Le Film (sep 1949)

Le Film, Montréal, septembre 1949 La baronne ne répondit pas. Après un long silence, elle se leva et caressant la joue de son fils, elle dit d’une voix douce: — Ecoute, mon grand, je te demande instamment, non pas de renoncer à Jancis, mais d'attendre avant de demander sa main, de t’engager définitivement Je t'aime, ainsi que Max, par-dessus tout au monde, tu le sais? Je ne veux que votre bonheur à tous deux, tu n’en es pas moins certain? Alors, accorde à ta vieille maman ce qu'elle te prie de lui accorder... Gontran, étonné par les paroles empreintes de gravité, et même de tristesse, que venait de prononcer sa mère, la regarda avec surprise. Jamais encore, elle ne lui avait parlé sur ce ton. Il en fut très touché et se penchant pour mettre un baiser sur sa main, il murmura: — C’est entendu, maman. Vi DIX HEURES, le lendemain matin, Am broïse de Champart venait cueillir Jancis au saut du lit. Elle le rejoignit dans le salon, déjà revêtue de son costume d'équitation: veste brune, culotte beige, bottes fauves et large feutre. Lui aussi était prêt à se rendre au prochain manège en compagnie de la jeune fille pour y choisir les montures qu'ils lanceraient à travers les allées cavalières du Bois. Cette tenue sportive avantageait Ambroise. Très grand, bâti en force et en souplesse à la fois, le visage énergique, les cheveux bouclés, d’un blond tirant sur le roux, c'était un splendide athlète. Il s’avança vers Jancis, la main cordialement tendue, un sourire aux lèvres, les yeux pleins d’une admiration qu’il exprima tout de suite: — À la bonne heure! Vous êtes fraîche comme une rose, malgré cette soirée assez épuisante!… Autant que la beauté, j'admire la santé chez une femme... Jancis éclata de rire, les yeux pleins de malice: — Je sais! Je connais votre idéal! Vous m'en avez assez rebattu les oreilles! — Mais non, pas assez, puisque si nous continuons de ce train, je pourrai bientôt vous dire que vous l’incarnez, ce fameux idéal ! — Voilà qui est flatteur pour moi ! ditelle en lui donnant un petit coup de badine sur l'épaule, sans que son visage trahit la moindre émotion de cette déclaration à peine déguisée. Elle se tourna soudain et dit: — Âssez plaisanté, Ambroise! Ne perdons pas de temps à bavarder quand nous pourrions déjà être à cheval. Tiennette, nous partons, cria-t-elle. M. de Champart est là! Mme Varadoïs apparut, déjà habillée et prête à faire des courses chez les fournisseurs. Babou et Mitou, baignés, gantés, en tenue de promeneurs, l’accompagnaient. — Alors, madame, dit cordialement le jeune homme, puisque nous ne pouvons vous détourner une seconde de vos devoirs accablants, nous confierez-vous au moins un jour ces deux jolis cavaliers en herbe pour que nous leur apprenions les rudiments de l’équitation? ë — Je vous le promets, fit Tiennette, et vous êtes très aimable de vous occuper d'eux. Etes-vous découragée d’avoir à supporter ces MALAISES PÉRIODIQUES de la FEMME qui vous rendent nerveuse et irritable? Souffrez-vous de ces malaises réguliers de la femme, qui vous rendent, à ces moments-là, nerveuse, maussade, agitée et faible? Alors, faites l’essai du composé végétal Lydia E. Pinkham, tout spécialement destiné à vous apporter un bienfaisant soulagement! 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