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Qui prend mari, prend pays, dit le vieux proverbe, et tel est le cas de la ravissante
GABY ANDRE, une talentueuse artiste française originaire du Perpignan. Américaine ou
Etats-Unienne (comme on voudra) par le mariage, Gaby André s'était tout de même
taillé une enviable réputation d'artiste de cinéma avant de venir de ce côté-ci de
l'Atlantique. Bien que son rôle préféré soit celui d'épouse et de maîtresse de maison,
elle ne juge pas incompatible la poursuite de sa carrière d'artiste, et c'est pourquoi nous la verrons bientôt dans “The Two Million Dollar Bank Robbery".
DE PERPIGNAN À HOLLYWOOD
10 Le Film, Montréal, Novembre 1950
E pourrais dire, que je n'ai fait qu’en
trevoir Gaby André, lors de son court
séjour à Hollywood, à l’occasion de son
premier film américain, “The Two Million Dollar Bank Robbery”. Je n'ai pas à présenter aux lecteurs du “Film”, cette actrice française qui a déjà gagné ses épaulettes en France.
Pendant une entrevue de la Presse américaine, elle saisit l’occasion au cheveu, pour me servir d’un vieux cliché, et pria les membres de la Presse de se bien persuader que le portrait que l’on
semble avoir, et se plaire à propager, de la jeune Française, est celui d’une jeune fille beaucoup moins sérieuse qu'elle ne l'est en réalité.
“Certes, affirme-t-elle, au cours des guerres, les troupes qui occupent un territoire rencontrent toutes sortes d’individus, femmes et hommes. Et le souvenir qu'emportent d’un pays et de ses habitants, des esprits un peu excités par les promiscuités et bousculades qu’amène tout conflit n’est pas de ceux qui donnent la vraie mesure de la mentalité normale d’une nation. Pas plus qu’il ne faut juger de toute une vaste association par quelques membres aperçus un jour de tumulte.”
Je suis cent pour cent de l'opinion de cette gracieuse Française. Et je me souviens qu’au début de mon séjour à Hollywood, il m’arriva, plus d’une fois, de prendre la défense de la Française de France, aussi bien que de celle de mon pays, auprès d’Américains mal renseignés ou, pour quelque raison personnelle, professant une opinion trop exagérée et ne pouvant, en toute justice être prise au mot dans la généralité des cas.
La vérité c’est que chaque pays, que ce soit en France, au Canada, aux EtatsUnis, ou en Abyssinie, possède des sujets qui sont l'exception à la règle générale, que quiconque sait voir et observer avec discernement peut faire la différence.
En outre d’avoir le courage de dire ce qu’elle pense, lorsque ce qu’elle pense est conforme à la justice et à la vérité, Gaby André possède aussi d’autres qualités. Elle est une actrice de premier plan. Le travail ne l’effraie pas, déclaret-elle. “C’est le meilleur antidote non seulement contre l'ennui, mais aussi contre la niaiserie : car l’esprit qui sait s’occuper sait apprendre, il ne peut que retirer profit de l’utilité de sa vie.”
J'ai aimé les quelques bribes de conversation avec cette artiste qui, en France, a tourné des films en compagnie de Fernandel, Claude Dauphin, Jean-Louis Barrault et de cet artiste de regrettée mémoire, Raimu. La plupart de ces films
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Gaby André dans un film américain
par ELGE HESSE