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10 Le Film, Montréal, octobre 1946
il n’est pas difficile de découvrir les raisons de cette résistance.
La composition est, au cinéma, de première importance et les spectateurs sont accoutumés à voir une action unique progressant suivant des lois strictement définies. Rien de semblable ici où toute recherche d'effet est rigoureusement bannie, où la scène la plus violente, la plus dramatique, est amenée sans aucune préparation, où tout est situé sur le même plan d’humanité quotidienne.
Rien de moins quotidien cependant que l’action de ce film qui nous retrace quelques épisodes, imaginaires peut-être, mais très vraisemblables, de la guerre d’Espagne. Tout romantisme pourtant en est exclu. Malraux a voulu être vrai, authentique, et il est constamment parvenu, en dépit des conditions plus qüe difficiles, périlleuses, dans lesquelles ESPOIR fut ‘réalisé. Fe
Si le public est un peu déconcerté par le manque de liaison entre les cinq ou six épisodes [ Lire la suite page 37 ]
LE PRIX DELLUC
"ESPOIR ’ d'André Malraux
Par GEORGES CHARENSOL
(Exclusif au ‘"FILM'')
ARMI les huit films que le jury Louis Delluc
avait décidé de retenir, il ne faisait de doute
pour aucun des membres du jury que le
plus fort, le plus original était ESPOIR ; l’œuvre d'André Malraux eut été désignée dès le premier tour de scrutin si l’auteur d'ESPOIR n'était pas devenu Ministre de l'Information. Quelques-uns des jeunes critiques qui décernent ce prix réservé au meilleur film français présenté depuis la libération, hésitèrent à donner au Ministre la couronne que, de grand cœur, ils auraient tendue au cinéaste. ESPOIR, cependant, triompha parce qu'il apparut avec évidence qu’il dominait la récente production cinématographique française.
Ce film, pourtant, n’est pas d’hier. Commencé en 1938, il fut présenté au début de la guerre et serait sorti sur les écrans en 1940 si l’armistice n'avait placé les salles françaises sous le contrôle de l'ennemi. Comment celui-ci aurait-il toléré une œuvre à la gloire des Républicains espagnols ? ESPOIR ne parut donc au grand jour qu’après la Libération. Il fut salué comme un événement, mais le public résista un peu et
Photo du haut, une scène d''"Espoir' d'André Malraux, film extraordinairement réaliste tourné en Espagne au plus fort de la guerre civile que connut ce pays.—Ci-contre, l'auteur, écrivain de réputation internationale qui, pour la circonsfance, s'est improvisé scénariste, dialoguiste et metteur en scène. Photos S.I.F., Ottawa.