We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
Le Film, Montréal, Novembre 1950
pendant à revenir dans la réalité et à exprimer sa vive surprise en revoyant Yann à ce bal.
— J'y suis en service commandé, comme faisant partie de l’escadre de la Méditerranée.
— Mais, par quel prodige portez-vous ce bel uniforme ?
— Grâce à mon travail, Josette! Vous savez que j'étais boursier au collège ; lorsque je vous ai connue à Roscoff, j'étais déjà élève au Borda, car, le rêve ambitieux de ma vie était de devenir officier de marine. Afin d’avoir une situation il importait pour moi de travailler beaucoup, de réussir à mes examens. Je n’avais qu’un but: vaincre, afin d’être plus digne de vous. J’ai pu gagner mon galon d’enseigne. Maintenant, il s'ouvre devant moi une brillante carrière. Je gagne ma vie, je suis en bonne relation avec mes supérieurs. Dernièrement, mon commandant m'a engagé à contracter un riche mariage.
« Oubliait-il que je suis le fils d’humbles pêcheurs ? Mais l’amour que j’éprouve pour vous me poigne le coeur, Josette ! Dès demain je me permettrai de me présenter à Madame votre mère; je verrai bien, par son ,accueil, si elle accepterait volontiers, par la suite, d'entrer dans le projet qui nous est si cher ?
— Soyez bien persuadé, Yann, mon cher promis, que si je me marie un jour, ce ne sera qu'avec vous.
0 . . . e o . . . . e e
Pendant que Yann Tromeur conduisait Josette dans les salons fleuris du casino de Monte-Carlo, Mme Pommarieu avait eu le temps de voir l'enseigne s’incliner devant sa fille pour solliciter d’elle la faveur d’une danse. Mais elle avait surpris Mme Cazin disant à son mari:
— Regarde comme ce garçon est bien ? Solange qui a toujours rêvé d’épouser un officier de marine! Nous devrions nous faire présenter celui-ci.
M. Cazin répondit alors à sa femme :
— Mais, je peux déjà te renseigner sur son nom: mon bon ami, l’amiral X.… vient de me dire que c’est un Breton qui s'appelle Yann Tromeur.
Mme Cazin, qui aimait à faire montre de ses relations, revint chuchoter aux oreilles de Mme Pommarieu :
— Saviez-vous, chère Madame, que ce jeune enseigne que nous remarquions tout à l’heure est un de vos compatriotes ?
— Vraiment? Je l’ignorais.
— Il s'appelle Yann Tromeur.
Le nom du sauveteur de Josette ; le nom de celui que Josette considérait comme son promis !
Mme Pommarieu était fort troublée par cette révélation.
Ainsi, ce jeune homme, fort à l’aise dans ce milieu mondain, était le fils d’humbles pêcheurs de Roscoff! Elle s’imaginait celui-ci un peu rustre, et dans l’impossibilité de se montrer à un titre quelconque à ce gala grandiose.
Quelle attitude allait-elle prendre visa-vis de sa fille si celle-ci s’éntêtait à nourrir un vif penchant pour ce garçon ?
Tout à coup il revint à la mémoire de Mme Pommarieu que Joffre, maréchal de France, était fils d’un tonnelier. Elle ne sous-estimait pas les origines modestes, ce qu'elle ne pouvait concevoir, c'était de voir Josette mariée à un homme dont elle
eût à rougir par son manque d'éducation, dans le milieu auquel elle appartenait.
Mais on ne pouvait faire grief à Yann Tromeur de méconnaître les usages du monde...
Mme Pommarieu déclara à Mme Cazin qu’elle se sentait lasse. Déshabituée des fêtes depuis son veuvage, elle prétexta que tout ce tourbillon la fatiguait, et, faisant de rapides adieux, assura qu’elle profitait d’une auto emmenant quelques autres personnes pour rentrer à Cannes avant la fin du bal.
Mme Cazin ayant proposé de garder Josette et de la ramener dans sa propre
voiture, Mme Pommarieu accepta. En fait, elle voulait réfléchir, gagner du temps.
Par politesse et gratitude, elle devait manifester sa reconnaissance au sauveteur de sa fille, à celui qui conservait Josette à l'affection de sa mère.
La jeune fille, en rentrant dans les salons, ne manquerait pas de lui présenter Yann Tromeur. Or, voulant être impartiale, Mme Pommarieu, prise au dépourvu, ne voulait ni encourager, ni décourager le jeune homme.
Elle voulait remettre au lendemain une explication avec Josette.
La nuit porte conseil. Bien que celle-ci fût fortement abrégée, de bon matin, Mme Pommarieu devança le lever de sa fille et appela le portier de la pension de famille.
Elle tenait un pli à la main.
— Veuillez avoir l’obligeance de porter ce télégramme, s’il vous plaît.
La dépêche avait comme adresse :
Tromeur, enseigne à bord Mistral. -Villefranche.
CONCLUSION
PRÈS cette nuit mouvementée, Josette ne s’éveilla que fort tard dans la matinée. Elle eut juste le temps de faire une toilette hâtive pour assister au déjeuner en commun à la table d'hôte de la «Mésangère». Il lui fallut attendre le début de la journée pour avoir avec sa mère quelques instants d'entretien et d'expansion. Sitôt le dessert achevé, Mme Pommarieu se leva de table et fit signe à sa fille de la suivre.
— Ma chérie, je suis assez fatiguée par mes allées et venues de cette nuit. Je vais m'étendre un peu, mais, je serai bien
heureuse que tu me tiennes compagnie.
J'attends tes impressions sur ton premier
bal. — J'en demeure enchantée, Maman !
Mme Pommarieu s’allongea sur le divan et, lorsqu'elles furent toutes deux dans la pénombre de la chambre aux volets clos en raison de l’intense lumière méridionale particulièrement chaude à la méridienne, la veuve déclara sans autre préambule :
— J'ai recu ce matin, au courrier de onze heures, une lettre qui te fait grand honneur; Josette !
La jeune fille tressaillit, ne pensant qu’à son Yann; déjà elle supposait que celuici avait envoyé un pneumatique le matin même à Mme Pommarieu.
— Il s’agit d’une courte missive, fort courtoise, de M. Villebois père.
33
Etes-vous déprimée! Nerveuset Sans énergie! Délaisséet
La vie n’a-t-elle pour vous que des désagréments? Souffrez-vous de maigreur? de vertiges? de migraines? et votre teint a-t-il perdu sa fraîcheur? C’est alors que vous avez le sang trop lourd, de ce sang non purifié qui cause de pénibles désordres dans votre organisme.
Faites alors votre cure de désintoxication naturelle. Les éléments concentrés qui constituent le merveilleux
TRAITEMENT SANO "A"
élimineront tous ces poisons. De jour en jour vos chairs se développeront et. redeviendront fermes, votre teint s’éclaircira, vous serez plus attrayante avec tout le charme de la jeunesse. Envoyez cinq sous pour échantillon de notre merveilleux produit SANO; “A”.
Correspondance strictement confidentielle
LL RRRRARERRES RS = ©
Mme CLAIRE LUCE, LES PRODUITS SANO ENRG.,
Case Postale 2134, (Place d'Armes), Montréal, P. Q@.
Pour le Canada seulement.
NOM er iehenirie SRE EP MRREE DOTE