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Le Film, Montréal, septembre 1949
qu’il croyait trouver seule, comme à son habitude, exprima une telle stupéfaction que Rémi, attiré par les éclats de rire des jeunes filles, apparut tout à coup. Il avait, à dessein, négligé de prévenir son associé. Il lui présenta avec la plus grande formalité la nouvelle secrétaire.
Le visage de l'ingénieur laissa paraître une joie émue qu’il s’efforçait en vain de cacher. Jancis, touchée par cette affection profonde, que rien ne pouvait abattre, ni le dédain, ni la pauvreté, ni les sacrifices, sentît, pour la première fois, une fierté l’envahir à la pensée qu’elle avait inspiré un tel sentiment à un homme de la valeur de Saint-Yves.
Durant les mois qui suivirent, elle eut, de plus en plus, l’occasion de le connaître, de le juger, de l’apprécier...
Il venait souvent, plus souvent peut-être qu’il n’était nécessaire, donner des instructions à Mlle Vernuire et des conseils à Jancis, affairée, vive, presque redevenue elle-même.
Elle l'accompagnait à travers les ateliers, apprenait à connaître le fonctionnement d’une usine, à parler aux ouvriers, à s’assimiler à un milieu si nouveau pour elle.
Rémi, émerveillé, la vit s'adapter sans effort apparent à sa nouvelle vie, s’intéresser à des questions arides de fabrication et de rendement, se préoccuper des acheteurs, des bénéfices, de la publicité.
Ses compliments et ceux de Saint-Yves ne contribuaient pas peu à encourager la jeune fille, qui reportait sur sa nouvelle tâche, l’ardeur qu’elle apportait autrefois à la pratique des sports.
Le moment vint où Mlle Vernuire dût quitter l'usine. Jancis était complètement prête à prendre sa place avec l’aide de Jeannette, la petite dactylo, qui, très ancienne dans la maison, en connaissait tous les détours et les secrets.
Mme de Marvan et Tiennette ne pouvaient encore prendre entièrement leur parti de la métamorphose de Jancis. Fallait-il se réjouir? Fallait-il s’affliger? Le brillant papillon avait acquis les vertus de l’humble abeille. N’était-ce pas déroutant?
Rémi, lui, était toute joie:
— Ne voyez-vous donc pas qu'elle est très heureuse ainsi, leur disait-il. N'est-ce pas l'essentiel pour l'instant?
— Si jamais on m'avait dit! soupirait Mme de Marvan. J'avais toujours imaginé ma petite Jancis heureusement mariée, entourée de charmants enfants, non sous les traits d’une femme d’affaires! Elle ne parle plus que fabrication, rendement, récupération, etc...
Rémi eut un rire joyeux:
— En quoi ceci empêcherait-il cela? Laissez, laissez, ma mère, Jancis a pris le bon chemin à présent... le chemin du bonheur!
Cependant, entre Robert et Jancis, les rapports étaient restés ceux de très bons camarades. La jeune fille passait de longues heures avec l’associé de son beaufrère. Elle appréciait de plus en plus la profondeur de son intelligence, la droiture de son esprit, les qualités de son coeur. Rien, pourtant, ne transparaissait dans son attitude, qui pût permettre à Robert d’espérer, lui inspirer d’autres sentiments que ceux d’une simple amie. Secrètement, il se désolait… Il aurait voulu parler à coeur
ouvert à la jeune fille, lui crier son amour, son chagrin. Ne voyait-elle pas à quel point, il l’adorait? Avait-il besoin de mots pour le lui faire comprendre?
Un jour que Jancis travaillait devant la fenêtre, à la place occupée autrefois par Mlle Vernuire, un grand bruit d’explosion se fit entendre, suivi d’un fracas de carreaux brisés et de clameurs éperdues. Jancis qui s'était levée, tremblante, distingua le nom de Saint-Yves clamé par des voix affolées.
Son coeur, un moment, cessa de battre, puis ébranla sa poitrine de grands coups précipités. Elle sortit en courant et se dirigea vers le laboratoire de Robert. L’expérience dont il lui avait parlé et dont il espérait tant!
Elle fendit la foule des ouvriers, qui s’écartèrent respectueusement devant elle, et se jeta sur le corps du jeune homme étendu sur un banc, immobile, pâle comme un mort, inondé de sang, les vêtements à demi brûlés:
— Robert! Robert!
Une grande angoisse s'était emparée d'elle. Oublieuse de la foule, elle s'était agenouillée près du jeune homme et pressait ses mains ensanglantées:
— Un docteur! Un docteur! cria-t-elle. Avez-vous téléphoné?
— Oui, oui! répliquèrent plusieurs voix.
— Mon Dieu! Et Rémi qui n’est pas là!
Quelques secondes plus tard, un docteur accourait. Robert n'était pas mort, mais son état était grave. Jancis s’assit près de lui dans l’ambulance qui l’emporta d’urgence à la clinique, s’approcha de son lit quand le docteur l’eût pansé.
Il avait les yeux clos quand elle se saisit d’une de ses mains. Il les rouvrit enfin et, au-dessus de lui, il découvrit le visage de Jancis, illuminé de tendresse.
Alors, la plainte qui allait s’exhalter de sa gorge serrée fit place à un grand soupir, en même temps qu'un bonheur immense s’insinuait en lui. La vive douleur de ses contusions et de ses brûlures fut soudainement abolie, et il crut, dans son demidélire, qu’il était la proie d’une hallucination:
— Jancis! Jancis! souffla-t-il d’une voix inquiète. 5
Elle lui sourit et ses yeux, humectés de larmes, avaient une douceur exquise.
— Oui, oui, c'est moi! murmura-t-elle. Ne bougez pas. Ne parlez pas.
Les yeux du malade se firent suppliants:
— Vous n'allez pas me quitter?
Elle secoua la tête et une grosse larme coula sur sa joue tandis qu’elle se penchait vers le pâle visage du blessé:
— Non, non, jamais!
Un long soupir délivré s’échappa de la poitrine de Robert comme si un poids intolérable venait d’en être arraché:
— Jancis! C’est trop beau!
Mais comme ïil faisait un mouvement pour porter à ses lèvres la main de la jeune fille, la douleur lui arracha un cri. Ses traits se crispèrent, se yeux se fermèrent.
Elle tressaillit, comme si la même souffrance l’avait déchirée et, se penchant vers l’aimé, doucement, elle posa ses lèvres sur les paupières meurtries.
— Rémi! Regarde! fit Tiennette en tendant à son mari le journal qu'elle était en train de lire.
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