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ADAPTER RUYS BLAS à l'écran pouvait paraître une gageure. Le drame de Victor Hugo fait partie de ces blocs massifs, installés, semble-t-il, de façon définitive dans la postérité, et qui paraissent inattaquables, en vérité parce qu’on ne sait par où les prendre.
Jean Cocteau a couru le risque de transporter dans l’irréelle vérité de l’écran le vieux drame hugolien enfermé dans ses décors peints, ses costumes de cour et ses tirades bien marquées. Il a l’a démonté pièce à pièce pour en découvrir le mécanisme et il a fait jouer sur les artifices des théâtres une lumière nouvelle. Il fallait un poète pour traduire un poète, pour avoir à la fois, cette liberté et ce respect, pour accorder l’esprit moderne au rythme initial du drame.
Cocteau dit, en parlant de RUY BLAS : “Une histoire chimérique, un peu folle...” et il ajoute: “C’est une admiräble féerie”.
Il faut relire le drame de Hugo pour comprendre combien le poète a raison. Cette histoire pleine de péripéties étonnantes, de rencontres, de machinations et de symboles,. se situe sur le plan de la féerie. Elle fait partie d’un univers enchanté où les reines peuvent prendre souci de leurs peines de coeur et les étudiants sans fortune aspirer aux pouvoirs suprêmes. Elle est merveilleuse et pleine de brillants paradoxes.
I] y a, dans RUY BLAS, une intrigue savamment ourdie qui entraîne les héros vers un destin inexorable. La lettre de Don Salluste ressemble au philtre de Tristan, au voeu de Belle, mais au lieu d’unir les amants, elle les sépare impitoyablement. Le même sens de fatalité s'y
Photo du haut, DANIELLE DARRIEUX (La Reine) et JEAN MARAIS (Ruy Blas-Don César). L'action se déroule à Madrid, à la fin du XVile siècle, sous le règne de Chartes Il. L'Espagne se désagrège. Tout croule. À la cour, chacan pille, intrique, se déprave, vole à ses intérêts.
FR
12 Le Film, Montréal, mai 1949
UN FILM FRANÇAIS
“RUY BLAS”
avec
Jean Marais et Danielle Darrieux