Mon Film (January 1931)

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a 8 à plus vive animation régnait à bord du cargo du Capitaine Courle. Arrivé à Marseille depuis huit Jours, après ume longue randonnée sur les côtes ouest du continent moir, le bâtiment était livré à d'ardeur de son “équipage pour un lavage et une remise à neuf complets, Parmi les marins, um soutier débrouillard ‘qui, non sans talent, pinçait de la gvitare, préférait encourager ses cimarades par des chants plus où moms harmonieux, mais qui obtinrent un résultat très . différent de celui qu'on en attendait. Le capitaine Courle venait d’anparaîitre sur le pont et prenait à partie le chanieur pour l’obliger à aider ses collègues d'une manière plus efficace, c’est-à-dire avec l'éponge et le balai. Courie, type classique du vieux Marseillais, donnait de la « gueule » var habitude, dans um langage pittoresque et coloré, Mais il savait aussi jouer des poings et de guitariste s’en aperçut à son détriment. Cependant um personnage venait de pénétrer sur le navire. Il fallait qu'il fût d'importance car le capitaine se précipita à sa rencontre et. cordialement : — Ça va, M. Rabbas ? — Ça va, capitaine. Et Courle continua, sans transition : — Venez dans ma cabine. Nous boirons un petit coup. Le nouveau venu, haut de taille et puissant d'épaules, promenait autour de lui un regard calme et froid. Sous son large front, deux yeux luisants éclairaient une face énergique aux mrâchoires puissantes. Lorsque les deux hommes pénétrèrent dans la cabine, un jeune matelot s’y te | CE QU'IL FAUT SAVOIR DE UNE BELLE GARCE Realisation de Marco de Gastyne d'après le roman de Charles-henry-Hirsch Production Pathé-Natan | l'an a am 2 4 Voici une œuvre puissante, bien équilibrée, superbement réalisée et jouée à la perfection, qui comntera parmi les meilleures produclions françaises de film parlant. Une belle Garce offre pour le spectateur Un altra nouveau pour lui : celui de l'introduire dans le domaine des foraëns parmi le monde spécial des belluaires. Malgré le thème excessivement simple du Scénario — la faiblesse d'un dompteur de lions devant une fille plus féline que les fauves eux-mêmes — l'action est sans cesse aitachante et variée, quoique limitée aux toiles d'un cirÀ que ambulant. Il est vrai que l'interprétation est de premier ordre. Gabriel Gabrio présente dans le professeur Rabbas la splendide brule courageuse à laquelle rien ne résiste hormis la fille Rosetta que traduit avec un talent fou Gina Manès. Souple, hypocrite, instinctive, Rosetta est un animal indompiable et fatal. La grande finale où ces deux protagonistes sont en présence de trois lionnes encore sauvages atteint une véritable grandeur et est émouvant à l'extrême Georges Paulais COMPOSse un Cloun Armand dans la bonne tradition et le dompteur Jouviano €st parfait dans son rôle de Pie{TO. Quevedo est très mesuré dans Son interprétation de Léo Rabbas, fils du professeur. Georges Marlet, amusant dans le capitaine Courle. Mmes Gil Clary (Madame Rabbas), Simone Genevois, charmante el touchante Nana. et Raymonde Sonné (Lili) complètent à la perfection cette distribution de choix. Les textes de Une belle Garce sont sobres et mesurés. On n'y {TOUvVE aucun bavardage inutile et quelques. Silences judicieusement réservés au cours de certaines scènes sont impressionnants qu posSible. La sonorisation est, de mëéme Composée avec goût. Les pPho{0S Sont toutes excellentes. Marco de Gastyne vient de réa. liser un très beau film et les étadlissements Pathé-Natan ne pouvaient être mieux inspirés en la Présentont au public. lequel, d'ail. Leurs. ne lui ménage pas ses apnlaudissements. DR D nom er rm er y eng aq cn OR RO A AE 9 EE A Nm pas #) UNE SE D OOOOCCCCSÉSASIOTTTE TT s een ANAL POLE STONE TT ET TT OT TE T0 Te 47e T eee FE aononta copméanen nn Ils étaient en présence nait qui s'écria, joyeux, en apercevant le visiteur : — Bonjour, monsieur Rabbas ! L’intcrpellé répondit avec un léger sourire où l’on sentait à la fois de l’étonmement et une pointe de vanité : — Tiens, tu me connais donc, toi ? — Oh ! oui, monsieur Rabbas, répliqua l’autre. On vous à déjà vu dans la cage ax lions... Mais, sur un signe du capitaine, le marin s'esquiva et les deux hommes restèrent en présence, — Ah! monsieur Rabbas, dit Courie. quelle ‘graine que tous ces gens-là... A propos, goûtez donc à cet excellent ratafia. Après ca, on ira voir les fauves. Rabbas allait répondre lorsqu'un vacarme épouvantrble se fit entendre au dehors. Parmi des jurons et de gros rires d'hommes, une voix de femme dominait, indignée. Le capitaine et Rabbas montèrent aucsitôt sur le pont et virent un groupe de marins qui s'’efforcaient de se saisir d’une fille, laquelle leur opposait ume résistnce farouche et se laissait traîner, en essayant de mordre les mains qui se trouvaient à Sa portée. Le capitaine les arréta et s'adressant brutalement à la femme : : — Qu'est-ce que tu viens encore faire sur mon bateau ? Elle, les cheveux en désordre, le corsage plus qu’à demi ouvert, répondit d’une voix sourde et traiînante, en fixant Courle de ses grands yeux verts : — J’viens voir les lionnes... je les trouve belles. — Allez, sors d'ici, et que je ne t'y prenne plus... traînée... © La fille haussa les épaules. Nonchalante. elle franchit la passerelle et gagna le quai de son même pas lent et souple. Rabbas avait assisté à la: scène et sans qu'un muscle de son visage n'ait tressaîlli, ses yeux s'étaient donguement fixés Sur le visage de la fille. ; Puis, entrainé par le Capitaine, il descendit dans l’entrepont. Le capitaine Cnurle avait ramené de son Voyage ar leng cœurs trois superbes jeunos DOCOOSÉSSSS ARR RTS SEE v, 7, LV 2 2 nn nn +, TT T Sos Tee dernon eo e ERR ER bn nine OO EE EE ES, Eh LLE GARCE AAA Eternel féminin... seras-{u donc toujours x invincible et triompheras-tu donc éternel2 lement des cœurs humains les mieux trempés ?.… x CO TS SLA SPP PAPE des lionïes sauvages. lionnes Capturées dans la brousse africaine et qu'il avait Signalées au professeur Rabbas, grand dompteur de fauves. avec d'intention de Jes lui vendre pour sa ménagerie. Les trois bêtes parquées dans des cages étroites ne cessaient de rugir et s’efforçaient d'atteindre de la patte, à travers les barreaux, tout ce qui passait à leur portée. — Evidemment, vos bêtes son belles, dit Rabbas, après Jes avoir jugées d’un coup d'œil. Mais mon dernier mot est dit : 35.000... pas un sou de plus. Courle discutait. Il en avait demandé 40.000 francs. — Voyons, des bêtes jeunes et sauvages. et splendides 1. Mais l’autre restait intransigeant : —— 35.000.., mon cher capitaine. Songez que c'est du surplus pour moi. Je suis déjà au grand complet 1... L'autre s’inclina, tentant un dernier marchandage : — Oh ! monsieur Rabbas… vous mettrez bien un petit billet de mille en plus ? Rabbas acquiesça, puis, à brûle-pour. point : è — Dites donc, capitaine... la petite de tout à l'heure, vous la connaissez » — Peuh ! oui. C'est une fille. Ro. setta..… qui vend des fleurs dams les cafés sur la Canebière.….. Entre nous. c'est une pas gramd’chose.…. , — Connaissez-vous son adresse * — Non! mais mon quartier-maitre Ja commaît, Jui. Si vous y tenez, il vous accompagnera, mais j'insiste monsieur Rabb2s. rien de propre !… F * Quelques heures plus tard dans l'aprèsmidi, Rabbas, guidé par le quartier-maitre, s’engageait dans une rue étroite du vieux port de Marseille. Sur le pas des portes, des commères et des filles s’invectivaient avec véhémence. Des fenêtres étroites d'où pendaient les linges mis à sécher, d'autres voix répondaient, insultanites… Après. avoir récompensé son guide. Rahbas s’engouffra dans ume entrée que voilait un rideau de tulle. en terne 2 sm marne La porte était ouverte. Il entra. Etendu sur um grabat, un jeune homme fumait une cigarette. — Mlle Rosette ? demanda le dompteur. L'autre se releva lentement et, dédai. greusement : « — C'ést bien ici. Pourquoi qu' vous voulez la voir ?.. ; — Qui es-tu ? reprit Rabbas. — Qui j’ suis ? répondit l’autre, arrogant... J' suis son homme Dee Le visiteur s’impatientait : — Va chercher ta femme ! J'ai À lui parler. ; Mais le jeune homme se regimba — J'aime pas recevoir des ordres. regard de Rabbas 6e durcit soudainement. Son interlocuteur baïissa instinctivement les yeux et. à reculons, pénétra dans une pièce attenante d'où il revint aussitôt avec Ja fille, plus nonchalamte que jamais. Rabhbas s'’adressa à elle : — On “ous à bousculée ce matin, sur le bateau. Maïs le jeume homme interrompit et. tout à son idée, il goguenarda, prenant sa femme pour témoin : — Monsieur est bien imprudent de ve nir comme ça chez Victor. — Ah! c'est Victor, ton nom, dit le visiteur impatienté…. Eh ! bien, moi, je suis le professeur Rabbas... Les visages de Victor et de Rosetta chan gèrent aussitôt. La lutte était inégale. Maintenant qu’ils Conmaissaient In vérita ble personnalité de ‘leur interlocuteur. C'est que Rabbas était Connu ! et c'était un homme !.…. — Mais offre donc une chaise à Mon Sieur, dit aussitôt Victor à la femme. Et Rabbas parla : — Voilà. J'aurais vouix pour corser mon programme, une jolie fille pour faire des poses plastiques et danser parmi lés fauves. A cette anmonce, les yeux de Rosetta prirent une nuance étrange. Ils se fermèrent à demi comme ceux des félins éblouis Par une lumière trop vive... < — Si Victor veut, répondit-elle :simplement. Une d'scussion d'argent suivit ce pre miar exposé, Pour Victor, ce n'était qu'u ne question dre « pognon ». De plus, le triste individu exigeait d'être emmené aussi. — Natureliement... vous embauchez le ménage... où personne ! I] fallait se-résoudre à s'encombrer de ce personnage sans métier défini, tequel voulut que des choses fussent faites en règle et qui exigea un contrat sur papier timbré. — Eh bien, ves chercher je papier timbré au bureau de tabac, lui dit Rabbas. Avant de s'acquitter de cette commis: sion, Victor s’adressa brutalement à sa femme : — Ben quoi Rosetta, reste pas comme Ça... Offre donc une fine à Monsieur... Resté seul en présence de Rosetta, ‘le dompteur aborda la question directement : — Tenez-vous tellement à remoTrquer vo tre Victor à Paris ? — Pas tellement. répondit-elle, habile. — L’'aimez-vous ° Répondez-moi franche. ment, que diable !…. T1 devenait plus pressant : — Ecoutez, si vous voulez, fe vous enimène ce soir en auto. Quart à votre Vic tor. avec de l'argent. j'en fais mon affaire. Mais. à moins que vous me l'aimiez ! Comprenez bien : c’est ‘VOUS que je veux ! On me pouvait être plus nef. Mais Rosetta restait fuyvante et énigmatique : à — Je ne Sais pas... vous êtes bien exigeant….. Et toujours le vert de ses yeux passait pair toutes Tes gammes de cette toulenr changeante comme 1a ner... Elle se fit plus râline : — Vous ne serez pas trop méchant avec moi si je viens... Rabbas comprit ‘alors qu'il avait réussi dans sa démarche. ” L? Le professeur Rabbas anpartenait à une ancienne lignée de helluaires. N'est pas dompteur qui veut : le métier est dur et demande des qualités non seulement acquises par l'expérience et l'usrge mais transmises pour ainsi dire par l'hérédité. Les dompteurs le-sont généralement de père en fils. Rabbas était marié. Sa femme, foraine de naïissimee, l'avait toujours entouré de Soins et lui était attachée comme um esclave. ; IIS avaient um fils, Léo. « le plus jeune dompteur Au monde», heau et sympathique jeune homme de vingt. ans qui aimait son mét'er. La troupe nropremenit dite du professeur Rablns se composait en outre d’un dompteur en Second. Pietro. courageux belluaire ui secondait son patron .dans les dressages difficiles et avait la surveillance vé. nérale dé la ménagerie : le clown Armend, vieux pitre au cœur d'or, et œui. veuf depuis quelques années. ne travaillait que pour rendre heureuses ses deux filles adoptives : Nana et Lili, lesquelles faisalent la parade comme dAnseuses et veillaïient à l'entretien des petits animaux. Elles avaient à soigner entre autres deux jeunes singes evnécénhales et trois lionCeaux, gros comme des chats que nourrissait ume belle chienne-loun, Mirza. Un nain difforme aidait Armand dans