Mon Film (January 1931)

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| CERN pa , PERRET 0 RS d’Argenville présentait ce matin-là une animation extraordinaire. Cette demeure ancestrale, un des joyaux de la Mayenne et dans laquelle on retrouvait quatre époques, dont la: plus ancienne remontait au xXlile siècle, n'avait plus pour propriétaire que le dernier représentant de la race des Bazan d’Argenville, célibataire par principe et noceur par distraction. Guy de Bazan n'avait jamais travaillé de sa vie. Elevé dans une demeure seigneuriale au mileuu de fastes sans cesse renouvelés, au milieu d’un personnel domestique organisé h#érarchiquement, depuis le simple gâte-sauce jusqu’à l'intendant, il avait dû, afin de ne rien changer à ses habitudes, hypothéquer le château et les domaines qui en dépendaient et encore, laissait-il traîner derrière lui une quantité innombrable de créanciers lesquels, jusqu'ici, n'avaient rien osé dire. Cependant ,tant va la cruche à l'eau. que précisément, ce matin-là, les créanciers de toutes catégories s'étaient décidés à pro: voquer une réunion dans la grande salle du château, d'une architecture sobre mais imposante. Cette réunion n'avait pu s'accomplir qu'’avec la complicité des domestiques — lesquels faisaient aussi partie de la foule des créanciers — et dont deux des plus importants, le cuisinier Jacques et le valet de chambre Albert assumaient la bonne organisation. , Le marquis. du reste, était au courant. La mesure étant à son comble, il ne pouvait éviter ce contact, se réservant de tenter une fois de plus la chance de s'en tirer sans laisser trop de plumes. FH y avait là une centaine de personnages qui attendaient impatiemment l’arrivée du maître du logis. Or, ce dernier. ne semblait pas disposé du tout à se. lever. Car Guy de Bazan d'Argenville était encore au lit et. pour ne pas en perdre l'habitude, se refusait à toute velléité de réveil brusqué de la part d'Albert. Ce fut Jacques qui réussit à accomplir ce miracle de faire dresser sur son séant le marquis en lui faisant ingurgiter un excellent verre d'eau fraîche et en lui présentant un repas modeste mais substantiel. — Un jour comme celui-ci, avait-il dit à Albert, il faut qu'il mange ! I! n'aura pas trop de toutes ses forces, le moment venu. Enfin, Guy fut sur pied et c'est en bâillant encore qu'il descendit, impeccablement moulé dans un smoking à la dernière mode. A l'annonce : « Le Marquis de Bazan d'Argenville ! » un remous se produisit parmi les assistants et lorsque, encore las, Guy se laissait tomber dans le grand fauteuil de ses ancêtres — un fauteuil où François Ie avait jadis assis son auguste [ E château du Marquis Guy de Bazan = CE QU'IL FAUT SAVOIR DE ECHEC À LA DAME Film Paramount Lune an 4 Une amusante comédie qui se déroule dans une atmosphère joyeuse et spirituelle et dans le cadre somptueux d'un château historique. telle est Echec à la Dame, qui met une fois de plus en valeur les brillantes qualités d'élégance et de finesse du talentueux et exquis Adolphe Menjou. « Le rôle du Marquis d'Argenville, survivant d'une longue li|| gnée d'aristocrates, lui va com|| me un gant. Menjou sait conserver à Son personnage. malgré sa fierté native. toute la | .désinvolture qui sied à un no| ble . désœuvré pour lequel le moindre de ses voisins, le der| || nier de ses domestiques est un | créancier. IL est d'un tact parfait dans | les scènes avec la gouvernante Peggy Winton. qui représente avec une grâce charmante Nora Lane. Cette artiste, au jeu mesuré. reste dans la meilleure tradition des « sacrifiées » et le public est ravi de la voir réussir enfin de compte à atteindre le bonheur: Chester. Conklin et tous les autres interprètes de Echec à la Dame sont parfaits, chacun dans son genre. Les photos sont excellente: et les textes bien établis. \ æ ECHEC À LA DAME æ [O1 L'histoire d’un petit ‘‘roi fainéant” qui ne comprend la joie de vivre qu'en dédaignant M son titre et en laissant parler son