Le Film (oct 1946)

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Elle paraissait agitée et se montra confuse de son retard. Lao étuit près d'elle. —J’ai été de nouveau à Haroï, ditelle, afin de passer au commissariat J! m'est venu à l’idée que j'avais peut-ître égaré mon bracelet dans la ville! — Regrettes-tu vivement d’avoir perdu ce bijou ? demanda Alain en la tenant fermement contre lui. — J'en suis très tourmentée. — Non, dit-il, ce n’est pas la perte de ce bracelet qui te tourmente. N'est-ce pas plutôt cette lettre que tu as reçue ? — Une lettre ? ... Qui t'a dit ? Puis elle baissa les parsières pour échapper au regard scrutateur. Alain allait-il lui arracher son secret ? — Pourquoi ne veux-tu pas &ue nous en parlions ensemble. Elle répondit vaguement :. — Oui, bien sûr ! — Ce serait si simple! Il s'attendait à tout. Il n’hésitait pas. Il fallait savoir. C'était intolérable de rester sur des suppositions. Il pensa: Sa révélation portera un coup mortel à notre amour. Et, juste à ce moment, Yvonne releva les paupières. Elle dit: — Cette lettre est d’une jeune fille avec qui j'ai été très liée à Paris et... qui s’est égarée. Pour cacher sa honte, elle est partie aux colonies. Elle pensait trouver du travail. Son espoir a été déçu. Et, aujourd’hui, mon ancienne amie se trouve dans une détresse affreuse. — Comment a-t-elle su ton adresse ? demanda Alain, sans la lâcher. — L'adresse de la femme d’un ingénieur, dans un port charbonnier du Tonkin, est facile à découvrir. Il desserra son étreinte : — Et, sachant que tu es devenue la femme d’un ingénieur, elle te demande du secours ? — Oui, c’est cela. Mais aussi, elle est malade. — Tu as été la voir ? — J'en viens. — T'aurais-je empêchée d’y aller ? — Je ne sais pas... Mon amie est tom bée si bas! En France, elle a contrefait l’écriture de son patron. — Avais-tu de l’argent ? demanda Alain, sans répondre à cette dernière révélation. En tous cas, ta bourse doit être à sec. Mais, j'y pense... Je pourrais faire envoyer un chèque à cette personne en gar2 dant l’incognito. Cela serait plus délicat qu’une aumône directe. — Oh! non, non, merci, mon Alain, dit Yvonne précipitamment. Et lui qui s'était promis d’être confiant, posa cette question : — N'as-tu pas la lettre sur toi ? — Je ne sais pas où je l’ai mise, répondit-elle après avoir fouillé quelques secondes dans son sac. — Tu l'as égarée !... C’est curieux! Toi qui es si soigneuse et qui range les bouts de ficelle... Tu n'as vraiment pas de chance depuis quelques jours. — C’est vrai, murmura-t-elle d’une voix humble. Alain la contempla longuement. Ce regard attendri versait dans l’âme d’Yvon Le Film, Montréal, octobre 1946 ne un trouble immense. Elle eut envie de crier: Ne me regarde pas ainsi! Mais un sentiment de sécurité la retint. Et la soirée coula, morcelée en des habitudes où la jeune femme s’installait. Avec la nuit, elle reprenait pied dans l'existence qui était la sienne depuis un an, et dont elle redoutait, tant que durait le jour, qu’un incident y vint mettre fin. Tout en surveillant le bord des cratères, Alain se disait en méditant: Dois-je la croire ? Après tout, je n'ai rien de précis à lui reprocher. Yvonne a retrouvé une amie. Yvonne a perdu son bracelet... Il n’y a rien là d’extraordinaire ! Des suppositions absurdes succédaient dans son esprit à des idées aussi vagues que déchirantes. Elles effaçaient toute trace de couleur sur ses lèvres, sur son front et sur ses joues. Je ne pourrai pas vivre longtemps aïnsi! se dit-il vers le milieu de l’après-midi. Un ordre du directeur général le retenait au chantier. Il ne rentrerait pas déjeuner au bungalow, mais prendrait son repas dans le poste de radio. Un paquebot venait de transmettre des renseignements inquiétants sur la situation atmosphérique. Il était prudent de veiller. — Très grosse mer, dit le radio. — Oui, répondit Alain Guelheunec, qui essaya de fixer son esprit sur l’éventualité d’une tempête sur Hongaï. Mais, aussitôt, s’insinua cette pensée dans son cerveau: Est-elle seule ? En dépit de ses efforts, il était jaloux. Il souffrait. e Yvonne traversa la rivière sur le bac. L'eau était d'un noir de houille. De gros papillons dansaient sur les rives herbues. A droite, s’étendait la forêt à la senteur tropicale. Quel silence ! Et pas un souffle. La jeune femme s’assura que le bateau était reparti et se dirigea vers une épaisse barrière de cocotiers et de palmiers. Tandis qu’elle atteignait les arbres, une voix dont elle reconnut l’accent la transperça : — Vous vous promenez seule, Madame Ingénieur. Vous ne voulez plus de la pauvre Tati ? Yvonne se retourna sans avoir eu le temps de se composer un visage. — Le temps est bon, aujourd’hui, continua Tati avec des intonations caressantes et puériles Ne vous ennuiérai-je point en vous accompagnant ? — Pas du tout, dit Yvonne poliment. Les deux jeunes femmes marchèrent ensemble. Malgré l’impatience dont elle tremblait, Yvonne engagea la conversation. Mais, tout en parlant, elle prêtait l'oreille aux échos de la forêt, et le moindre cri d'oiseau la faisait tressaillir. Lorsqu'elles furent arrivées au sentier qui conduit à un petit temple, la Chinoise annonça à sa compagne qu’elle avait l’intention d’y aller prier le dieu qui protégeait sa tribu. Elle lui demanda si elle voulait la suivre ou l’attendre à cet endroit. — Ne vous inquiétez pas de moi, dit vivement Yvonne, je rentrerai seule à Hongai. Tati alla dans la direction d’une petite lumière rouge, qui brillait sur la façade