Le Film (nov 1950)

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Le Film, Montréal, Novembre 1950 39 HOLLYWOOD VU DE PRÈS [Suite de la page 24] Quelques instants plus tard, le propriétaire du marché rappela pour excuser le commis qui, en son absence avait répondu à l'actrice, et avait cru à une fumisterie. HABILETE Victor Mature vient de corfcéder que les femmes sont plus habiles que les hommes. “Elles sont toutes étudiantes en psychologie, fait-il, et, elles ont beaucoup de talent. Elles étudient leurs sujets — les hommes — comme un savant regarde au microscope le virus dont il désire reconnaître tous les aspects. Quand elles en ont terminé avec l'analyse qu’elles font de votre pauvre personne, il ne reste plus rien à disséquer ; elles vous connaissent de À à Z. “Si vous désirez savoir pourquoi les femmes sont si habiles, voici ce que, d’après ses observations, toujours, en a déduit Vic Mature. “Elles sont habiles parce qu'elles n’attaquent jamais de front. Si elles désirent quelque chose, elles font l'attaque petit à petit. Leurs stratagèmes sont infinis. Elles n’y vont pas seulement par quatre chemins, mais par mille petits sentiers ou détours afin de ne pas surprendre leur sujet. Toutes les suggestions qu’une ruse savante sait amener à temps, sont mises en branle, et une campagne de propagande, qui pourrait faire justice au meilleur expert de gouvernement, est alors menée de main de maître. Elles ont infiniment de patience. Enfin, au moment propice, le coup de théâtre éclate avant que lé pauvre mâle n'ait eu le temps de rien soupçonner. Il est si loin ‘dans le filet, alors, que la capture est assurée. Elles ont un sixième sens qui leur fait savoir intuitivement comment régler un problème. Puis Vic déclare (comme s’il en était absolument sûr), que les femmes, en plus, possèdent le don de décevoir leur proie. Elles convainquent l’homme qu’il . prend lui-même toutes les décisions, quand, en vérité, ce sont elles qui vous font tourner à qui mieux mieux au bout de leur petit doigt. Elles n'ont, affirme-t-il, sans la moindre lueur de honte, qu’à flatter la vanité de l’homme pour en mieux arriver à leurs fins”. Et voilà ce que pense. un homme... qui a atteint la “maturité”. ICI ET LA Encore sur le tapis, le nom de Greta Garbo, pour un film qui serait tourné en Europe dès cet automne. — Comme les Anglais sont très sensibles, ils ne semblent pas trop pardonner à James Mason d'aimer Hollywood au point d’avoir presque versé des larmes en le quittant pour un séjour nécessaire à Londres pour son “Pandora”. Un journaliste l’appelle “Mr. Mason, l’Américain”. Cependant, quiconque a vu la magnifique résidence de James Mason à Beverly Hills, comprend bien son désir d’y revenir. Et puis, le beau climat de Californie n’est certes, pour personne, un atout négligeable. CE QU'EN PENSE GREGORY PECK Et il doit le savoir, car il possède sûrement un bon nombre d’admiratrices. Il affirme que pour avoir du succès auprès des jeunes filles. surtout (l'expérience peut avoir rendu sceptiques les autres), arrangez-vous pour paraître un peu timide. C’est une formule qui n’a l'air de rien au premier abord, mais qui ressemble à s’y méprendre à la tactique du loup de la fable. Comme pour ce dernier, elle a réussi à maints congénères du célèbre acteur avant lui. Il faut avouer que l'air légèrement timide, affublé ou naturel, qu’il porte à l'écran, lui va à merveille. et que c'est peut-être, en effet un de ses grands atouts. À bons entendeurs, salut... CLAUDE JARMAN Je ne parle jamais de Gregory Peck sans qu'aussitôt, dans ma pensée, apparaisse le visage de Claude Jarman, ce petit devenu grand dont la carrière au cinéma se dessina en traits profonds dans son premier film aux côtés du grand acteur, dans “The Yearling”. Claude, maintenant un jeune homme de six pieds a quitté Hollywood pour continuer ses études à Nashville, Tenn. Mais il reviendra, car trop de studios attendent son retour pour lui confier des rôles qui sont déjà tout préparés pour lui. En nous serrant la main Claude se déclare satisfait de l’épisode de sa vie qui lui a fait connaître Hollywood. “J'ai pu amasser un joli montant d'économies dont une partie a servi pour m'acheter une maison à Nashville, une police d’assurance de vingt ans, et des bons du gouvernement. Claude, un jeune homme de quinze ans ayant la tête bien posée sur les épaules, envisage l’avenir comme un problème sérieux exigeant toute son initiative. En voilà un que le mirage d’Hollywood n’a pas fasciné outre mesure. MOZART A L'ECRAN Henri Calet songe à un Mozart inspiré par l’oeuvre de l'écrivain Louis Parrot. Les prises de vues seraient envisagées pour le mois de décembre. NOUVEL HORIZON DE FERNANDEL Fernandel est pressenti, dit-on, pour jouer aux côtés de Cornel Wilde, un film anglais en double version: Captain Scarlett. UNE HEURE AVEC JEAN MARAIS [Suite de la page 23] Et Jean Marais continue le fil de son récit, un moment interrompu : — La guerre se prolongea et l’occupation aussi. En ces années douloureuses je suis revenu au théâtre pour interpréter le rôle d’Oreste dans Andromaque de Racine. Cette pièce classique eut un tel succès qu'il fallait louer ses places deux mois à l’avance! A la Libération, je me trouvais dans la célèbre division Leclerc et quand enfin les hostilités furent terminées, je pus regagner Paris, commençai à m'’installer et à travailler. Juste à ce moment, trois jeunes cyclistes passent sur la route qui borde !la Seine et s'arrêtent devant la péniche. Leur conversation nous parvient distinctement : — Tu vois, ici habite Jean Marais. Vat-on aller le trouver ?… Mais ils n'ont pas osé descendre les marches, frapper à la porte. — Vous qui vivez pour ainsi dire au fil de l’eau, M. Marais, aimez-vous la pêche ? — Moi ? Pas du tout! Les poissons sont faits pour vivre dans la Seine, et ce pêcheur que vous voyez là dans sa barque — il est à la même place tous les jours par n'importe quel temps — m'exaspère! Si vous voulez connaître mes violons d’Ingres, laissez-moi vous dire que j'aime les livres, mais plus encore la peinture. D’ail leurs je peins un peu moi-même et j'adore . Se cela. Je n’ai qu’un regret, c'est de n'avoir pas davantage de loisirs à lui consacrer. — Puis-je vous demander quels sont vos projets ? — En ce moment, je tourne “Le château de verre”, d’après une oeuvre de Vicky Baum. Comme dans“Les yeux du souvenir”, ma partenaire est à nouveau Michèle Morgan. Après ce film, j'en tournerai un autre, “Nez de cuir”. Et c’est alors que je pense partir en tournée théâtrale avec “Chéri”. Ce sera cette tournée qui me conduira pour la première fois sur certaines scènes étrangères. Après ?.… Les propositions et les sollicitations ne me manquent certes pas! Mais tout ceci constitue déjà un fort joli programme, n'est-ce pas, et je n’ose guère former de projets plus lointains !.… Le soleil descendant commence à dorer les flots de la Seine qui coule devant la fenêtre près de laquelle nous sommes assis. Il est temps de prendre congé de Jean Marais qui nous a reçus si aimablement et avec qui nous avons passé une heure charmante, au cours de laquelle la vie et ses combats et tous les rêves dont le cinéma est si souvent l'expression, ont défilé devant nous.