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— Pierre! s’écria-t-il. Que se passe-til? Qu'’as-tu ?
Il lui prit les mains, le fit asseoir près de lui. Toute la colère de Pierre, maintenant était tombée. Il ne restait plus en lui qu'une immense détresse.
Alors il fit le récit de son amour avec Jacqueline. L’émoi qu'il ressentit en la voyant la première fois, la hantise de son image ; la révocation de l’amour. Les premières rencontres ; les premiers serments.
— Jacqueline est ma vie... Je l’aime.. Elle m'aime.
— Pourtant elle est partie. quitté !
— Comprends bien quelle était sa situation. La honte, le découragement se sont emparés d'elle... Sa lettre est affolée. Moi, je la comprends très bien. parce que je la connaissais bien... et que j'avais confiance en elle...
— Mon enfant, répondit le père sur un ton grave... Si tu l’aimes... Si elle t’aime profondément, sincèrement ...ne crains rien... Car l’amour est au-dessus de toutes les puissances humaïines et il vainct tout ...
Elle t'a
Pierre regarda son père, lui sourit et lui prenant les mains avec ferveur et respect, il demanda :
— Que dois-je faire ?
— Ce que ton cœur te dictera.
IX — L'AMOUR, VIVANTE FLEUR
ROVISOIREMENT, elle s'installa à l'Hôtel
de l'Industrie, rue de Maubeuge et
se fit servir immédiatement un léger
repas dans sa chambre. Puis, lasse d'une nuit de chemin de fer, de toutes les pensées sombres et tumultueuses qui avaient assailli, son cerveau, elle s'était jetée sur le lit, s’'abandonnant au silence, essayant d'oublier l’avenir sans espoir qui l’attendait.
Le lendemain matin, après une nuit au sommeil agité, elle se leva de très bonne heure. Avant d'entreprendre quoi que ce soit, elle avait décidé d’aller prier sur la tombe de ses parents au Père Lachaise.
Celle-ci se trouvait au fond d’une allée tranquille. À la mort de sa femme, Jacques Desrivières avait fait construire sur la tombe de celle qui avait été l’admirable Eliane-Flora un mausolée de lignes
Le Film, Montréal, mars 1947
simples et pures. Puis sa dépouille, quand l'heure était venue, avait été déposée à côté de celle de la tant aimée. De nombreuses couronnes, des fleurs sans cesse renouvelées par des mains anonymes et ferventes ornaient le monument,
Les larmes jaillirent des yeux de Jacqueline, abondantes et silencieuses, Lentement, elle s’agenouilla sur la dalle et pria. Son désarroi lui apparaissait ni devant l’image de la mort.
Longtemps, elle laissa couler ses —. mes. Soudain, elle tressaillit au milieu de son chagrin. Il lui avait semblé entendre son nom prononcé :
— Jacqueline !
Un souffle, un soupir ! Peut-être l'âme des morts aimés qui chantait le doux nom de l'enfant éperdue..
— Jacqueline !
Mais non. Ce n'était pas la voix des morts. Il y avait trop d'angoisse et trop d'espoir aussi.
— J acqueline !
Cette fois, la voix était distincte, La jeune fille se releva, se retourna, et elle demeura pétrifiée un moment, n’osant croire à la réalité de cette vision qui s’approchaïit lentement d’elle et lui souriait.
Mais ce n'était pas un rêve. La vision avait tendu les bras.
— Pierre! cria-t-elle.
Le jeune homme s’élança et eut juste le temps de la recevoir dans ses bras.
— Ma chérie... c’est moi, Pierre... qui suis venu vous chercher, méchante ! Pourquoi n’avez-vous pas eu confiance en moi ? Vous savez bien que je vous aurais protégée envers et contre tous. . puisque je vous aime plus que moi-même et que vous êtes ma vie.
Jacqueline se remettait lentement. Elle leva ses grands yeux apeurés vers le visage de celui qu’elle avait cru perdu aussi.
— Pierre... Vous!... C’est vous! Oh! est-ce possible ?
— C’est moi, mon amour... Maintenant que je vous ai retrouvée, nous ne nous quitterons plus, plus jamais... Le bonheur que vos chers parents avaient rêvé pour vous, je vous le donnerai... Mon existence sera consacrée tout entière à votre joie.
Mon Piètré ! N'est-ce pas un rêve ?
— Un rêve ? Oui, le-plus beau qui soit. puisque c’est un rêve vivant!
— Chéri!
— Mon aimée !
Jacqueline se détacha de l’étreinte de son fiancé. Puis elle dit d’une voix grave :
— Pierre, remercions mes chers parents d’avoir entendu ma voix, d’avoir répondu à mon désir, comme lorsqu'ils étaient sur la terre.
Alors, la maïin dans la main, les deux jeunes gens s’agenouillèrent devant la tombe. Et de leurs lèvres tomba un merci lourd de tendresse et d’espoir
ROBERT JEAN-BouLAN
KATHRYN GRAYSON vous dira volontiers que ses succès à l'écran ne lui ont jamais fait oublier l'agrément instinctif qu'elle éprouve aux ouvrages de tricot. Mieux encore, il lui plaît particulièrement, à l'occasion, de communiquer son savoir, en ce domaine, à une novice qui décide enfin de s'essayer. Voilà qui explique pourquoi nous la voyons ici en train de donner une leçon à une camarade, PAULA PAIGE.