Le Film (mai 1949)

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Un couple charmant dont chacun rivalise d'allant, d'esprit pétillant et de bon entrain, c'est bien celui composé par SOPHIE DESMARETS et FRANÇOIS PERIER. Nous verrons ces deux sympathiques artistes dans un film qui ne manque pas de piquant : ‘‘Femme sans Passé”, excellent scénario . pour de telles personnalités. Ci-dessus, FRANÇOIS PERIER, jeune premier typiquement français de l'écran. Bien différent, sans doute, du genre américain, mais il est à remarquer que la plupart des cinéphiles bilingues app'audissent le premier au même titre que leurs préférés du cinéma américain. Nous le voyons ici dans une scène de "Femme sans passé" dans une expression qui lui est familière. — Ci-dessous, une autre scène du même film. 24 Le Film, Montréal, mai 1949 UN PORTRAIT OPHIE :DESMARETS orHiE DESMARAIS aime le vert, ou plutôt le vert l’adore. Com ment en serait-il autrement, puisque la nature lui a donné des cheveux blond vénitien, cette nuance somptueuse, som bre et chaude, aimée des peintres ? Quand Sophie Desmarets abandonne le vert, ce qui est rare, elle choisit du gris, nuance plus discrète et qui, elle aussi, lui va à ravir. Sophie Desmarets est une comédienne née. C'est Louis Jouvet qui l’a découverte et depuis le public la demande et la redemande. En trois ans, elle a tourné douze films, et elle a trouvé le temps de devenir une fois maman. Depuis Premier Rendez-vous, son film de début comme vedette, elle a tourné Jeunes filles dans la nuit, Seul dans la nuit, 120 rue de la gare, le Capitan, où sa création de Marion Delorme l'imposa définitivement, Rocambole, la Revanche de Baccarat, Tierce à coeur, Croisière pour l'inconnu, les Souvenirs ne sont pas à vendre, film tourné dans un décor des Alpes avec Blanchette Brunoy, Femme sans passé, qui mêle la comédie au drame, avec Francois Périer comme partenaire, la Veuve et l'Innocent, Rapide de nuit et Vire-vent, ces deux derniers avec Roger Pigaut. Sophie Desmarets se plaint de quelques-uns de ses rôles; elle se demande même parfois si elle ne va pas devenir folle. Voici pourquoi: dans Rocambole et dans Femmes sans passé, elle se faisait enfermer dans un asile, tandis que dans Rapide de nuit, elle joue le rôle d’une femme qui traverse toute l’aventure, sans jamais rien y comprendre. L'artiste ne voudrait pas que cela devienne sa spécialité. Qu'elle se rassure : Sa personnalité, l’une des plus brillantes de l’écran français, ses aptitudes à amuser le public, et aussi à l’'émouvoir, par des moyens simples et jamais vulgaires, placent Sophie Desmarets dans la catégorie des vedettes les plus appréciées. Comédienne de grande classe, elle mérite encore mieux que son passé, car on lui a parfois confié de piètres rôles. Elle avouait un jour à un reporter que la vedette américaine qu'elle admirait davantage était Myrna Loy, surtout dans The Best Years of Our Lives. Et ce n’est pas pure coïncidence si l'actrice la plus spirituelle de l’écran français témoigne d’une préférence marquée pour une artiste qui a le don de mettre en valeur des reparties pleines d’esprit et qui passeraient peutêtre inaperçues, si elles n'étaient accompagnées du sourire moqueur et plein de finesse de Myrna Loy. Quant à François Périer qui fut souvent le partenaire de Sophie Desmarets, il mène de front avec un entrain gaillard et enjoué, une double carrière cinématographique et théâtrale. On s’accordera sans doute à remarquer en lui un étonnant pouvoir d’être naturel sans effort; la cloison qui sépare l'acteur du personnage semble ici à peu près inexistante, pour le moins, invisible. Que ce soit au studio, dans sa loge, dans les coulisses, avant d'affronter un personnage, de substituer son héros à soi-même, François Périer est aussi calme que s'il s'agissait d'aller faire une partie de cartes. Au studio, il emploie les temps morts à faire des blagues. Au théâtre, il arrive parfois à la dernière minute, le plus simplement du monde. Le temps de changer de veston, il est prêt à entrer en scène. Cet excellent artiste est l'opposé du comédien dans le sens où on l'entend un peu péjorativement. Pour lui, se mettre dans la peau de son personnage est un terme dépourvu de sens. Il y est, il ne le quitte pas. La vie, la scène, le studio, tout cela pour lui ne fait qu’un, et il promène sa désinvolture, sa fantaisie charmante, son émotion discrète. Tel on le trouve dans la coulisse, tel il sera l'instant d’après, de l’autre côté de la rampe ou sous l'oeil de la caméra, avec ces grains de beauté, son sourire tendre et ses mèches folles qui lui retombent sur les yeux. Il est de plein pied avec la scène et avec ses personnages, le jeune homme du premier amour. ‘ "sg me