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MONTREAL, OCTOBRE 1946 28e année, No 3
LES PUBLICATIONS POIRIER, BESSETTE
& CIE, LIMITEE LE SAMEDI LA REVUE POPULAIRE LE FILM e
975-985 DE BULLION MONTREAL CANADA
e
Tél.: PLateau 9638* e
Président : FRED POIRIER
Vice-président , GEORGES POIRIER
Rédacteur en chef : LOUIS SABOURIN Chef de la publicité : CHARLES SAURIOL
Directeur artistique : HECTOR BRAULT
Correspondante à Hollywood. ,
LOUISE GILBERT-SAUVAGE
Chef du tirage : ODILON RIENDEAU
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REFLECTEURS ET MICROS
On le dit et
sue \ on le répete
POUR SON ART ET POUR SES PROTEGES
Madeleine Carroll, l’éblouissante blonde qui a quitté Hollywood, il y a quelques années pour s'occuper d'œuvres de guerre oùtre-mer, est de retour. Sa ferme en France, où elle donne asile à de nombreux orphélins de guerre est une entreprise très coûteuse et il y a déjà longtemps que les directeurs de cinéma lui offrent des contrats avantageux, qu’elle va maintenant accepter dans l'intérêt de ses chers protégés.
LE BEAU N'A PAS D'AGE
Pinocchio, le charmant film de Walt Disney, n'avait fait qu’une trop brève apparition sur les écrans montréalais, au moment de la guerre, mais il nous est revenu à la grande joie du public. À Paris, il a eu une première représentation sensationnelle: toute la presse était là et les visages des “générales” furent entr'aperçus, sans qu’on fut bien certain que ce fut eux, car on ne distinguait pas très bien les personnes dans le va-et-vient des entrées et des sorties. Chose curieuse, ce film, qui est un chef-d'œuvre, mais tout spécialement fait pour les enfants — c’est l’histoire d’un petit paysan — n'avait pas dix spectateurs de moins de quinze ans. Ce n'était que graves personnages qui, d’ailleurs, ne demandaient qu’à s'amuser comme des gosses.
PORTRAIT AVEC MODELE
Jouvet reprend Knock. Sait-on qu’il a composé son personnage d’après un des maîtres qu’il eut, en sa jeunesse, à l’école de Pharmacie de Paris ? Car Jouvet se destina d’abord à la pharmacie. Mais le Knock réel portait barbiche et avait des lunettes d’or. Jouvet l’a sensiblement rajeuni.
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AVEC LE RECUL
Shirley Temple qui est aujourd’hui une vieille jeune mariée, a entraîné son mari, Jack Agar, à une matinée d'enfants un beau samedi, pour lui montrer ce dont elle avait l’air, à quatre ans, dans Little Miss Marker. C’est un plaisir qui n’est pas à la portée de beaucoup d’étoiles de cinéma.
UNE NOUVELLE MARLENE
Marlene Dietrich qui ne put s'entendre avec Marcel Carné pour Les Portes de la Nuit, semble faire très bon ménage avec Georges Lacombe qui la dirige actuellement dans Martin Roumagnac ! “L'Ange Bleu” fait des manières, affirmaient des esprits chagrins, car si elle tourne à Paris... c’est sans doute qu’elle n’est plus vedette à Hollywood! Mais les Américains aiment le paradoxe. L’an dernier, en effet, les actions Marlene baissaient au “Box-Office”... et voici que cette année Hollywood engage Marlene Dietrich qui, dès cet été, tournera dans les studios californiens Golden Earnings, d’après une nouvelle de Yolande Foldès. Son partenaire sera Ray Milland qui, depuis sa création dans Lost Week-End, est l'artiste le plus demandé à Hollywood. Marlene sera le chef d’une bande de gitans, ce n’est plus Marlene la vamp, c’est Marlene la bohémienne.
CERCLE VICIEUX
David Niven, le charmant comédien anglais, qui vient de perdre sa femme dans des conditions tragiques, est un des hommes les plus modestes d'Hollywood. Il blaguait un jour les snobs : — Mais enfin, lui demanda-t-on, qu’appelez-vous un snob ? — Un snob? C’est une personne qui ne veut connaître que les personnes qui ne veulent pas la connaître !
POINTE SECHE
Chef d'orchestre au Metropolitan Opera de New-York, Toscanini reprenait un jeur Geraldine Farrar qui s’énervait — N'oubliez pas, monsieur, que je suis l'étoile de la maison! — Scintillez en mesure ! répondit sèchement Toscanini.
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LA VERITE D'ABORD
A l'étranger et en France tout particulièrement, le premier belge, M. Van Acker, a la réputation d’un homme rude et énergique ; c’est un “self-made man”, dit-on, il vient du peuple... Nos amis belges aiment à rappeler eux, que M. Van Acker est un homme des plus cultivés. Il fut longtemps antiquaire à Bruges. Il a derrière lui une œuvre poétique de qualité et qui remonte à ses années de jeunesse. Il a même écrit un scénario de cinéma qui fut primé aux Etats-Unis. Les gens d'Hollywood demandèrent à M. Van Acker d’accommoder son scénario au goût de leur clientèle ; il s'agissait de rendre “plus romanesque” l’histoire de la ville de Bruges: “Obéissez, disaient les Américains, on tournera et vous serez payé.” — L’histoire de ma ville, répondit Van Acker, vaut tous les romans du monde. Il n’en démordit point et le scénario ne fut jamais tourné.
UNE LIMITE AU REALISME
A la dernière répétition de Dix petits nègres, au théâtre Antoine, il y eut un petit incident. Un des acteurs doit mourir, d’après les exigences de la pièce, après avoir avalé du cyanure. I1 tombe si bien qu’il se cogne la tête contre un fauteuil et qu’il reste inanimé. A ce moment le metteur en scène, qui est dans la salle, se lève et s’écrie : — Ce n’est pas naturel! Pensez que vous mourrez, mon vieux. Recommencezmoi ça! La réalité n’est pas théâtre! Fort heureusement, pense l'acteur, qui ne voydrait pas recommencer tous les soirs.
LES YANKEES EN FRANCE
Le film de Michael Curtis Yankee Doodle Dandy s'intitulera définitivement en France “La Glorieuse Parade”. C’est bien, en effet, une brillante et “glorieuse parade” que le célèbre réalisateur américain a mise en scène pour évoquer les grandes étapes de la vie de George Cohan, l’un des plus fameux compositeurs américains, dont la chanson Over there portée par les “sammies” de 1917 a fait le tour du monde... Chanteur et danseur exceptionnel James Cagney mène avec entrain, aux côtés de la séduisante Joan Leslie, l’action trépidante de La Glorieuse Parade.