
1940. Bernard Goulet n’hésita pas à aller se documenter plus complètement chez nos voisins les Américains et peu de temps après ce voyage: “En Chantant dans le Vivoir” changeait complètement de costume, une présentation nouvelle, dynamique et profondément artistique naissait et ce fut immédiatement un
Vivoir "". Parmi ceux qu'on ne voit pas dans ces pages, il convient de mentionner GERARD CHAMPAGNE, ingénieur du son et ROGER TURCOTTE, l'assistant de BERNARD GOULET,
regain d'enthousiasme et de succès. [ Lire la suite page 41] dont la popularité va toujours croissante.
Ci-dessous, un groupe de concurrents attend la levée du rideau au Théâtre Château. Parmi ces gens tous anxieux de remporter la palme, il se trouve des chanteurs du grand répertoire, des chanteurs de genre, des instrumentistes, voire même des danseurs à claquettes. A l'extrême droite, BERNARD GOULET, le sympathique maître de cérémonie. A l'extrême gauche, on reconnaît ALAIN GRAVEL.