Le Film (sep 1949)

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DENISE DARCEL Le Film, Montréal, septembre 1949 Une Ingénue de France à Hollywood Par LOUISE GILBERT-SAUVAGE {Notre correspondante à Hollywood) Est pendant qu'il est chaud qu'il faut battre le fer”... Voilà ce qui me vient à l'instant à l’idée après le départ de Denise Darcel. Elle vient de sortir de chez moi. Ensemble nous avons causé, en grignotant des petits sablés. Mais, Denise les déguste avec toutes sortes d’appréhensions et presque des remords de conscience, car, dit-elle, “il faut surveiller sa “ligne” lorsque l’on fait du cinéma”. Mais, ajoute-t-elle avec espiègle: rie, “zut-flûte”, (c'est une expression favorite), pour une fois je succombe, ce sera la dernière. Denise, c’est presqu’une enfant gâtée; c'est un feu-follet, ou mieux, c'est le dynamisme en personne. A mon sens, elle est née pour le “music-hall”, et je le lui dis. Dès la première fois aue je l’ai entrevue, il y a plus d’un an, au restaurant français ‘Le Tricolore” où, avec d’autres acteurs, elle recevait la médaille offerte par le poste C.K.A.C. en remerciement de l'émission radiophonique anniversaire de ce poste, je m'étais dit en l’écoutant chanter et la regardant évoluer: en voilà une qui possède l’étoffe avec laquelle on fabrique des étoiles. Il est impossible de ne pas remarquer Denise Darcel. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que des scouts de M.G.M. l’aient cécouverte après les deux années qu'elle vient de séjourner en chantant un peu partout dans les cafés à la mode de la cité du film. Denise Darcel pourrait tout aussi bien prétendre au titre d’une héroïne de la résistance française, pendant la guerre. Elle n’était qu’une gosse lorsque l’envahisseur la délogea avec sa famille faisant un séjour estival à leur maison de campagne de Corrèze. “Il fallut fuir sur les routes bombardées”, lorsque les troupes d'Hitler s’avancèrent vers notre bourg. “Mais ensuite, comme tous les autres Français, nous n’avions plus qu’une idée en tête et qu'un désir au coeur, et c'était de travailler, dans un immense mouvement de résistance, à reprendre, pouce à pouce, le sol qu’on nous avait pris. Pendant la durée de la guerre, je travaillai dans les usines souterraines de munitions aidant le Maquis. J'y ai reçu, moi aussi, mes blessures de guerre, fait-elle en riant, et dont j'étais fière. Je devais enfoncer à coups de marteau de ces petits clous dorés, dans les boîtes à munitions. Ces clous entre les doigts de ma main gauche, je frappais de la droite, et comme j'étais gauche dans ce métier, je me frappais si souvent sur les doigts qu’ils étaient devenus de pauvres choses ensanglantées et enflées, et que je ne pouvais prendre le temps de douilletter, car il fallait recommencer chaque nuit le travail. C’est au cours de cette période que Denise perdit son père, lors d’un séjour à Corrèze, où leur maison se trouvait aux mains des Allemands. Dès lors, il fallait songer à gagner de l'argent et la jeune fille devint vendeuse de magasin. Denise est née à Paris du mariage de Paul Billecart, fabricant d'accessoires de boulangerie, et d’Alice Billecart. Darcel est son nom de théâtre, Dès [ Lire la suite page 38] DENISE DARCEL est l'image même du rêve qui se concrétise. Enfant, petite Parisienne de condition modeste, elle rêvait de venir un jour à Hollywood, non seulement à titre de visiteuse, mais bien pour y tourner des films. Cela, vraiment, paraissait pure chimère; mais, quelquefois, le destin sourit à ceux qui veulent et qui ont de l'esprit d'initiative. L'article ci-dessus relate cette biographie qui est, autant dire, un conte de fée,