Le Film (juin 1947)

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28 PASSEZ DE BELLES SOIRÉES ... ...mais ne commettez pas l’imprudence habituelle des gens qui oublient de s’emporter de quoi lire à la maison, les jours pluvieux ou les “mauvais soirs”... Mais, direz-vous, quelle matière à lire faut-il se procurer ? Certes pas des bouquins sérieux, interminables et incommodants à transporter et que, finalement, on ne lit pas! Non, ce qu’il vous faut, c’est un choix de lectures variées, artistement illustrées et ornées de couleurs, traitant de mille choses d'actualité et répondant aux goûts du moment, instructives, distrayantes à la fois et dont on peut se procurer et disposer facilement et économiquement ... Notre roman de juin : Deux fiancées par O. NEVES + + nt y x y un «+ un COUPON D'ABONNEMENT LA REVUE POPULAIRE Etats-Unis Tan. $1.50 AÉON a $1.75 2 ans... 2.00 LOS 2.50 CO Important—lIndiquez d'une croix s'il s'agit d'un renouvellement. POIRIER, BESSETTE & CIE, Ltée 975-985, rue de Bullion, Montréal 18. ete + og de > 57. Dans la bande, on s’est bien apercu de l'intérêt... passager que m'a témoigné Guy et de l'indifférence que j'affecte pour lui, maintenant, car André, ce matin, m'a dit, avec le tact qui le caractérise : — Alors c’est donc fini, ce flirt avec le beau comte ? ... EE J'ai haussé les épaules, sans répondre. Cela valait mieux. 19 juillet. » Yves est rentré. Il me semble tout à coup que le cauchemar trouble de ces derniers jours s’est enfui devant son beau regard franc et son sourire. Ah! oui!... Lui doit être loyal, c’est certain. Ce n’est pas lui qui aurait -agi comme Guy ! Il est bronzé, bruni... Et ce teint de moricaud fait un contraste étrange avec ses cheveux blonds. Il est vraiment bien. Jamais je ne l'avais mieux constaté qu'aujourd'hui. Il porte le maillot à merveille. Il a paru très heureux de me revoir, lui aussi. Nous sommes allés le chercher à la gare, au train de neuf heures quatre, qui arrive de La Rochelle. M. Le Gonnec était avec nous, naturellement. Il passe son temps à l’ombre de la tente, avec maman et deux autres vieilles dames de la pension, à faire d’interminables parties de bridge. — Chacun prend son plaisir où il le trouve! a-t-il coutume de dire. Et comme on est en vacances pour se distraire... Il a bien raison. Car, le reste de l’année, il est débordé avec ses malades. Quand le flot des voyageurs a commencé à s’écouler, nous avons cherché la haute silhouette de celui que nous attendions. C’est moi qui l'ai aperçu la première. — Le voilà! Le voilà ! me suis-je écriée. Maman et le docteur Le Gonnec n’ont pas eu le temps de me répondre: Yves était devant moi. Il a embrassé son père, a salué maman, m'a serré la main si fortement que j'en avais les doigts meurtris. — Je suis vraiment content de vous revoir, Lilette! m’a-t-il murmuré, alors que nous reprenions le chemin du retour. Je sentais son regard posé sur moi. Le trajet est court, de la gare aux Autans. Nous fûmes vite arrivés. — Pas fatigué, mon garçon ? interrogea le docteur, lorsque nous avons été réunis dans le hall, autour des consommations. — Pas du tout, papa! J’ai fait un voyage splendide. Je suis enchanté ! — Tant mieux ! Tu nous raconteras ça. C’est drôle: depuis qu’Yves est près de moi, il me semble que les événements de ces derniers jours n’ont existé que dans mon imagination malade ... CHAPITRE V E LENDEMAIN matin, le jeune docteur reprit sa place dans le groupe joyeux. Il fut reçu avec des exclamations de bienvenue. En quelques jours, on avait su apprécier son caractère franc et sympathique. Guy, Maggie, Solange, Maryse, Théodore, André, Lilette étaient déjà en maillot, à se rôtir consciencieusement l’épiderme. Après un certain temps, ils se dirigèrent vers la mer. — Lilette! cria Mme Devoncelle. La tente de la vieille dame se trouvait à une vingtaine de pieds, déjà occupée par sa locataire et le docteur Le Gonnec. Le Film, Montréal, juin 1947 La jeune fille, d’un bond souple, s'était élancée. — À qui le tour ? s’écria Solange. C’est la dislocation complète, alors ? — Je retourne dans l’eau, moi aussi ! fit André. On y est aussi bien qu'ici, d’ailleurs. — Merci pour nous, mon cher! fit Solange, aigre-douce. Il se mit à rire. — C'est sans intention, je vous assure. Venez-vous, Yves ? —Je veux bien. J'ai hâte de me baigner !... Maryse bâilla. — Pas moi ! Je reste ici. — Moi aussi, dit Solange, Et vous, Théodore ? Théodore n'avait pas d'avis. — C'est bon! décida Maryse avec autorité. Tu restes pour nous tenir compagnie. Les choses étant ainsi arrangées, le groupe se fendit. André et Yves se dirigèrent à leur tour vers l'Océan, que venaient d'atteindre Guy et Maggie. — Dommage qu’elle soit un peu plus grande que lui, n'est-ce pas ? fit-il, en se tournant vers le jeune docteur. N’importe, ils feront un beau couple! —Sont-ils fiancés? demanda étonné. L'autre, qui, probablement, n’avait amené la conversation sur eux que pour lui annoncer la nouvelle, dont causait toute la plage, se hâta de répondre : — Comment, vous ne le saviez pas ? ... Il est vrai que vous étiez perdu dans vos marais... Mais depuis hier, mon cher, c'est. le dernier potin de Royan. Il paraîtrait que le beau Guy a fait sa demande officielle, — quand je dis officielle, je veux dire à Maggie elle-même, quoi! — et que celle-ci a accepté tout de suite. Depuis, elle le chante sur tous les toits. Pensez donc ! Elle sera comtesse ! — Tant mieux pour elle! fit Yves, en souriant. — Entre nous, je prévoyais bien quelque chose comme ça, depuis deux ou trois jours... Car le comte serrait de fort près Lilette ... Le jeune docteur se détourna brusquement. — Comment ? ... — Hé ! oui. Ah! c’est qu'il s’en est passé des choses, pendant votre absence, mon vieux ! Huit jours, à la plage, ça vaut un mois en ville... Oui... Guy a eu un béguin... voyant pour Lilette, qui, entre nous, le mérite bien ... : Le jeune homme eut une rapide crispation. Mais l’autre, tout occupé à ses commérages, ne remarqua rien. — Cette histoire a débuté le soir où Lilette et le comte sont allés ensemble chercher l’écharpe de Mme Devoncelle ..…. Nous étions au concert du casino. Eux sont retournés tous les deux aux Autans. Que s'est-il passé ? ... Je ne sais. Mais Lilette, en revenant, avait des yeux extraordinairement brillants, si brillants que Maryse elle-même l’a remarqué et le lui a dit. : « Depuis ce jour-là, mon vieux, on ne les voyait plus qu’ensemble: Lilette, Guy ; Guy, Lilette. Quelqu'un qui faisait une téte, c'était Maggie, je vous assure... Mais je vous ennuie, peut-être, avec mes rapots? 7. Yves,