cœur... À (| Il la rencontrait loin des indiscrets…. personne — le maître d'hôtel lui expliqua la situation : ù — Vos créanciers sont réunis ici, monsieur, pour savoir queile décision vous comptez prendre à leur égard. En cet instant, un petit personnage remuant et gesticulant, que tout le monde reconnut comine étant le tailleur Floret, s'interposa, semblant parler au nom de la communauté : 4 — Je ferai remarquer à Monsieur le Marqui que ce n'est pas une décision. qu'il nous faut... c’est de l'argent. Très calme, Guy répondit d'une voix lente : ; — Dois-je comprendre, Floret, que vous désirez réellement être payé pour avoir le privilège de m'habiller ? — N'éludez pas la question ! reprit l'autre, agressif : depuis des années que je vous habille, vous ne m'avez jamais payé qu'en monnaie de singe. Guy de Bazan sourit. Il semblait vraiment prendre plaisir à cette réunion dont il était cependant le principal acteur. Mais, insatiable, Floret continua : « Je dois vous avertir que si vous ne désintéressez Das Vos créanciers sur-lechamp, ils sont décidés à vous faire saisir. ; Le marquis resta quelques secondes sans répondre, puis, étouffant un autre bâillement, il dit : — Je n'ai vraiment pas l'esprit à parler affaires, ce matin... Mais. comme l'assemblée commençait à devenir quelque peu houleuse, Guy ajouta : — Je suis amoureux. Ce qui fit littéralement bondir le tailleur, lequel s'écria : -Et c'est encore notre argent qui fera les frais de cét amour nouveau ! Guy, très fin eut une inspiration de #énie — Mes affaires de cœur vous concernent tous, mes amis, Et sous les regards braqués en point d’interrogation jil ajouta : — Par un très heureux hasard. le père de la jeune fille est fort riche... A peine ces dernières paroles eurent-elles été prononcées qu'un mouvement favorable se produisit chez les créanciers : chacun confiait ses impressions à son voisin et le bruit se répandait de houche à oreille : — Nous allons être remboursés. Il épouss une belle dot ! Guy de Bazan était une fois de plus sorti victorieux de cette épreuve. Aussi lorsque, très digne, jl traversa les rangs des assistants prêts au départ, fut-il l'objet de nombreuses marques de respert et propositions, entre autres celle de .son fabricant d'autos qui lui promit de livrer la limousine commandée depuis longtemps déiA, le jour méêmé, avec là carrosserie et les pneus... Seul, le tailleur Floret ne prenait pas part aux espoirs communs. C'est comme à regret qu'il quitta la salle à la suite de ses compagnons et, avant de sortir définitivement du château. se promena de long en large, perdu dans de profondes réflexions. Le Marquis s'était réfugié dans ux petit salon d'attente, bientôt rejoint par son cuisinier et son valet de chambre qu'il ne savait pas faire partie du groupe des créanciers. S'adressant au maltre-queux : — Je déjeunerai très légèrement ce matin, Jacques. Composez-moi un menu délicat, comme pour un convalescent,. Ne venait-il pas d'échapper à un gros accident... moral. ; Mais les deux compères remirent la question sur le tapis et Albert prit la.parole comme pour une confidence : — Maintenant que Monsieur le Marquis se marie, je peux bien lui avouer que Jacques... payait le caviar. Pour ne pas être en reste, Jacques dit à son tour : — Albert est pire que moi, Monsieur le Marquis ; il à dépensé jusqu’à son dermier sou pour vous fournir des cigarettes orientales… PES Le Marquis ne voulant pas laisser se méprendre ces deux braves et dévoués ser-viteurs, entra dans la voie des aveux : — Maïs, dit-il... je ne me marie pas. Cette histoire d'héritière était. uniquement destinée à faire patienter ces sangsues… Une bombe n'aurait pas eu plus d'effet que Ces paroles d'autant plus que Floret, qui rôdait toujours dans les couloirs, les avait entendues et qu’il. fit une entrée tragiquement triomphale. Désignant le marquis : Je savais bien que vous mentiez ! Albert et Jacques tentèrent de s'interposer, mais le tailleur hurlait, fou de colère yengeresse : — Je vais leur dire la vérité.., aux sangsues !.