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— De Monsieur. je ne comprends pas, Maman.
— Oh! tu vas clairement saisir tout à l'heure. Gaston a su parler de toi en termes. flatteurs à ses parents demeurés à Paris. Toujours est-il que M. Villebois sollicite de moi l’honneur de t'avoir pour bru. En un mot, comme en mille, Gaston Villebois se met au rang des candidats pour obtenir ta main.
Le visage de Josette se décomposait peu à peu. Non sans le constater, Mme Pommarieu poursuivit :
— Il me serait très agréable d’avoir Gaston pour gendre, je n’ai rien à lui reprocher, au contraire, je le considère comme un excellent parti pour toi. Aussi, en t’encourageant à accepter sa demande, je voulais t'en faire part avant de transmettre une réponse définitive à sa famille. Je ne crois pas que Gaston te déplaise, aussi j'espère que les lignes que j'aurai à tracer tout à l’heure seront des plus favorables à ce sujet ?
Josette était effondrée. Ce n'était pas semblable proposition qui allait faciliter son union avec Yann! Il allait falloir discuter encore avec sa mère et l’indisposer contre Tromeur.
Josette, bouleversée, se mit à pleurer.
— Je suis navrée, désolée, Maman! Je considère Gaston comme un bon camarade, mais rien de plus.
— Te voici cependant, ma petite fille, dans l'obligation de le voir tel un fiancé possible.
— Josette éclata en sanglots.
— Je je… je. ne. veux. marier. je n'aime que Yann...
Elle s’abattit au pied du divan où reposait sa mère, cachant son visage en pleurs parmi les coussins.
Comme si elle demeurait insensible au chagrin de sa fille, Mme Pommarieu souriait étrangement...
— Allons ! allons ! Josette, quelle enfant. Dépêche-toi de sécher tes larmes. Je ne t’'oblige pas à ce mariage. Mais tu conçois que j'étais bien obligée de te faire part de ce projet!
— Hélas !
— Allons, ma chérie, embrasse-moi et va bien vite baigner tes yeux et reprendre un visage plus souriant. Je vais être obligée de sortir. J'ai un rendez-vous à Antibes. Je prends la voiture. Je te devance car je tiens beaucoup à ce que tu me rejoignes à Eden-Roc où j'ai rendez-vous. Tu t'y rendras par le train. Sois là pour l'heure du thé.
-; —Maman! Je suis trop bouleversée “ par tous ces événements pour aller à ce goûter. Je voudrais ne voir personne au
jourd’hui !
pas me
— C’est une surprise que je te fais. Tu seras, je crois, très heureuse de rencontrer, toi aussi, l’amicale présence que je vais retrouver. Je ne veux pas t'en dire davantage, afin que tu aies plus de joie à ton arrivée à Eden-Roc. Promets-moi que tu viendras, Josette, je te le demande par affection pour la mémoire de ton cher Papa.
L’air mystérieux de Mme Pommarieu convainquit apparemment Josette. Cette dernière répondit enfin en séchant son visage en larmes.
— J'irai te rejoindre à Antibes, Maman, puisque tu le désires.
-Une angoisse affreuse l’étreignait.
Dès le départ de sa mère, Josette se précipita dans sa propre chambre. Elle avait besoin de solitude pour réfléchir. Elle n’avait pu prier sa mère qui semblait avoir un rendez-vous très urgent, de rester à la « Mésangère ». Est-ce que, justement, son Yann bien-aimé n'avait pas dit qu’il viendrait aujourd’hui se présenter à Mme Pommarieu ? Elle ne serait pas là et Josette pas davantage! Ne venait-elle pas d’assurer sa mère qu’elle se rendrait à Eden-Roc ?
Jamais Josette ne s'était sentie si douloureusement meurtrie. Quel cruel dilemne ! Quelle solution donner à ce problème ? Elle, courant à Antibes pendant que Yann sonnerait à la pension de Cannes. Ou bien l’attendre ici même et manquer Je rendez-vous avec sa mère qui invoquait, pour la faire venir, la mémoire de son cher Papa ?
De plus, Josette sentait une force inconnue qui la poussait malgré elle à assister à ce mystérieux rendez-vous.
Elle se décida enfin à prendre un parti.
Elle griffonna quelques lignes destinées à Yann au cas où celui viendrait à la «Mésangère », le suppliant, si possible, de revenir le lendemain.
Elle s’habilla, sonna la femme de chambre, la pria de remettre ce pli à la personne qui viendrait, peut-être, demander ces dames Pommarieu et de lui redonner ce billet si personne ne venait.
La villa Eden-Roc se dressait au Cap d'Antibes.
