Le Panorama (avr 1920)

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LE. rût sans laisser de trace. C’est ainsi que j’expliquai, à part moi, la phrase finale dont il me salua: “Quand je séra; parti, vous pourrez parler de vos soupçons pour cette nuit à M. Slangerson. au père Jacques, à Frédéric Earsan, à tout ie monde au château et organiser ainsi, jusqu’à mon % rétour, une surveillance dont, aux yeux de tous, vous aurez 0 eu Sul l'idée.” A | 0 “IE s’en alla, le pauvre homme, ne sachant plus guère | ce qu'il disa't, devant mon silence et mes yeux qui lui cr'aient que j'avais deviné les trois quarts de son secret. Oui, oui, vraiment, il devait être tout à fait désemparé pour être venu à moi dans un moment pare:l.et pour abandonner Mlle Stangerson, quand il avait dans la tête cetté idée terrible de la coîncidence :.. “Quand il fut parti, je réfléchis. Je réfléchis à ceci, qu'il fallait être plus astucieux que l’astuce même, de telle sorte que l’homme, s'il devait aller, cette nuit, dans la chambre de Mlle Stangerson, ne se doutât point une seconde qu'on pouva't soupçonner sa venue. Certes! l’empêcher de pénétrer, | avancer suffisamment pour que, mort ou vivant, on pût voir Re: nettement sa figure! Car il fallait en finir, il fallait libérer È | Mile Stangerson de cet assassinat latent! Ÿ À = “Oui, mon am:, déclara Rouletabiile, après avoir posé sa Hs p'pe sur la table et vidé son verre, il faut que je voie, 4 d’une façon bien dist nete, sa figure, histoire d’être sûr Ë qu’elle entre dans le cercle que j'ai tracé avec le bon bout de. ma raison! A ce moment, apportant l’omelette au lard traditionnelle, l'hôtesse fit sa réapparition. Rouletabille lutina un _ peu Mme Mathieu et celle-ci se montra de l'humeur la plus charmante. —Elle est beaucoup plus gaie, me dit-il, quand le père Math'eu est cloué au lit par ses rhumatismes que TEE le père Mathieu est ingambe! Ma's je n'étais ni aux jeux de Rouletabille, ni aux sourires de l'hôtesse; j'étais tout entier aux dernières paroles de mon jeune ami et à l'étrange démarche de M. Robert Darzac. Quand il eut fini son omeielte et que nous fûmes seuls à nouveau, Rouletabille reprit le cours de ses confidences : —Quand je vous ai envoyé ma dépêche ce matin, à la première heure, j'en étais resté, me dit-il, à la parole de M. Darzac: “L’assass:n viendra peut-être la nuit prochaïne.” Maintenant, je peux vous dire qu’il viendra sûrement. Oui, je j'attends. Lu qu'est-ce qui vous a donné cette certitude? Ne serait-ce po‘nt par hasard... —Taisez-vous, m'interrompit en souriant Rouletabilie, taisez-vous. vous allez dire une bêtise. Je suis sûre que } l'assassin viendra depuis ce matin. d'x heures et demie, E à _ c’est-à-dire avant votre arr:vée, et par conséquent avant que nous n’ayons aperçu Arthur Rance à la fenêtre de la cour d'honneur. } ») } vraiment... mais encore pourquoi en ét'ez-vous sûr dès dix heures et demie? —Parce que, à dixrheures et demie, j'ai eu la preuve que Mlle Stangerson faisa:{ autant d'efforts pour permettre ; = à l'assassin de pénétrer dans sa chambre, cette nuit, que M: Robert Darzac avait pris, en s'adressant à moi, de précautions pour quil n’y entrât pas... LA —Oh! oh! m'écriai-je, est-ce bien possible!.