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Le Film, Montréal, septembre 1949
Tiennette y prit à peine garde, mais quelques secondes plus tard, Marie frappa à la porte et, sur un plateau, tendit une dépêche.
Tiennette, ls coeur battant, s’en saisit. Elle avait horreur des dépêches, porteuses de mauvaises nouvelles, généralement. D'un doigt tremblant, elle l’ouvrit, déchiffra l’en-têt:: “Tremelec”, lut, pâlit, poussa un grand cri et tomba.
“Papa bien malade, accours tout de suite. Tendresses. Maman.”
Marie aida le jeune femme à reprendre connaissance. À peine revenue à elle, Tiennette se précipita au téléphone et appela Rémi. Une demi-heure plus tard, il était là, la réconfortant de sa chère présence et de ses paroles pleines d’espoir, bien qu’au fond de lui-même, il ne gardât pas un doute sur la triste vérité.
— Nous allons partir ensemble, chérie, dit-il. Je ne veux pas te laisser voyager seule.
— Et l'usine?
—Je vais téléphoner à Robert qui se chargera de tout.
Quelques heures plus tard, l’express de nuit emmenait deux voyageurs au visage grave, aux yeux soucieux. Tiennette se retourna toute la nuit sur sa couchette, le coeur lourd, opprimée par d’affreux pressentiments. Et toute la nuit, Rémi, malgré sa fatigue, veilla. La jeune femme, au plus fort de son inquiétude, sentit une main affectueuse s'emparer de la sienne, une voix rassurante murmurer des mots apaisants à son oreille, les lèvres douces se poser sur ses yeux pleins de larmes.
À l’aube naissante, ils arrivèrent à Trémelec. Noiron les y attendait, avec la victoria que le général et son ordonnance continuaient à préférer à l’automobile qui dormait dans le garage de Ker-Traor.
— Comment va mon père? cria Tiennette au vieux serviteur dont le visage était défait par la fatigue et le chagrin.
— M. le comte est bien mal. bien mai! répondit l’ancien soldat, après avoir jeté un regard furtif à Rémi.
Tiennette ne vit pas ce regard significatif. Ayant, malgré tout, encore un peu d'espoir au coeur, elle sauta dans la voiture:
— Le plus vite possible, mon bon Noiron! jeta-t-elle.
Rémi, assis à ses côtés, lui entoura les épaules de son bras robuste. Les champs et la lande étaient encore déserts. Une magnifique journée se préparait à luire sur la terre d’Armorique. Tout n’était que joie, sourires de fleurs, chants d'oiseaux.
Après une heure de voiture, les tourelles du castel apparurent au loin et le bruit de la houle se fit entendre distinctement.
— Nous approchons, cria Tiennette. Ah! mon coeur me fait mal!
L’étreinte du bras se fit encore plus protectrice, la voix plus douce:
— Ta chère maman va être si heureuse de te voir. Ta présence lui apportera ur tel réconfort! Du courage, ma chérie.
A cet instant, la voiture s’engageait dans la longue allée de pins, tordus par le souffle de la mer, qui menait au castel. La façade tout entière apparut, triste et glacée sous ses lourds contrevents rabattus Alors, Tiennette comprit.
Au bruit des roues, Jancis était accourue et s'était jetée dans les bras de sa soeur.
— Mort! Il est mort! Sans que j'aie pu le revoir! L’embrasser! gémissait Tiennette.
Quelques secondes plus tard, elle était agenouillée près de sa mère, devant le li‘ où reposait le général dont le beau visage était calme, reposé. Il était mort, sans souffrir, d’une embolie. Sa femme, malgré son désespoir, remerciait Dieu de lui avoir fait la grâce d’arracher miséricordieusement son mari à ses épreuves.
—Je serai seule à les supporter! pensait-elle. Mais Jancis! Ma Jancis!
Et des jours affreux, déchirants, passèrent. Rémi se montra le plus tendre, le plus dévoué des fils pour Mme de Marvan. Il lui ôta tous les soucis, s’enferma de longues heures dans le bureau du défunt pour compulser ses dossiers, tint tête aux créanciers qui ne tardèrent pas à affluer, recut les avoués, les hommes d’affaires.
Et, un soir, on entendit le klaxon d’une automobile résonner à la grille du castel. Noiron sortit de la loge et vint ouvrir.
Un jeune homme conduisait une lourde voiture encombrée de valises. Au fond, on voyait une femme et deux tout-petits qui pressaient leurs joyeux visages à la portière.
— Mam’zelle Marie! Babou et Mitou! cria le vieux soldat réconforté par cette vue.
Mais au volant, le jeune homme, après un bref signe de la main, remontait vers le castel. Rémi sortait déjà, s’attendant à recevoir un créancier particulièrement importun. Un cri de joie lui échappa:
— Robert! Ah! merci, merci! Tiennette! Tiennette! Viens vite!
Elle accourut. Ce furent des cris de joie, des pleurs de bonheur.
— Mes deux petits. Mes chers amours! Robert, je ne sais comment vous remercier de votre délicate pensée! Quel ami précieux vous faites! Comme vous avez su comprendre de quel secours nous serait la présence de nos deux trésors.
Robert Saint-Yves présenta ses condoléances à Mme de Marvan et à Jancis d’une voix émue. Il n’osait lever les yeux sur la jeune fille. Quand il le fit et qu’elle lui apparut, pâle et défaite dans sa sévère robe de laine noire, il la trouva mille fois plus touchante et plus belle qu’il ne l’avait jamais vue. La pitié gonfla son coeur d’un amour très pur...
Bientôt, Rémi l’entraînait dans les profondeurs du parc et le mettait au courant de la situation de sa belle-mère et de Jancis. Le jeune homme l’écouta sans mot dire, mais son mâle visage s’éclaira d’un peu de joie Car sa pensée, très vite, lui avait fait apercevoir un dévouement qui toucherait peut-être le coeur de Jancis.
Robert repartit le soir même sans avoir voulu prendre de repos. Les affaires urgentes réclamaient impérativement sa présence à l’usine. Peu importait sa fatigue!
Quand la lourde limousine se fut effacée dans la distance, il n’y eut qu’un cri pour louer le dévouement, l’admirab!e loyauté de Robert Saint-Yves.
Seule, Jancis garda le silence.
XI
ER-TRAOR était vendu, Noiron retourné dans son petit village natal des Cévennes. À Mme de Marvan et à sa fille, il ne restait rien, si ce n’est une maigre pension, insuffisante pour les faire vivre toutes deux, même très modestement. La pauvre mère, maigre, pâlie, tenaillée à la fois par la douleur et par l’inquiétude,
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