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Le Film, Montréal, Novembre 1950 13
PRÈS des sujets aussi élevés que « Monsieur Vincent » et «Docteur Laennec> quelles sont les raisons qui ont conduit Maurice Cloche à réaliser un film comme «La Cage aux Filles », dont le climat et le langage semblent
constituer un paradoxe dans son programme de productions cinématographiques ?
Maurice Cloche, qui ne craint pas de mettre en lumière une des plaies les plus redoutab'es de la société a voulu alterner — dans un programme dont il suit fidèlement la ligne —-les grands exemples du passé et les sujets pour lesque:s il se passionne : les questions humaines et sociales.
Avec « La Cage aux Filles » il évoque cette fois le grave problème de la désintégration de l’enfance mondiale que d’autres réalisateurs, avant lui, avaient déjà traité sans y apporter toutefois de véritable solution.
Ce que Maurice Cloche se propose de faire, c'est de montrer le processus du fléau — de le suivre pas à pas — et comment nait et se développe un mal qui prend racine dans la famille et partant attaque la race, un mal enfin auquel il soumet un des remèdes que les plus éminents spécial:stes de la question ont eux-mêmes suggéré.
Maurice Cloche ne se contente pas d'exposer le drame de cette jeunesse délinquante : il utilise la caméra pour défendre le coupable avant de le guérir. Aidé d'Henri DANJOU, il a adapté l’enquête que celui-ci avait faite dans les milieux où évoluent ses personnages, mas alors que le reporter l’avait naturellement traitée en «historien » relevant de faits authentiques, Maurice Cloche :’a envisagée sous l’angle actuel. Son mérite est de ne pas vouloir profiter d'un sujet qui pouvait être émouvant pour faire du cinéma dramatique une «atmosphère » et d'atteindre, ainsi, à une certaine facilité qu'une fois de plus on ne saurait lui reprocher.
«La Cage aux Filles » n’est plus l’histoire d’une grande figure historique : ce n'est pas un exemple particulier, mais l’authentique tableau du drame qui se joue chaque jour autour de nous sans que nous en soupçonn'ons en même temps la gravité et l’horreur.
Pour réaliser son film avec toute la vérité désirable, Maurice Cloche « fait appel au concour des Pouvoirs Publics et notamment du Miïuistère de la Justice qui lui a procuré toutes les facilités, toutes les autorisations lui ayant permis au cours de plusieurs mois d’enquête à travers la France, de visiter des Maisons d'Education Surveillée, des Centres d’Observation, des Maisons d’Arrêt dont toutes les portes, librement se sont ouvertes devant lui.
Finalement, la prison St-Joseph de Lyon, la Petite Roquette de Paris, l’Institution Modèle de Brécourt ont été choisies comme premier décor de l’action.
Trouver le nom de Yves Mirande à titre de co-dialoguiste du film est certainement un sujet de surprise pour beaucoup. Yves Mirande en effet, c’est le Boulevard, le Vaudeville, le Palais Royal, un esprit primesautier mordant, un esprit beaucoup plus enclin à faire sourire qu’à traiter les questions sociales et si profondément humaines que celles qu’il aborde avec « La Cage aux Filles ».
Mais derrière la façade légère de l’auteur de si nombreux succès d'humour, Maurice Cloche a su découvrir la bonhomie, la profonde expérience de la vie, la gravité méme qui caractérise l’homme dont les mots d’esprit cachent toujours infiniment d'humanité et beaucoup de coeur.
CLOCHE, DANJOU, MIRANDE forment une équipe à priori assez inattendue mais dont «l'efficacité» dans l’action, l'intérêt prodigieux du grand problème social qu'ils traitent ensemble, et l’amour du travail bien fait donneront certainement au cinéma français la possibilité de s'enrichir d'une ceuvre nouvelle qui fera beaucoup pour son prestige.
Et maintenant, le récit: . . . Un foyer sans affection, -.. une mère qui l’aime mal ...un [Lire la suite page 42]
Ci-contre, à droite, de haut en bas, Rita (JACKY FLYNT), copine de Micheline qui, avec cette dernière, s'évadera du “Bon Secours" pour se laisser entraîner dans une bande de ieunes gangsters. — Micheline (DANIELE DELORME), dans une attitude bien maternelle. — Micheline et sa mère (LOUISE LAGRANGE). — Scène de famille, chez Micheline. — A droite, second plan, NOEL ROQUEVERT, le beau-père de l'enfant perdue. — En page de gauche, cette dernière, dans une maison d'éducation surveillée.
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