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Le Film, Montréal. Novembre 1950
Comme pour les photographies empruntées aux films étrangers, celles tirées du film anglais sont réparties dans tout le livre, car Rotha a, très judicieusement, évité de les grouper par nationalité. Le livre est divisé en sections: comédie, aventures, drame, etc. et ces sections sont, chaque fois qu'il est nécessaire, subdivisées ; c’est ainsi que pour la comédie par exemple, il y a une sous-section pour le genre music-hall, une autre pour la comédie de moeurs, une troisième pour la satire. Bien que cette méthode ait donné lieu à une ou deux classifications arbitraires sur lesquelles il pourrait y avoir désaccord, elle a l’avantage de permettre une étude en perspective de l’évolution du film, du point de vue aussi bien historique qu’idéologique.
Sur les 676 photographies reproduites, 129 sont tirées de films anglais, dont 80, et c'est là un point intéressant à relever, sont groupées dans la section intitulée «Films de la Vie Réelle> et qui comprend les actualités, les documentaires, les magazines et les films éducatifs et de voyages. Aucun autre pays n’a une telle représentation dans “Movie Parade” ; il ne fait pas de doute que la sélection de Rotha souligne simplement le fait que ce genre de film est celui dans lequel l’Angleterre excelle. Un autre point à noter dans le même contexte est la grande influence que le documentaire a exercée
: le film anglais à sujet imaginaire.
UN ART EST UNE GRANDE INDUSTRIE
La valeur réelle de “Movie Parade” n’est pas, toutefois, représentée par les conclusions que l’on peut tirer sur les progrès du film dans un pays ou dans un autre, mais bien par l’aperçu général qu'il donne de l’influence du film dans le monde. La mosaïque de photographies devient un symbole de ce nouvel art et de cette vaste industrie ; que ce soit poussé par la nostalgie ou par tout autre raison, nous pouvons affirmer qu’en dépit des sévères critiques dont le cinéma a été l’objet, les cinéastes ont tout lieu d’être fiers de leur oeuvre, sans, pour cela, se laisser aller à la suffisance.
Un étude plus limitée mais non moins précieuse nous est donnée par ce grand historien Rachel Low, qui a entrepris la difficile tâche d'écrire un ouvrage extrêmement détaillé sur les premiers jours de l’industrie anglaise du film, “The History of the British Film — 1906 1914”. Cet ouvrage fait suite à un premier volume qui couvre la période de 1896-1906; il sera, vraisemblablement, suivi de deux autres volumes.
L'industrie du film progresse si rapidement que les renseignements sur son
VIRGINIA MAYO, la vedette du film Warner Bros.: The Girl From Jones Beach, apprend de son mari, Michael O'Shea, à manoeuvrer un lasso. Tous deux passent sur leur ranch de San Fernando les inter
valles de loisir que leur laissent les studios.
évolution risquent de se perdre dans un enchevêtrement inextricable et d’échapper à l'historien. Les oeuvres de Georges Sadoul, en France, et de Lewis Jacobs, aux Etats-Unis, ont déjà montré jusqu’à quel point ces recherches historiques sont nécessaires et précieuses.
L'ouvrage de Rachel Low nous donne l'assurance que les premiers jours du cinéma anglais ne seront pas oubliées. Le livre abonde d’informations captivantes qui intéressent autant le lecteur ordinaire que le spécialiste. Rien ne semble avoir échappé à l'attention de l’auteur qui donne un tableau vivant, et souvent amusant, de l’époque où les “Bioscope Teas étaient particulièrement populaires.… où la ménagère venue de la banlieue pour faire ses emplettes pouvait, l'après-midi, interrompre ses achats pour prendre une tasse de thé et voir une projection animée. »
MACBETH EN 15 MINUTES
Le livre donne la liste des 283 films tournés pendant cette période, dont quelques-uns ont des titres frappants, tels “The Anarchists Doom”, “Bernado’s Confession”, “Lady Letmere’s Jewellery”, et
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“Macbeth”, la projection de ce dernier ne durant pas moins d’un quart d'heure :
C’est en 1911 que fut projetée la première partie du célèbre film de la dernière expédition de Scott au Pôle Sud. Cette première partie, longue de 915 mètres, était suivie, en 1912, d’une deuxième partie de même métrage, laquelle obtint, elle aussi, un succès considérable. Extrêmement bien fait et tourné par Herbert Ponting, ce film peut être considéré comme le premier chef-d'oeuvre du film documentaire, qui, ainsi que nous l'avons dit plus haut, constitue la plus grande contribution apportée par l’Angleterre au cinéma.
Le livre se termine par un chapitre résumant l’évolution esthétique de l’époque, qui était une période où une «poignée de gens étaient attirés par le film dont les possibilités en faisaient un moyen d’expression bien qu’on le considérât de statut inférieur ». Rachel Low rend un hommage mérité à ces hommes qui ont bravé les sarcasmes et la dérision de leurs amis, convaincus qu'ils étaient de l'importance du rôle que le film était appelé à jouer, persuadés qu'il allait être un nouveau moyen d'expression ayant son propre caractère et sa propre technique. »