Le Film (mai 1949)

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Le Film, Montréal, mai 1949 timité de mon intérieur. Ce serait si bon de rester là, à deux... — Voulez-vous que je reste ce soir, pour vous tenir compagnie ? — Non, non, mon ami. Je n'ignore pas que la vie que nous menons a ses exigences, qu'il faut qu’on nous rencontre partout. Je vous en prie, ne manquez pas d'assister à cette première. — Ma chérie, je vous assure que je me vois presque forcé d'y aller. On «doit» m'y avoir vu Mon absence serait peutêtre mal interprétée. Richesse, comme noblesse, oblige !.… — Vous avez raison Mais, Wliliam, ne vous préoccupez pas de moi. Je suis si bien ici, auprès du feu... Il fait froid dehors. J’ai un peu de migraine. Et puis ce roman est tellement intéressant. Parker prit sa petite main et y déposa un baiser, puis fixant son monocle à l’oeil, il dit en se retirant: —Ne vous ennuyez pas trop, Jeannette. Je serai de retour de bonne heure, sans avoir attendu la fin de « Coeur brisé ».. — Je vous en prie, mon ami. Ne vous gênez nullement pour moi. Vous me retrouverez ici, à cette même place, quand vous rentrerez.…. Le millionnaire avant de prendre congé d'elle lui fit une dernière caresse, pleine d'infinie tendresse, puis s’éloigna et quelques instants après, le ronflement d’un moteur dans l’avenue annonçait que la limousine de William Parker, emmenait ce dernier passer sa soirée au théâtre. L’intéressant roman dont la lecture avait su captiver Jane jusque-là, glissa de ses genoux à terre, où il se referma sur la page qu'elle lisait. — « Coeur brisé » ! songea-t-elle. Il va à la première de «Coeur brisé »!… Quelle cruelle ironie !.. Et elle eut un mouvement de révolte. — Tous les soirs de même ! s’écria-t-elle. Le théâtre ou le cercle !… Le cercle ou le théâtre !… Ah! cette misérable existence des forçats de la richesse !.. Et penser qu'il y a des gens pour m'envier !…. Soudain ce mouvement de colère se dissipa et elle se reprit à songer : — Pauvre garçon !.. Il m'aime bien pourtant. Ah! si cette existence doit longtemps continuer, j'en deviendrai folle !.… Pourquoi toute cette vie en dehors? S'il voulait seulement rester un peu plus auprès de moi. Je crois que je finirais par avoir de l’affection pour lui. Qui sait ? De l'amour peut-être même. Et lentement, elle se livra à un sérieux examen de conscience, et en arriva à conclure que la grande coupable, c'était elle... William était la bonté même, il ne Jui refusait rien et allait même au devant de ses moindres désirs. François Hébrard se trouvait maintenant, en outre, grâce au mariage de sa fille, dans une situation tout autre de celle qu’il aurait jamais pu espérer avoir. Pourquoi donc alors Jane montrait-elle à son mari cette continuelle froideur qui finirait inévitablement par le détacher complètement d’elle ? Pourquoi? L'autre n'était plus là aujourd’hui, ce Daniel Serval qu’elle avait tant aimé. Ne valait-il pas mieux tout oublier du passé et se faire à une existence nouvelle qui pouvait encore la rendre heu reuse, si elle savait retenir son mari près d’elle ? Et, de suite, son parti fut pris. Elle décida de changer du tout au tout sa manière d’être. Il eût voulu qu’elle fût mondaine ? Elle le serait. qu’elle l’accompagnât partout où il allait ? Elle irait. Allons, c'était dit. Plus de froideur, plus de sotte résignation. Mme Parker allait s’efforcer de reconquérir son mari !… Une fois sa résolution bien prise, d’amener un complet changement dans son existence, Jane se sentit comme réconfortée. Il lui semblait qu’un poids énorme lui eût été soudain enlevé. Et ce fut à cet instant, que discrètement on frappa à la porte du boudoir. — Entrez, fit-elle aussitôt. C'était le valet de chambre qui s’avançait respectueusement vers sa maîtresse; quelqu'un venait de se présenter, demandant instamment à la voir. La surprise de Jane fut à son comble. Un visiteur à une heure aussi tardive ? Mais elle n’attendait personne. — Quelqu'un demande à me parler ? Ce n'est vraiment pas une heure pour venir chez les gens. Et qui est-ce, Alexandre ? — Je ne sais pas, madame. C’est une personne que je n'ai jamais encore vue ici. Un homme qui m’a dit que son nom était inconnu de madame. Il a encore ajouté qu’il ne désirait entretenir madame que quelques instants seulement, mais que ce qu'il avait à dire était de toute urgence. CHAPITRE IX LEXANDRE s’effaçcant devant l'inconnu qui se présentait aussi tard, l’introduisit dans un salon attenant au boudoir de Jane et où celle-ci vint aussitôt le rejoindre. — Comment vous appelez-vous, demanda Mme Parker, en voyant qu'il ne se décidait pes à dévoiler l’objet de sa visite. Et qui êtes-vous ? L'homme était à peu près rasé de près, mais ses cheveux d’un roux ardent et ses yeux d’un bleu d'acier donnaient à l’ensemble de ses traits une expression d’autant plus répulsive que le visage sillonné de rides et l’affreux rictus de ses lèvres accusaient une vieillesse venue avant l’âge, due à des excès de toute sorte et révé laient une caractéristique méchanceté sournoise. — Peu importe mon nom, répartit-il d’une voix qui parut à Jane presque aussi désagréable que tout l'aspect de sa personne. ë «Qui je suis ? vous le voyez, continua t-il en désignant de la main ses vêtements qui s’élimaient : un homme à bout de res _sources. « Vous êtes, vous Mme Parker, la femmé d’un millionnaire et je me permets de venir vous demander... — Un secours ? interrompit froidement la jeune femme. Je m'y attendais un peu, je vous avouerai. — Fi! le vilain mot! Mais je remarque que vous ne me priez même pas de pren dre un siège. Cela n’a aucune importance, d’ailleurs. Croyez bien, madame, que je ne vous importunerai pas longtemps de ma personne. Uniquement le temps nécessaire pour vous parler affaires. — Parler affaires ?.… A moi? s’exclama Mme Parker, stupéfaite, et commençant 31 FORTIFIEZ VOTRE SANTÉ Toutes les femmes doivent être en santé, belles et vigoureuses. Vous pouvez avoir une belle apparence avec le TRAITEMENT MYRRIAM DUBREUIL C’est un tonique reconstituant et qui aide à développer les chairs. Produit véritablement sérieux, bienfaisant pour la santé générale. Le Traitement est très bon pour les personnes maigres et nerveuses, déprimées et faibles. Convenant aussi bien à la jeune fille qu’à la femme. AIDE A ENGRAISSER LES PERSONNES MAIGRES Notre Traitement est également efficace aux hommes maigres, déprimés et souffrant d'épuisement nerveux, quel que soit leur âge, : GRATIS : Envoyez 5€ en timbres et nous vous enverrons gratis notre brochure illustrée de 24 pages, avec échantillon. 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