Le Film (oct 1946)

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9 pittoresques qu’ils permettent, sont devenus populaires. Là aussi les réalisateurs se sont efforcés d’être exacts jusque dans les moindres détails. L'été dernier, nous avons eu la première de “Henri V’”, film tiré de la pièce de Shakespeare. Ce film était en couleurs et les réalisateurs avaient étudié très soigneusement les costumes de l’époque, pour obtenir la plus grande exactitude dans les détails et les tons. Ils allèrent jusqu’à étudier les manuscrits richement enluminés qui avaient été faits à l’époque, tant en France qu’en Angleterre. C’est de ces manuscrits qu'ils tirèrent les détails des paysages, des costumes et des maisons. Au lieu de les reproduire de façon réaliste, ils leur laissèrent le charme suranné des dessins du début du quinzième siècle: la séduction provenant de l'absence de perspective et des détails aussi nets dans les fonds qu’au premier plan, l'élégance des navires, caravelles voguant à pleines voiles sur une mer à petites vagues courtes et régulières, la simplicité du palais du roi de France, se dressant sur une petite colline découpée en étroites parcelles cultivées, les unes labourées, les autres encore couvertes de javelles, ou plantées d’arbres. Le film dépeignait également les incidents dramatiques de la bataille d’Azincourt et une scène charmante où le jeune roi Henri V fait la cour à Catherine, fille de Charles VI, qu’il devait épouser par la suite. Un film plus récent, “César et Cléopâtre”, est situé dans le désert égyptien vers l’an 45 avant J.C. Il.est tiré de la pièce de Bernard Shaw, le célèbre auteur dramatique anglais, qui vient d'atteindre sa 90ième année. “César et Cléopâtre” est le film le plus ambitieux réalisé jusqu'ici dans les studios anglais. La production en a coûté $5,000,000. Ce film a pris 21 mois à réaliser. Là aussi, on a donné aux détails l'attention la plus méticuleuse. Egyptologues, costumiers et joailliers, architectes, astronomes, musiciens, furent sollicités de donner leurs avis aux réalisateurs, ainsi d’ailleurs que Bernard Shaw lui-même qui adapta la pièce à l'écran et participa à la réalisation du film. Oliver Messel, qui dessina les costumes et les décors, passa de longs mois à étudier les manuscrits égyptiens, grees et romains du British Museum, ainsi que des peintures et des photographies apportées d'Egypte. Les rôles étaient tous remarquablement tenus, toutefois citons particulièrement Claude Rains, pour la conviction et l'autorité avec lesquelles il interpréta le personnage de César, et Vivien Leigh, belle et séduisante Cléopâtre. Il faut placer “L’Evolution d’un Roué” dans une autre catégorie. C’est un film réalisé en collaboration par un écrivain et un producteur qui se spécialise dans les pièces écrites pour l'écran sur des sujets originaux et ayant recours à l'imagination. Le scénario est basé sur une série de tableaux de Hogarth, artiste du dix-huitième siècle, dont les œuvres commentent de façon caustique les mœurs de l’époque. Le “Roué” de Hogarth était un jeune homme qui, héritant d’une fortune sur laquelle il ne comptait pas, se lance dans une vie de plaisirs et de bombances. Hogarth le suit dans sa déchéance, jusqu’à sa mort dans une maison de fous. Le film nous montre un roué moderne, un jeune Anglais qui débute dans la vie en se faisant chasser de l’université. Puis il perd l'emploi qu’il avait en Amérique du Sud dans une plantation de café. Il se met alors à faire de l’automobilisme de course, s’endette, apporte le malheur, et même la mort, à ceux qui l’aiment. Lui, toutefois, ne termine pas sa vie dans un asile d’aliénés. La guerre survient et il devient un audacieux commandant de chars d’assaut. Enfin, il est tué en s’efforçant héroïquement de passer un pont qu’il savait avoir les plus grandes chances d’être miné. Son unique vertu était le courage. [Lire la suite page 36 ] Ci-dessus, photo de gauche, LAURENCE OLIVIER dans le rôle d'Henri V, pièce de Shakespeare, le plus grand de tous les poètes anglais. — A droite, une vue de la célèbre Bataille d'Agincourt. Cette mise en scène fut l'une des plus considérables, des plus élaborées de toute l'histoire du cinéma. Les studios anglais entendent produire peu, mais de l'excellent, afin de se tailler une place enviable sur le marché mondial du cinéma, en pleine orientation nouvelle. Ci-dessus, un somptueux décor de César et Cléopâtre, super-film en couleurs dont l'action se passe en Egypte vers l'an 45 avant J.-C. — Ci-dessous, un jeune Sicilien, APOLLODORUS, livre combat à un soldat romain sur les instances de Cléopâtre. Egyptoloque, costumiers et joailliers, architectes, astronomes, musiciens furent sollicités de donner leurs avis aux réalisateurs de ce film dont on parle tant. di icinbuts 7H)