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Le Film, Montréal, septembre 1949
Il embrassa sa femme et partit. Après que la porte se fut refermée sur lui, Tiennette se laissa tomber sur un canapé et songea, jusqu’à ce que la voix rieuse de sa soeur vint la prévenir qu’il était temps de se préparer pour aller goûter à Armenonville.
VI
E dîner s’achevait. Marie venait de poser sur la nappe fleurie les petits fours et les fruits. Une douce intimité avait rendu délicieux ce repas qui avait
réuni, dans la fraîche salle à manger de Tiennette, avec Robert Saint-Vves, un ménage ami, aussi simple que gai et charmant.
—Jancis va s’ennuyer! avait protesté Tiennette, quand Rémi lui avait parlé de donner ce petit dîner. .
— Nous le verrons bien! En tout cas, chérie, elle n’en mourra pas et j'ai, pour ce faire, une idée de derrière la tête!
Tiennette avait souri et dit, menaçant son mari du doigt:
— Elle n’est pas bien difficile à deviner ton idée de derrière la tête! Aucune chance de ce côté!
— Bah! sait-on jamais?
Jancis, il est vrai, tout d’abord, cacha à peine son regret d’avoir abandonné, à la prière de sa soeur, une surprise-partie organisée par une amie de la baronne de Lerbois, ce soir-là. Il avait fallu toute la bonne humeur et l’amabilité indulgente de Georges et de Geneviève Butant pour la tirer de son mutisme maussade du début.
Robert, placé à côté d'elle, était resté silencieux pendant une grande partie du repas. La présence de Jancis, fine ét précieuse, dans une longue tunique de mousseline de soie plissée vert d’eau, garnie de fleurs de pommier, le remplissait d’une timidité presque insurmontable. Il osait à peine regarder sa voisine, encore moins lui adresser la parole et l’entretenir de ces vains propos qui auraient pu la distraire et l’intéresser. Robert allait rarement au théâtre, dansait peu, consacrait ses loisirs à la lecture, à la musique, à ses amis intimes. Que dire à cette ravissante créature pour qu'elle tournât vers lui ses grands yeux verts, son sourire éblouissant?
Bien vite, pourtant, une ambiance sympathique s'était créée, grâce aux efforts combinés des Varadois et des Butant. Jancis, flattée par les compliments qu’on lui avait adressés, laissa paraître sa vivacité naturelle, sa gaîté d'enfant heureuse.
Robert l’écoutait et la regardait, charmé. Jamais encore une femme ne s'était emparée ainsi, d’un seul coup, de son esprit et de son coeur. Elle n’avait eu qu’à paraître et il avait été conquis. Devant elle, il se sentait gauche et désemparé. Sa placidité habituelle faisait place à un émoi qu’il n’avait jamais connu encore. C’est en vain qu'il essayait de se reprendre et se gourmandait amèrement de trembler comme un adolescent devant cette petite fille dédaigneuse qui, certainement, ne ferait que rire de lui si elle s’apercevait de son trouble. Jancis était trop belle et le coeur de Robert n'avait jamais battu encore!
La soirée fut très douce.
La musique assourdie de l'appareil de radio, dissimulé derrière un écran, égrenait des tangos et des rumbas. Robert osa demander à Jancis de danser avec lui Il aurait voulu pouvoir lui plaire, danser
divinement, la charmer par sa conversation. Il ne réussit qu’à paraître plus froid que d’habitude, à danser moins bien encore, lui qui ne s’acquittait pas trop brillamment de ses fonctions de cavalier à l'ordinaire. Pourtant, il goûta des minutes particulièrement exquises à côté de l’adorable Jancis.
Les heures s’envolèrent comme des minutes et quand, après un petit dîner froid pris joyeusement vers une heure du matin, il fallut prendre congé, il lui sembla qu’il venait d’arriver à peine.
Lorsque le bruit des deux moteurs se fut éteint dans la rue paisible, Tiennette, caressant les jolies boucles de sa soeur, lui dit tendrement:
— Eh bien! tu ne t'es pas trop ennuyée, chérie?
Jancis tourna vers son aînée un visage radieux et lui dit, sincère:
— Pas du tout, Toinou!… Je t'avoue, qu’au début, je regrettai la surprise-partie de la baronne, mais par la suite j'ai trouvé ton petit dîner tout à fait réussi ot agréable!
— Geneviève Butant est aimable, n’estce pas?
— Aimable, jolie, élégante, spirituelle, et son mari a un entrain de tous les diables! Quel convive précieux!
— Et Robert Saint-Yves? Qu’en pensestu?
Rémi, qui fumait une dernière cigarette en buvant le fond d’un pot d’orangeade, leva légèrement la tête. Jancis bâilla, s’étira un peu et répondit, indifférente:
— L’associé de Rémi? Ma foi! je n’en pense rien. Il me semble quelconque! En tout cas, il parle peu et il danse bien mal!
— Le voilà jugé! persifla Rémi, de son coin.
— Eh bien! fit impétueusement Jancis, je ne peux pas pourtant le juger en me plaçant au même point de vue que vous, ingénieur-chimiste de grand talent, mais, Rémi! Robert Saint-Yves est peut-être dans le monde, il ne se signale pas particulièrement à l'attention!
— C’est un beau garçon, cependant! protesta Tiennette. Il est élégant, il a de la distinction.
— Je ne trouve pas. Il est vraiment par trop emprunté. On dirait qu’il n’a aucune habitude du monde!
— Dame! ce n’est pas un de tes mondains, papillonnant sans cesse dans les surprises-parties, les réceptions, les galas, les endroits cotés! Il a autre chose dans !a tête.
— Justement! froideur.
— Et surtout, petite chérie, fit Tiennette avec malice, tu ne saurais croire à quel point tu troubles ce pauvre Robert! Il n’est pas du tout comme cela d’habitude! Si tu l’as trouvé gauche et froid, ne t'en prends qu’à même. Tu lui fais perdre la tête à ce cher garçon!
— Pas possible! répartit Jancis, moqueuse. Nous ne nous produisons pas l’un l’autre la même impression! Je ne crois pas perdre jamais la tête, mais si cela m'arrivait, ce n’est pas un homme comme Saint-Yves qui en serait la cause!
— C'est bien dommage, ma chérie, fit pensivement Tiennette, car Robert rendrait sa femme aussi heureuse que Rémi lui-même le fait.
Jancis ne répondit pas. Elle s’étira de nouveau, se leva, embrassa paresseusement sa soeur, souhaita une bonne nuit à Rémi et se retira dans sa chambre.
répliqua Jancis avec
Etes-vous dépriméet Nerveuse! Sans énergie! Délaisséet
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graines? et votre teint a-t-il perdu sa fraîcheur? C’est alors que vous avez le sang trop lourd, de ce sang non purifié qui cause de pénibles désordres dans votre organisme,
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