Parmi les jardins fleuris, sous des tentes bariolées, de petites tables accueillaient les consommateurs. Josette, parmi les fleurs et la profusion de verdures, prenait le sentier rocailleux ombragé de palmiers, à l’extrémité duquel, dans un coin retiré, elle apercevait la silhouette de sa mère.
L'ombre du parasol lui cachait la per
UN JEUNE BIEN LANCE
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partie de la distribution du Bal des voleurs de Jean Anoulh, des Gueux au Paradis de Martens et Obey, et de Noël sur la Place de Henri Ghéon.:
En outre, M. Gagnon a organisé des jeux de plein air pour divers groupements teis la Jeunesse Ouvrière Catholique, l'Union des Cultivateurs, et un spectacle représenté durant les fêtes du 75e anniversaire du Séminaire St-Charles Borromée. Les dialogues avaient été composés par des auteurs canad'ens et furent interprétés par des amateurs de Sherbrooke.
C'est aussi dans sa ville natale qu’il organisa une école d’art dramatique, donna des cours de jeux dramatiques au collège et dirigea les émissions de théâtre à la radio.
Depuis quelques mois, M. et Mme Bertrand Gagnon (née Robert) et leur petit garçon se sont installés à Montréal. On peut entendre Bertrand Gagnon au cours d'émissions de théâtre et de divers sketches en séries. On le verra l'hiver prochain dans Ondine de Jean Giraudoux, pièce que Mme Yvette Brind'amour fera représenter par sa troupe du Rideau Vert.
Le Film, Montréal, Novembre 1950
sonne avec laquelle la veuve était en têteà-tête. Cette visiteuse ou ce visiteur était dissimulé par un groupe d’arbustes.
Mme Pommarieu vit arriver sa fille.
— Approche, ma chérie! Je vais te présenter à notre ami.
La personne ainsi désignée se leva, faisant surgir le torse couvert d’une tunique, sur laquelle brillaient des boutons dorés.
Josette, anxieusement, interrogeait ce visage qu’elle supposait étranger. Elle ne put réprimer un cri. Yann Tromeur était debout devant elle.
— Je remerciais encore ton sauveteur, Josette !
— Oh! Maman! n'est-ce pas qu’il mérite bien notre reconnaissance ?
— Je suis profondément ému, Josette, de la façon dont Madame votre Mère vient de me la manifester.
— Regrettes-tu encore d’être venue à ce rendez-vous ?
— Oh non! Maman!
La jeune fille, toute rouge d'émotion, considérait tour à tour Yann et sa mère.
— Josette, ma chérie, embrasse ton fiancé...
Mile Pommarieu se demandait si elle rêvait !
Mais déjà Yann entourait ses épaules de ses bras robustes. Josette retrouvait la sécurité de cette courageuse poitrine où, par deux fois, elle avait déjà reposé sa jeune tête. |
Chastement, elle s’abandonna à la tendre caresse qui contenait, pour elle, la réalité du bonheur humain.
. . . . . . + ,
Maintenant des explications vaient, destinées à Josette.
— Ce matin, un message venant de Mme Pommarieu m'étais remis à bord du « Mistral». Votre mère me fixait rendez-vous à Eden-Roc.
— Oui, dit la veuve, je ne voulais pas tarder davantage à te rendre heureuse. Yann, votre promise a surmonté toutes les épreuves: ce matin encore je lui transmettais une demande en mariage !
— Je suis confus de tant de félicité. Je retrouve une famille «car j'ai perdu ma mère il y a quelques mois et je suis tout à fait orphelin...
— Je consolerai Gaston Villebois, puisque c’est de lui qu’il s’agit en fait de candidat, en lui soufflant que Solange Cazin désire vivement se marier...
— Mais ce serait parfait! conclut en riant Mme Pommarieu.
En attendant, allez mes enfants! Allez vous promener dans ce parc. Nous dînerons ici et, dans la soirée, nous reconduirons avec l’auto Vann à bord du «Mistral ».
— Merci! Oh Merci! ma petite Maman !
Tandis qu’à travers l'allée de palmiers où les deux fiancés s’éloignaient, bras dessus, bras dessous, appuyés l’un à l’autre. Mme Pommarieu les regarda si harmonieusement unis.
Alors, elle pensa au cher compagnon de sa propre vie qui l'avait trop tôt quittée et la veuve murmura :
— J'espère, Ô mon mort fidèle, que j'ai bien accompli ma mission de mère et qu’en accordant Josette à son promis, je satisfais ta mémoire, puisque, comme toi, tu ne vivais que pour assurer le bonheur de notre enfant !
s’ensui
MAURICE D'ANYL