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Le Film, Montréal, août 1951
éclabousser en pleine face le jeune officier :
— Et vous? que faisiez-vous donc làbas? Vous ne parlez jamais de votre conduite. Est-ce que vous auriez été blessé en jouant aux billes, par hasard ?.…
Bertrand s'était levé, blême. Il s’appuya au dossier de sa chaise. On eut un moment l'impression qu’il allait parler, dire quelque chose, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ce qui se passa fut si rapide que personne n'eut le temps de réaliser pleinement la scène. Bertrand avait fait un pas en avant, vers Danny, et l’avait giflée avec violence à deux reprises. Il sortit aussitôt sans avoir prononcé un seul mot.
Rouge jusqu’à la racine des cheveux, Danny resta interdite, clouée sur place par ce geste inattendu. C’était peut-être la seule gifle qu'avait reçue cette enfant gâtée, et il fallait qu’elle eût atteint ses vingt-quatre ans pour se voir infliger un pareil affront par un étranger! Elle en tremblait de rage. Elle s’aperçut alors que sa tante, très calme, lui tendait une lettre. Elle reconnut l'écriture de Germain. Machinalement, à travers les larmes de colère qui lui montaient aux yeux, elle lut les quatre feuillets.
— Comprends-tu maintenant que tu méritais cette gifle ? fit doucement tante Berthe lorsqu'elle eut achevé sa lecture.
Danny ne répondit rien, elle venait d’apprendre que Bertrand était un authentique héros, décoré de la croix de guerre avec palmes et de la Légion d'honneur, et qu'il avait été touché en se jetant en avant dans une embuscade, aux côtés de Germain, qu’il avait en quelque sorte protégé de son corps !
— J'ai reçu cette lettre tout à l'heure, et c’est elle qui m'a amenée à demander à M. Bertrand des détails sur sa vie de soldat, précisa tante Berthe.
De grosses larmes coulèrent sur le papier, formant de petites flaques humides, diluant l’encre. Danny pleurait, mais cette fois de désespoir. Elle sanglota longtemps, debout, sans bouger, comme pétrifiée par con chagrin. Tante Berthe regardait cette grande fille secouée de hoquets douloureux, si différente dans sa petite robe toute simple de la fière cavalière habituelle !.…
— Il ne me reste plus qu’à présenter tes excuses, dit-elle enfin.
— Jamais !
Danny avait trouvé suffisamment d’énergie pour jeter ce mot avec rage.
— Jamais ! Jamais! reprit-elle.
— Alors, tu n’est pas digne de ton nom, rétorqua <a tante, et avec une solennité qu’on était peu accoutumé de iui voir, elle ajouta: «Au nom de ton père qui est mort pour la France, au nom de ton frère qui combat pour son pays, et au nom de ta mère, je t’ordonne d’aller présenter tes excuses à ce jeune homme que tu viens d’injurier gravement ! »
Un frisson parcourut la jeune fille. Elle se prit le visage dans les mains; il ne restait plus qu’une gamine sans volonté, souffrant du mal qu’elle se faisait autant que de celui qu’elle venait de faire. Enfin, celle osa lever les yeux vers sa tante dont le visage était si sévère, si tendu, qu’elle recula.
— Va, dit tante Berthe plus doucement.
Et Danny alla!
Timidement, elle frappa à l’huis de Jacques. On entendit de l’autre côté de la
porte un bruit confus, et avant qu’on l’eût priée d’entrer, Danny ouvrit le battant. Ce qu’elle vit la stupéfia. Le jeune homme avait déjà empilé dans sa valise la plus grande partie de ses vêtements. Il se retourna et resta sans doute aussi interdit que sa jeune hôtesse devant son apparition. Elle ne cherchait pas à dissimuler s2s larmes qui coulaient le long de ses joues. Entre deux sanglots, elle murmura à voix à peine intelligible.
— Je vous demande pardon... vais pas!
Jacques s'était redressé. Il s’avança vers Danny, et lui mit ses mains sur les épaules. Il la tenait ainsi devant lui, à bout de bras et la dominait de toute sa haute taille. Danny se sentit devenir petite, faible, mi
sérable auprès de ce grand garçon, qui eee ses doigts sur sa chair à travers l’étoffe légère de sa robe.
—Je vous pardonne bien volontiers, Danny, et. je vous demande pardon aussi !
Il l'avait appelée Danny, très simplement, en regardant son visage ruisselant de larmes, avec un petit sourire attendri. Le coeur de Danny battait très vite, elle jeta un regard sur la chambre en désordre, sur la valise.
— Vous ne partirez pas !…
— Pourquoi ? dit-il.
Et pour la première fois elle remarqua le timbre chaud de sa voix, le ton carescant avec lequel il lui posait cette question.
— Parce que je ne veux pas! cria-t-elle.
Et prise de honte devant cet aveu, elle s’arracha de son étreinte et courut s’enfermer dans sa chambre.
je ne sa
CHAPITRE VII
Danny, montée sur sa belle jumet grise, faisait face à Jacques, sur le rebord de la terrasse, allu
mant consciencieu:ement une cigarette. Il prit une ou deux bouffées avant de répondre, les yeux malicieux :
— Non, petite fille, on ne fume pas à cheval !
— Nous ne sommes pas à Saumur, ici! fit-elle boudeuse.
— Qu'à cela ne tienne, puisque vous avez pour professeur un ex-officier du cadre noir !
V ous ne m'en offrez pas une ?
Depuis une semaine, les rapports entre la jeune châtelaine et le camarade de Germain étaient bien changés! Les deux gifles de Bertrand avaient rompu, en l’occurrence, la froideur qui présidait à leurs relations. Le lendemain de ce jour mémorable, Danny avait bien essayé de fuir son invité, mais celui-ci ne l’avait pas entendu de cette oreille. Il l’attendait devant l’écurie lorsqu'elle apparut de très bonne heure, bottée et prête à partir pour ses randonnées habituelles. Deux chevaux étaient sellés, prêts à être montés. Elle n'avait pas eu le temps de protester. Il était déjà en selle.
— Mademoiselle, vous allez me faire visiter votre pays, dit-il de ce ton courtois, mais ferme, qu’elle se surprenait à découvrir brusquement en lui. Cependant un sourire éclairait son visage.
— Il me semble que je vais vivre une journée magnifique, poursuivit-il, et ïl regardait Danny de haut en bas. Il n’est pas utile, n'est-ce pas, que je tienne votre
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