Le Film (oct 1946)

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Mais cet étranger, s’il est à même d'expliquer l’innocence de Madame Ingénieur, ses allures mystérieuses et ses visites à la forêt, pourquoi n’y va-t-il pas ? Je ne sais pas, moi, ce que je pourrais dire... Tati, indécise, demeura un moment à méditer. Si le dieu lui avait refusé l’amour, il lui accorderait peut-être le repentir qui lave toute faute. — Ton maître n’est pas encore rentré ? demanda le lendemain matin Yvonne, très pâle, s’adressant à son boy. — Non, Madame Ingénieur. Le maître a passé la nuit dehors, à cause d’une affaire urgente. On ne peut pas laisser les coolies se mettre en grève parce qu’ils ont peur du typhon. — Ce n'était qu’une menace. Le typhon s’est résorbé. Il n’y a plus de précautions à prendre. Le baromètre remonte. Et... il est une heure et demie. — Avant de rentrer, le maître est peutêtre passé prendre la météo. — Alors, en attendant son retour, je vais dresser la table. Tu peux te retirer. Tout à coup, elle entendit Lao revenir, en disant d’une voix joyeuse : — Une lettre de Monsieur Ingénieur. Yvonne s’élança et s’empara de l’enveloppe. Le boy se tenait debout devant elle. Soudain, il vit la jeune femme blémir, et sans prononcer une parole, se laisser tomber dans un fauteuil. — Qu'est-il arrivé? demanda Lao, en allongeant curieusement les yeux, tandis que ses lèvres se desserraient à peine. Yvonne ne répondit pas. Le coup semblait l’avoir foudroyée. Au bout de quelques minutes, elle fit un immense effort : — Je ne le reverrai plus, dit-elle. Il est parti. On lui a menti... On l’a trompé... Mais pas moi... Je l’affirme. Elle parlait à un égal, à un être de chair, non à un domestique d’une autre race. Mais la profession de Lao est, en Indochine, une chose sacrée. Le boy resta derrière la barrière infranchissable des préjugés. Il fit, la main sur son cœur, une inclinaison silencieuse, et sortit. La jeune femme regarda autour d'elle. Seule ! Elle eut la sensation d’un écroulement. Plus rien que des ruines. Personne ! Puis elle ramassa le papier qui avait glissé à terre. — Je n'ai pas bien compris, murmurat-elle. Elle relut la feuille sans pleurer, glacée, s’arrêtant à chaque phrase, y reve Le Film, Montréal, octobre 1946 nant comme pour les graver dans sa mémoire. La lettre contenait ces mots: « Yvonne, j'ai cru en vous, je vous ai donné mon cœur. Vous m'avez assuré que je possédais le’ vôtre tout entier. Or, j'ai acquis des preuves irréfutables de votre hypocrisie. Elles ont confirmé ce que pouvait me faire soupconner le malaise méfiant qui s'emparait de nous lorsque nous nous trouvions ensemble depuis deux semaines. Yvonne, vous m'avez menti avec ténacité, ruse et patience. Du coup, je désespère de la vie. Je quitte Hongaï pour n’y plus revenir. Ne me cherchez pas. Vous, la coupable, vous partirez pour Hanoï. Je ne veux à aucun prix d’un scandale attaché à mon nom. Vous trouverez dans le tiroir de mon secrétaire une somme d'argent qui vous permettra de parer aux premières éventualités. Gardez la voiture. Je n’en aurai plus besoïin. Désormais, je suis mort au monde, parce que mon unique amour a été trompé ! » — Cruel! Qu'il m’a vite condamnée ! Et, toute sa fermeté abandonnant Yvonne, elle éclata en sanglots. — Ah! je ne lui en veux pas, s’écriaitelle, au travers de ses larmes... Il m’aime... Il souffre... Mon pauvre Alain! Au bout d’un quart d’heure, elle cessa de pleurer et essuya lentement ses paupières : — Je dois partir, dit-elle. Ma dernière joie sera de lui obéir. D'ailleurs, que deviendrais-je ici sans sa présence ! Elle appela Lao: — Apporte, je te prie, une malle dans mon appartement. Elle rangea dans le grand panier d’osier ses vêtements de femme, avec quelques présents que lui avait fait Alain. Le soir, ses préparatifs terminés, Yvonne se laissa tomber sur une chaise basse et prit entre ses mains sa tête brûlante. Soudain, un bruit de pas se fit entendre. Ce ne pouvait être Alain. Elle se souleva, le cœur battant à coups précipités. Une voix d'homme demanda : — Madame Gueheunec ? Yvonne se mit sur ses pieds, comme le store de perles s’écartait, et cette fois un garçon brun, vêtu d’un complet fripé, s’avança dans la pièce. Il était couvert de poussière et traînait les pieds en marchant. — Yvonne, murmura-t-il, oh! Yvonne, qu'est-il arrivé? J’ai rencontré le boy! Ah ! quelle sotte histoire. Et il eut un petit rire nerveux. — Qu'est-il arrivé? demanda-t-il encore. — Beaucoup de choses, répondit-elle en appuyant sur les mots. Alaïin est parti. Et moi aussi je dois quitter Hongaï. — Parti! Et où iras-tu, Yvonne, si tu ne restes pas ici ? — Je n'en sais rien. Ah! Pierre, Pierre, s’écria-t-elle dans une explosion de douleur, vois où ta conduite m’a entraînée ! — Je te jure de me corriger. Que veuxtu, le pays donne soif. J’ai pensé que tu serais pour moi la Providence. Yvonne reprit son calme. Elle connaissait le Pierre inconscient de ses actes et prompt à les excuser. — Ta lettre, dit-elle, laissait tout supposer.