Le Film (mai 1949)

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32 réellement à croire qu'elle était en présence d’un dément. — Si je ne me trompe, madame, répliqua l'inconnu, vous n'êtes la femme du multimillionnaire américain William Parker que depuis quelques mois seulement... — En effet, monsieur. Maïs où voulezvous en venir ? — Auparavant, continua imperturbablement son interlocuteur, vous étiez une demoiselle Hébrard, dont le père, un ingénieur, avait fortement aventuré sa modeste fortune dans la poursuite de certaines inventions qui n’ont guère eu de succès. — Monsieur ! se récria Jane indignée. — Je ne fais, madame, que vous rappeler la stricte vérité. — Et quand cela serait! répartit-elle, sans chercher à réprimer un vif mouvement d’impatience. «Mon présent et mon passé ne vous regærdent en rien, que je sache ! — Détrompez-vous, Madame Parker. C’est là une grave erreur de votre part! Ce sont justement là des choses qui m'intéressent au plus haut point et si je vous les remets en mémoire, c’est qu’elles of frent pour vous aussi le plus vif intérêt... — Mais enfin, monsieur, que signifie ?.. Sans se laisser déconcerter, l’inconnu reprit : — Vous avez été, en partie, élevée avec votre cousin Daniel Serval.… La jeune femme eut un léger frisson. Pourquoi cet homme venait-il lui parler ainsi de Daniel? Savait-il donc quelque chose ? Et quoi ? Ce tressaillement involontaire de Jane n'avait point échappé à l'inconnu. — Je le reconnais, fit-elle en retrouvant son sang-froid, et n’ai du reste pas à m’en cacher. — Daniel Serval, enseigne de vaisseau, appelé à prendre part à des ‘exercices de tir au canon à bord du cuirassé «Le Triton », fut victime d'un terrible accident où il trouva la mort avec quelques autres hommes sous ses ordres. Jane sentit un sanglot lui monter à la gorge, mais sut faire un effort surkumain pour se contenir. —— ]] y a de cela, continua l'inconnu, un peumoins de deux ans Vous n’avez pas longtemps porté le deuil de celui qui n’é Le Film, Montréal, mai 1949 tait point que votre cousin, mais votre fiancé aussi, madame Parker !… La jeune femme qui, dès le début de l’entretien s’était assise, se leva d’un bond et, rouge de colère, s’écria : -Vous en avez menti! L’enseigne de vaisseau Daniei Serval n’était pas mon fiancé !…. Je n’ai pas un mot de plus à vous dire à ce sujet, que vous abordez avec une audace outrageante pour la mémoire d’un brave, mort au champ d’honneur ! Et s’approchant de la cheminée, Jane s'apprêtait déjà à presser du doigt sur un bouton électrique, quand son interlocuteur murmura : — Appeler ses domestiques! Voilà une chose que «la petite Janine de son grand Dan aimé» ne fera certainement pas. Livide, elle se tourna vers l’inconnu, en laissant son bras tomber au long de son corps. Elle avait subitement renoncé au geste ébauché. — Ah ! fit-il alors avec un mauvais sourire, vous vous demandez, chère madame, comment je connais ces doux noms d’une tendre moitié ?.… — Eh bien, je vais vous le dire. «J'étais enseigne à bord du «Triton » en même temps que Serval, mon ancien camarade de l'Ecole Navale, du « Borda ». « Après l'accident, il m'a fait appeler auprès de lui et sa dernière heure venue, me remit un paquet de lettres celles que vous lui aviez adresséés, madame Parker, alors qu'une idylle amoureuse s’ébauchait entre vous... Jane, muette de terreur, l’écoutait parler, comme si elle ne comprenait pas, le fixant d’un oeil vague qui paraissait ne pas avoir... — Cette correspondance, reprit l’inconnu, convaincu de tenir maintenant la jeune femme en son pouvoir, Daniel Serval m’avait prié de vous la remettre. «Or des circonstances indépendantes de ma volonté m'en ont empêché, et pour des raisons qu’il me serait trop long de vous détailler, j'ai démissionné de la Marine... Des infortunes me sont arrivées dans la suite. Bref, réduit aujourd’hui à la plus noire misère. Jane ne le laissa pas achever. — Vous venez me proposer, l’interrompit-elle, de vous racheter mes lettres à Daniel Serval…. C’est bien cela, n'est-ce pas ? _— Je vois que nous nous comprenons fort bien, madame, et j'espère qu'avant peu nous nous entendrons…. — Où sont-elles, ces lettres ? L'homme porta la main à sa poitrine. La vogue du cow-boy n'est pas sur le point de s'éteindré. Ce personnage typiquement américain qui fit tellement fortune dès l'apparition même du cinéma continue de compter d'innombrables adeptes partout dans le monde. MONTE HALE, que nous voyons ici tout souriant, peut vous dire que le “parlant” n'a pas du tout porté le coup de mort aux films du genre ‘far west” ou ‘’western". Ils sont et demeu rent un produit d'exportation.