Mon Film (January 1931)

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“humour Mon Film 18 ——— LE ROMAN DE CHARLIE CHAPLIN HAREES Spencer Chaplin est né le 16 avril 1889 en Angleterre, à Brixion, près de Londres. Il avait cinq ans quand son père, assez estimé, mourut, laissant Chaplin tout le poids de l'entre Charlie et de son frère Sydney, Mais l'effort qu'elle de théâtre — elle jouait la à d’autres soucis, dé termina vite en eile une dépre-sion ner veuse : el, piusieurs mois durant, la petite famille eut à lurter contre la faim. Pendant cette inaiadie, sa mère parvint à faire un peu de travail d aiguille, et Charlie et son frère se mirent à parcou rir tous lés deux jours près de 10 kilo mères, apporiant le fruit de ce long et misérable travail aux boutiques du West End. Mme Chaplin avait également appris à coudre aux deux enfants. mais tous leurs travaux réunis qui commençaient avec lé jour et finissaient assez tard dans la chanteur à Mme tien de un peu pius âgé. vait fournir au pantoniime joint soirée — tous leurs travaux ne rapportèrent jamais plus de 18 francs par semaine,: et c'est avec cela qu'il. leur failait vivre ! A l'âge de 7 ans. Charlie att:ra l'attention du directeur d'une fameuse troupe de danseurs en sabots connue sous le nom des Huit Lanscashire Lads : il devint son élève, et le benjamin de la troupe, après des semaines d’un entrainement difficile et long, Mais Charlie, sachant que par son travail il aidait sa mère, S'y acharna jusqu'à ce que l'art de la danse en sabots devint pour lui une seconde nature. Peu après, le fameux impresario Saintsbury, 1e prenant en amitié, lui confia le rôle de Billy, le boy, dans Sherlocn Homes. ++ ans, on peut voir Chablin jouant, dans un sketch pour la jeunesse, le rôle d'un docteur, où il put déployer. son merveilleux sens du burles’ que. qui eomimencait déjà à <e manifester. Après plusieurs alternatives de succès et de malchance, il fut engagé dans la troupe de pantomime Fred Karno et joua le rôle ‘ant pathique du Match de Football. Aprè, plusieurs autres interprétations, il suivit la troupe en tournée un Amériqué, où il joua le rôle du gentleman eméché de la pantomime intiulée Une nuil. dans un music-hall anglais. dont il devait plus tard s’insp rer pour le fil que nous avons vu en France sous le nom de Charlot au music-hall. IJ retourna deux fois en Angleterre il Y à maintenant dix-sept ans de: cela quand 11 reçut une lettre à l'en-tête de Kessel ét Bauman, le priant de passer à Jeurs bureaux pour y recevoir une En ‘1906, à 17 proposition qui lui serait agréable, D'abord ïintrigué, il comprit, quand il sut que Kesse] e; Bauman n'étaient autres que les directeurs-propriétaires de la Compagnie Keystone. C’est ainsi que Charlie Chaplin fit son apparition dans le monde de la comédie filmée. Peu après il faisait route vers la région ,_de-T10s Angeles, ayant en poche un contrat lui attribuant un salaire de 1.40 francs par. semaine. Siôt arrivé au Studio de la Keystone, à Los Angeles, Chaplin se présenta à Mack Senneit, directeur général, qui mettait alors en scène les invraisemblables péripéties de Fatty, Mabel, Ambroise et autres, Mack Sennett dit à Chaplin d'aller faire un tour au magasin aux costumes et d'y trouver l'idée d'un cos tume bouffon. Le résultat de recherches méticuleuses fut qu'il ne put rien trouver de mieux qu'une vieille redingoe, un haut de:forme et un pantalon csllant c'est en cette tente. chaussé de vieilles godasses, Ja lèvre supérieure: ornée d'un: petite moustache, que Charlie Chaplin fit son apparition parmi les autres artistes de la Compagnie Keystone, On sera plu: tôt surpris quand on saura qu'on le considéra comme un insuccès complet, comme un « four » noir. Une semaine durant. Mack Sennett maudit la destin qui