….. Et p'us bas: —Ne m'avez-vous pas dit que Mlle M. Robert Darzac? —Je vous l'ai dit parce que c'est la vérité! = Alors, vous ne trouvez pas bizarre. Tout est bizarre, dans cette affaire, mon ami, mais Stangerson adorait LC Pere € tx MOSS RE AT FF SES PAIEMENTS RAT Vars: RATE $a:] h À à Pr A RU ES Do SUN DAT D TOM IAE SA NU 4 0 LEE PANORAMA 1 dou ii. 48 même par da mort, mais le laisser . croyez bien que ie bizarre que vous connaissez n'est rien à côté du bizarre qui vous attend! (© | T1 faudrait admettre, dis-je encore, que Mile SlanigerJON son et son assass’n a‘ent entre eux des relations au moins | ES à , admettez-le!... Vous né ris-. quez rien!... Je vous ai rapporté l'histoire de la lettre sur la tabie de Mlle Stangerson, lettre laissée par l'assassin la nuit de la galerie inexplicable. lettre disparue. dans la poche de Mlle Stangerson... Qui pourrait prétendre ‘que, dans cette lettre, l'assassin ne sommait pas Mile Stanger son de lui donner un procha'n rendez-vous effectif, et en fin qu'il n'a pas fait savoir à Mile Stangerson, aussitôt qu'il a été sûr du départ de M. Darzac, que ce rendezvous devait être pour la nuit qui vient? Et mon ami r'cana s'lencieusement. Il y avait des moments où je me demandais s’il ne se payait point ma tête. La porte de FARAPsee s’ouvrit, Rouletabilie fut debout, si subitement, qu’on eût pu croire qu'il venait de subir sur son siège une décharge élecirique. î —M. Arthur Rance! s'écra-t-il. : M: Arthur Rance était devant nous, et, flegmaliquement, saluaïit. XX Un see de Mile Stangerson —Vous me reconna: ssez, monsieur? demanda Roulelabille au gentleman. tr | ; —Parfaitement, répondit Arthur Rance. J'ai reconnu en vous le petit garçon du buffet. (Visage cramoisi de colère de Rouletabille à ce titre de petit garçon.) Et je sus descendu de ma chambre pour venir vous serrer la main. Vous êtes un joyeux petit garçon. 3 Main tendue de j Américain; Rouletabille se déride, serre la maïn en riant, me présente, présente M. Arthur William Rance, l’invte à partager notre repas. | —Non, merci. Je déjeune avec M. Stangerson. Arthur Rance parle parfaitement notre langue, presquê sans accent. —Je croyais, monsieur, ne plus avoir le DRE r dé vous = revoir; ne deviez-vous pas quitter notre pays le lendemain où le surlendemaïn de la récept'on à l'Elysée? Rouletabiile et moi. en apparence indifférents à cette conversation de rencontre, prêtons une CPGE fort aften{ve à chaque parole de l'Américain. La face rose violacé de l’homme, ses paupières lourdes, certains t'es nerveux, tout dé montre, tout prouve l’alcoolique. Comment ce triste individu estil le commensal de M. Stangerson ? Comment peut-;l être intime avec Re professeur? Je devais apprendre, quelques jours pius tard, de Frédérie Larsan—lequel avait, comme nous, été surpris et intri gué par la présence de l'Américain au château, et s ‘était documenté—que M. Rance n'était devenu alcool! que que depuis une quinzaine d'années, c’est-à-dire depuis le départ de Philadelphie du professeur et de sa fille. A l’époque où les Stangerson habitaient l'Amérique, ils avaient connu et beaucoup fréquenté Arthur Rance, qui était un des phrénologues les plus distingués du nouveau monde. Ii avait su, grâce à des expériences nouvelles et ingénieu-. ses, faire franch'r un pas immense à la sc:ence de Gall et de Lavater. Enfin, il faut retenir à l'actif d'Arthur Rance et pour l'explication de cette intimité avec laquelle il était réçu au Glandier, que le savant américain avait rendu un jour un grand service à Mlle Stangerson, en arrêfant,’. pér:1 de sa vie, les chevaux emballés de sa voiture. Tél même probable qu'à la suite de cet événement une: cér