Le Film (août 1951)

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Le Film, Montréal, août 1951 leur celle de son invité et s’assit en marmonnant entre ses dents : — Enchantée de faire votre connaïissance. Mais le ton de cette phrase de sympathie était tel qu'’instinctivement le jeune homme jeta un coup d’oeil à tante Berthe. «Elle n’a pas l’air contente de me voir là!» semblait-il dire, et la façon dont il l’examina à la dérobée durant le repas prouva assez que son attitude résolument hostile le déroutait. En effet, Danny semblait totalement se désintéresser de la conversation, et les silences prolongés semblaient la ravir, alors qu’ils oppressaient sa tante qui cherchait à les meubler, ne fût-ce qu'avec des banalités; puis, n’y tenant plus, elle l’interrogea : — Tu ne sembles pas très bien, ce soir ? — Je vais aussi parfaitement bien que possible, répliqua-t-elle, continuant à caresser la tête de Sultan posée sur ses genoux. Elle n’avait même pas demandé par politesse, au lieutenant, s’il avait fait bon voyage, ni si ses blessures le faisaient souffrir. Cependant, tante Berthe, visiblement agacée de l'allure volontairement détachée de sa nièce, l’interpella soudain : — Tu ne demandes pas au lieutenant des nouvelles de ton frère ? La jeune fille sursauta. C’est vrai, ce garçon avait vu récemment Germain, 1l lui avait parlé, il avait combattu, avait vécu à ses côtés, il pouvait lui parler de son frère chéri avec des détails tout frais. Elle ouvrit la bouche, se tourna vers Bertrand comme pour poser une question, puis, tout à coup, son visage blêmit, elle contracta ses doigts sur la bonne tête de Sultan, et avec un regard de défi vers sa tante, elle lança : — Ça ne m'intéresse pas… j'ai d’autres soucis en tête ! S'il fut quelqu'un d’absolument dérouté, ce fut bien le jeune lieutenant. Ainsi cette jeune fille qui ne faisait aucun effort pour être seulement polie, qui n’affectait même pas l'intérêt le plus élémentaire que l’on doit à un invité, était la «petite soeur » de Germain! Cette soeur dont il avait tant entendu chanter les louanges ! En vérité, lorsqu'il l'avait vue entrer, il n'avait pas été étonné de sa silhouette de «garçon manqué», qui n'était d’ailleurs pas pour lui déplaire. Les traits énergiques de Danny, ses cheveux rejetés en arrière en boucles naturelles, sa démarche assurée l'avaient conquis, mais son attitude plus que réservée, sinon hostile, lui laissait une pénible impression d'incertitude dans le jugement. Danny continuait à affecter la plus totale indifférence à la conversation de ses deux convives. Enfin, elle se leva, jetant sa serviette près de son couvert ; elle dit un « bonsoir >» sec, comme si l’obligation morale où elle était de saluer cet intrus l’agaçait. La jeune fille disparue, tante Berthe se leva également. — Vous allez m’attendre quelques instants ici, dit-elle au lieutenant ; Danny ne doit pas être dans son état normal, je vais voir un peu ce qu’elle a! Bertrand resta seul avec ses pensées... Tante Berthe ne frappa pas à la porte de la chambre de sa nièce; elle entra habillée sur le lit. Lorsque Danny la vit entrer, elle eut un geste de surprise et se redressa un peu. D'un ton las, elle demanda : — Que me veux-tu, tante ? — Te parler, fit doucement celle-ci en venant s'asseoir sur le lit. Elle lui prit la main et la regarda longuement. Que se passait-il derrière ce front têtu? Quelles pensées animaient cette cervelle insondable ? Quelles résolutions avait-elle prises à l'égard du jeune camarade de son frère ? — Je veux te parler, reprit tante Berthe, comme l'aurait fait ta mère. Danny rejeta sa tête sur l’oreiller. — Je voudrais qu’on me laisse en paix... Je voudrais être seule, toute seule !!! Et avant que sa tante ait pu reprendre la parole, elle se mit brusquement sur son séant, s'exprimant avec véhémence : — Je sais fort bien que tu vas me parler de ce Bertrand, que tu vas me demander pourquoi il semble m’importuner! Mais ne vois-tu pas que ce garçon, qui est beau, ne peut avoir pour moi qu’une mince pitié? Je ne suis pas belle, tu le sais ; je suis laide, n'est-ce pas? Je n’ai rien de ces poules de luxe aux ongles laqués, je n’ai ni rouge à lèvres, ni fard, ni bijoux, ni robes élégantes, et pourtant je sens bien à sa manière de me regarder, à la façon dont il s’est levé cérémonieusement à mon arrivée, qu’il est prêt à me faire la cour. Mais oui, avec-la sotte ma2nie des hommes prétentieux, il ne pense qu’au flirt. D'abord, n'est-ce pas une obligation ? Par politesse, et puis pour passer le temps aussi. Il cherchera le moyen de me faire des compliments, de me dire que je suis belle, sans doute ? Que je lui plais, que j'ai du charme ?.… Et bien entendu il n'en pensera pas un mot, et un beau jour, il disparaîtra. Ces paroles pleines d’amertume l'avaient libérée de toute sa rancoeur incompréhensible et elle se mit brusquement à pleurer. Tante Berthe appuya le visage douloureux sur son épaule. — Voyons, ma petite Danny, qui te prouve que ce jeune homme cherche à t: faire la cour ? L’allusion était dangereuse, Danny, à travers ses sanglots, éclata : — Je suis trop laide, bien sûr ! La colère commençait à gagner la vieille dame, et cette obstination à se croire affreuse, à vouloir cette laideur par une négligence continuelle, lui paraissait si absurde qu’elle aurait giflé Danny, si elle ne s'était pas retenue. — Tu n’es qu’une petite sotte! Tu rages lorsque je te dis que ce jeune homme n’a pas forcément envie de te faire la cour, et tu es furieuse lorsque tu imagines qu'il pourrait flirter avec toi. Tu es ridicule! — Si tu crois que je n'ai pas compris le dessein de Germain en offrant l’hospitalité ici à cet… à ce. —Eh bien, même si c'était Vrais si Germain, qui a pu juger ce garçon durant les longues heures où il endura avec lui les pires souffrances de la guerre, envisageait-il une union possible entre vous, qu'y aurait-il de répréhensible à cette pensée ?.… J’espèrc que tu n’en n'es pas à reculer devant son nom. Il n’a pas de particule... NI CEINTURES NI EPINGLES Ne soyez pas timide. Ne vous privez pas de nager pour toute une fin de semaine ou une bonne partie de vos vacances, à cause de ‘ces jours-à”. Vous pouvez aller à l’eau n’importe quel temps si vous avez recours à Tampax comme méthode de protection mensuelle. Avec Tampax vous pouvez vous baigner à votre aise sans révéler votre secret ! N] BANDES NI ODEUR Tampax se porte intérieurement . … sans ceintures, épingles ou serviettes externes. Rien ne révèle sa présence sous votre maillot de bain—mouillé ou sec. 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