Ini avait envoyé nn pareil loqnéteux. « Où sont vos grimaces drôles * , lui demandaif:il. « On ne fait pas rire au cinéma de Ja même manière qu'au théâtre. Nous réussissons à coups de tartes à Ja crème on ne peut” faire rire qu'avec des groseilles. » Vous êtes. un « four », C'est. alors que Chaplin Jui qu'on ne l'avait pas compris, était. essentiellement anglais on Jui offrit alors de forclore l’engagement et de lui verser une somme défnitive. Il résista et les ohlisgea à s'en tenir aux fermes de son contrat, en leur proposant de dir'ger ses propres films à sa guise. Jls s’esclaffèrent naturellement. car une telle manière de faire était alors inconnue ét regardée comme impossihle. Pourtant. il finit par avoir gain de can: se, et ce fut le commencement de son immense et merveilleux succès, ét de 1a prospérité de la Keystone Film C° aussi. ++ déclara que son Donc. Chaplin consacra quelques jours à l'établissement d’un scénario et vint de nouveau Au Magasin de costumes, Il Y tronva un chapeau melon fatigué et un petit veston ajusté : il emprunta à Fattv un vieux pantalons et dos chussures écu lées dont il supprima les tafons . : canne flexible e* la marstache le monda coutrement : et que tout connaît parachevèrent son acbientôt se dessina a’ une. unmeneans rar sn unsemeu cours de l'action, le caractère qui est maintenant connu dans toutes les parties du globe. Au bout d'un an, Chaplin était l’homme le plus connu d'Amérique et, À l'expiration da son contrat, il était accablé de propositions provenant de tous les bays. I] traita finalement avec la Essanav, avec Ut salaire de trente mille ITrancs par selMaäaine et vint à Chicago, où était instailée cette Compagnie ; mais il n'y fit qu'un film, Charlot apprenti, après quoi il retourna en Californie, aux studios que la Essanay avait à Niles, aux environs de San-Francisco. C'est là que Chaplin rencontra .Ben Turpin. l'acteur qui louche des deux yeux. et le fit dé buter à 750 francs par semaine. C'est là qu'il rencontra Edna Purviance. la char mante blonde qui A figuré depuis dans tous ses films. Après avoir fait quatre / Fils de ses œuvres, Chaplin ne doit qu'à ses dons cxtraordinaires et à son labeur acharné fa reromméc et la fortune dont il bénéficie à présert. Partisan du film sonore et adversaire du parlant 100 0/0. 11 vient de terminer LES LUMUÈRES DE LA VEILLE que nous verrons bientot. qu'il travailla six mois sans toucher un centime, Car jamäis Chaplin n'a sacrifié son art à son intérêt. s Enfin, en 1918 à l'expiration de son contrat avec la Mutual, Charlie Chaplin signe avec la Fir:t National Exh:bitors Association. pour une série de huit. films à produire dans un délai indéterminé, à ralsori de 625.000 francs par film. Disposant Maintenant de tout le temps qu'il juge -convenable pour produire ses films, Chaplin peut enfin donner toute sa mesure. De 1918 à 1993, il réalise les huit films qu'il a promis à First National. Ce sont Une vie de chien, Charlot soldat, Une 1dylLe aux champs, Une jounée de nlaisir, Le Gosse, Les Oisifs (intitulé aussi lot et le Masque de fer), Jour de paie et Le Pèlerin. Char Charlie Chaplin dans une scène de « La Ruée vers l'Or » . En 1923-24, jl produit son premier fit bafidles à Niles, dont Charlot fait la noce, Chariot boxeur et Charlot cambrioleur, Chaplin suivit son propre chemin et, en compagnie d’Edna et de quelques auires artistes, 1l partit pour Los Angeles, C'est alors, en mai 1915, qu'il travailla a la réalisation d’un dessein forme des iongteimps, en commençant à tourner une comédie dramatique en six parties, intitulée Life (La vie), Il y avait consacré qua: tre semaiñes, quand Je publ,c, réclamant de plus en plus de nouvelles comédies en deux parties, il ut abandonner son travail, qui ne fut pas repris