…. Mais Guy de Bazan s'était tranquillement replié sur luimême et, assoupi dans la douce béatitude. Albert sauta alors au collet de Floret. et tenta d'arrêter son flot d’éloquence : — Vous êtes donc fou ! Si vous parlez, on fera une vente... et nous serons ruinés tous... Est-ce ce que vous voulez ? — Mais, reprit Floret, sarcastique, il n’y a rien à vendre au château... que des hypothèques et un jeu de croquet Louis XIII. Ils le savaient tron bien, hélas ! à Alors, tout espoir était-il perdu ? Non, certes, car Jacques venait d'émettre une judicieuse opinion : — Pourquoi ne pas réaliser son idée... lui faire épouser une riche héritièer. par exemple ? — Très bien, dit Albert, mais il nous faut de l'argent afin qu'il puisse soutenir son train de vie jusqu’au jeur du marlage, Et, s'adressant: tout de go au tailleur : — Floret, nous allons former un syndicat, à nous trois... Vous avancerez les fonds, Floret se gratta la tête, tourna sept fois la langue dans la bouche et se décida : — L'affaire mérite qu'on y réfléchisse. J'’avancerai l'argent, à condition qu'il signe un contrat par lequel il s’engagera à nous rembourser, avec les intérêts le jour où il se mariera. Et d'ailleurs, il vaut mieux réaliser la chose de suite, Expliquons-lui. . e Guy de Bazan semblait être resté très éloigné de ce colloque. qui, cependant, avait lieu à peu de distance de lui, Lorsque les trois compères vinrent lui annoncer leur décision, ils furent reçus par ces MmOts : —. Pour la salade, Jacques, quelques fines herbes, un filet de citron et une petite truffe émincée. Mais Floret se lança à l'attaque. Très doucement du reste, il fit comprendre au marquis qu'il y avait tout avantage pour lui d'écouter les suggestions du nouveau syndicat et que c'était la seule chance qu'il avait de sortir de cette impasse. Le Marquis devrait donc signer un contrat en vertu duquel on lui ferait épouser une riche héritière, très Jolie, à condition qu'il paierait ses dettes le jour de son mariage. — Du reste ajouta le tailleur, je subviendrai à vos besoins jusque là... Monsieur le Marquis, voyons, acceptez-vous ? — Arrangez-vous comme vous l'enten drez, répondit le désœuvré, mais je ne veux rien changer à mes habitudes. Voilà qui était parlé clair et net. Aucun des trois hommes ne dissimula sa satis faction et Floret vola plutôt qu'il ne courut vers la porte, en annonçant : — Je vais chercher le notaire. 4 Me Tabelliard faisait bientôt son apparition aux côtés du tailleur et la scène fut très amusante entre ce noble dont les ancêtres avaient tenu sous leur autorité des centaines d'esclaves et de serfs, et un valet de chambre, un cuisinier et un tailleur qui lui imposaient leur propre vo lonté. .Mais l'indolence égoïste du Marquis reprenait le dessus, Il jeta un coup d'œil rapide sur le contrat que venait de dresser Me Tabelliard et lut entre autres : $ Ne rien changer à son train de vie : La jeune fille devra être jolie ; La dot ne. devra pas être inférieure à cing millions de francs. Guy eut un sourire et, prenant la plume, ajouta le mot très entre être et jolie, ce qui ne fut pas approuvé par Floret, lequel raya aussitôt ce not qu'il. considérait comme exagéré. ‘ Cependant le marquis semblait y tenir, car il l’ajouta une fois de plus, ce qui provoqua la même réplique manuscrite du taileur, lequel impatiénté, dit enfin : — Très ou pas très, êtes-vous décidé À signer, Monsieur ? Guy de Bazan d'Argenville signa et. pendant que les trois membres du « syndicat », précédés du notaire, s'éloignaient joyeux, il reprit sa longue rêverie sans but défini lorsque des éclats de voix en id langue-:étrangère lui firent dresser ja . e. 2 Qui donc se permettait, malgré ses ordres formels de venir troubler sa quiétude ? La famille Gruger.. de Chicago formait un des plus amusants quatuors qu'on puisse trouver. William P, Gruger, 16e « roi du foie La jeune fille avait le cœur ulcéré.….