depuis. Après divers incidents, le contrat qui le liait à Ja Essanay prit fin. Cétait dans les derniers jours de février 1916. Venu à NewYork, Charlie Chaplin y fut fêté et choyé ainsi que peut l'être un homme considéré comme le personnage le plus fameux du monde. Six semaines s'’écoulérent et l'on apprit que Chaplin avait signé-un contrat lui allouant les appointements les plus élevés qui soient au monde, contrat par lequel la “Mutual Filin Corporation s’é ait engagée à lui payer un salaire de cinquante mille francs par semaine, plus une somme de trois millions de francs payée comptant. à la signature de l'accord. Ce contrat était pour une durée d'une année durant laquelle ïil avait à taire douze films de deux parties. : ++ Charlie Chaplin devenait son seul maitre. Il fit construire un superbe studio à Los Angeles ét commenca: à produire des filrus comiques dont il est à la fois l'auteur, le directeur et l'interprète, et qui, de plus en plus, ont une intrigue plausible et d'où le lancement de tartes à la crèm: est nettement banni. « En effet, dit Chaplin lui-même, je ne réussis peutêtre pas toujours avec ma méthode, mais je préfère cent fois déclencher le rire par un moyen habile et original que grâce à un coup de canne ou une brutalité. ». C'est la série de Charlot chef de rayon, Charlot pompier Charlot musicien, Charlaïe rentre tard, Charlot :et Le comte, Charlot “chez l'usurier. Charlot patine, Charlot fait ne cure. Charlot ne s'en fait pas, Charlot. voyage, et quelques autres que nous n'avons pas encore vus en France. Fn fait il mit dix-huit mois à remplir son con rat avee la Mutual, de telle sorte pour Unitéd Artists, firme indépendante qu'il à fondée dès 1919 avec Douglas, Mary Pickford et Griffith. C'est une comédie dra. matique dans laquelle il n’interprète aucun rôle, mais dont Je scénario et Ja réalisation sont tout à fait typiques de sa « manière » si personnelle. C’est l'Opinion, avec MenJou et Eüna Purviance. Depuis six ans, Chaplin n’a produit que trois grands films La Ruée vers l'Or, Le Cirque er Les Lumières de La ville. Mais cé sont de grandes œuvres. Chaplin est un partisan convaincu du film muet ét un adversaire déclaré du film parlant. De la part du plus grand mim: de l’époque pareille opinion n'a rien que de très compréhensible. Pourtant, Chaplin estime fort utile ]la possibilité d'avoir maintenant des accompagnements musicaux synchronisés pour chacun de ses films. C'est ainsi qu'il A fait de sa derhière production : Les lumiéres de la ville, un film non parlant, mais sonore, et dont l'accompagnement musical est également son œuvre. ++ Connue et aimée depuis plus de treize Ans partout où ;jl existe des salles de cinéma, la personnalité du « Charlot » de Charles Chaplin n'a été prise en considération et admirée par les beaux esPrits et les snobs que depuis relativement peu de temps à ces derniers, il a fallu Le Gosse ou Le Cirque pour comprendre le personnage naguère fédaigné de Charlot et pour admirer son créateur. Bien des gens ont ri ‘aux avatars de Charlot et ont admiré les brillantes qualités d'’extériorisation de l'artiste, mais peu J’ont compris comme cela eût été souhaitable. Chaplin l'a déclaré lui-même, toute sa science vient de l'observation, de la compréhension de l'humanité et de ses instincts. Chacun connaîit quels pénibles débuts eut Chaplin. ef combien il apprit à la rude école: de la vie. ” © . À Ja création du personnage qu'il incarné toute cette connaissance «de l'homme a participé aussi. est-ce hien le personnage même de « Charlot » plutôt que Ja suite d'événements auxquels il se trouve mêlé, qui importe. à es] e Le personnage de « Charlot » pond parfaitement à l'époque à laquelle se concentrent toutes les impulsions humoristiques que chacun de nous peut :ressentir, Voyons un peu, les sont les principales la vie actuelle D'abord. nous vivons à une époque où règne une précision: quasi-mathématique sur Ja majorité de hos actes. Il est donc tout naturel que pour nous récréer mous cherchions à contre-balancer <ette monotone condition par les fantaisies les plus extravagantes. Et le « Charlot » de Ch. Chaplin se présente à nous dans de telles conditions et agit comme nous voudrions pouvoir ou savoir agir. Pendant une heure, de temps # autre, nous pouvons vivre avec lui ‘une existence délicieusement. débridée avec laquelle nous nous identifions. D'autre part, nous que où Jeés usages régissent tous nos actes, et où sont également toutes puissantes les conventions. les lois: de a bonne. éducation physique et mentale. En Charlot, nous trouvons l'être qui ne cesse d'en faire à sa tête, de mettre «° les pieds dans le plat » physiquement et mentalement : et de le voir faire cela, nous nous trouvons souiagés des petites révoltes que nous avons senti gronder en nous-mêmes si souvent, -Ce que Charlot fait, c'est -exactement cé que nous aurions aimé faire neuf fois sur dix. dans la vie de tous les jours. Lui ne connaît ni modération, ni mesure. ni lois ; “il incarne pleinement l'anarchie de l’action. Il enfreint toutes les conventions et toutes les lois, et, qui plus est, les rend ridicules. Ainsi, la police, personnification de la loi, et les personnes revêches, qui personnifient les conventions sont-elles, pour notre héros, de perpétuelles victimes toutes désignées. ver En résumé, Charlie Chaplin, avec son personnage de Charlot, nous donne avec plus de science et plus d'ingéniosité que n'importe quel autie comédien l'exacte espèce de réaction dont l'être humain de notre époque a besoin pour se récréer. Sa force est de s'adresser à tous, en haut comme en bas de l'échelle sociale :: et peu importe le détail : de son aspect et de son action, Car, c'est Sa psychologie seule qui importe et les limitateurs de Chaplin, par leur échec, le démontrent assez. C’est, en somme, presque un don inné en Chaplin que ce sens de l'humour moderne ; où il v a étude. par contre, on peut dire qu’il à évolué. Ainsi Chaplin mime, acteur, a évolué. Son « Charlot », tout au long de la série Keystone, à soulevé le rire par de 2r0$S Inoyens. Déjà la série Essanay marque un acbeIminement vers une invention comique d'un ordre plus relevé, plus-intellectuel. Avec la série Mutual, s'affirme, par endroits, le Chaplin dramatique ou ironique — rappelez-vous certaines scènes de Chartot violoniste, de Charlot vagabond, de Chariot à la banque, de Charlot voyage, de Charlot camhiioleur et de Charlot fait une cure. s Nous retrouverons tout cela mieux au point et amalgamé dans Charlot soldat, Une édylle aux champs et surtout Le (0sse. Ses grandes productions ultérieures, telles que La Ruée vers Ll’Or, et Le Cirque, présentent le même équilibre dans l'emploi d'éléments très différents. L'observation de l'humanité, répétons-le, est à la base de tout ce que Chaplin fait faire à Chaïlot, de même que c’est encore elle qui lui inspire ses idées comiques et. quand il y a lieu, ironiques ou £imouvantes. Chacun sait que Chaplin aime jlreaucoup les enfants. Sait-on bien Ju’en eux il trouve dans ses grandes lignes l'’esquisse du caractère de tout être humain: les impulsions que l'enfant ne maîtrise pas complètement, l’homme des anrées suivantes les refoulera ; mais elies seront toujours les mêmes. C'est dire quel irtérêt présente pour lui l’observa:ion de l'enfance dans ses moindres raanifnst:t UN AN DE CRÉDIT colrTres sommairement, quel conditions de vivons à uneéépo PAR MOIS VÉTEMENT CUIR HOMMES & DAMES VILLE ET SPORTS TOUTiCREDIT 13. B° ROCHECHOUART.PARIS 9'nrrno BangEs DAACIEPYRATLOVE. P.AV. FRURINE TRUDAINE: 03:60